Salvavita
Salvavita |
J’en ai marre ! Marre !!! Le mot est encore trop faible. J’en ai « polverieramente » marre. J’ai envie de tout faire péter. Pourquoi s’est réveillée ma foutue plume ? Pourquoi je suis allée à ce foutu rendez-vous, après l’avoir imbécilement initié en plus ? Pourquoi, chaque fois que je vais sur mon téléphone et que Stromboli y est en même temps ou vient de se connecter, ça me fait comme si je mettais les doigts dans une prise électrique ? Pourquoi mon cœur tape comme un carillon de mariage lancé à toute volée, n’importe quand, de jour, de nuit, parfois quand je travaille et au point que je n’arrive plus à me concentrer ? Et à heures régulières, par exemple, tous les jours après déjeuner, vers 13h30, comme si j’avais un rendez-vous d'amour fou ? Pourquoi je suis happée par cette sinusoïde émotionnelle qui décharge en moi, sans prévenir et sans cohérence, tantôt des bonheurs inimaginables, tantôt des douleurs intolérables ?
Si je suis la caisse de résonance de tout ce que Stromboli refoule, pourquoi j’écope de ce taf et qu’est-ce que je dois faire de tout ce merdier ? Vous avez pété les câbles, là-haut, à l’octave supérieure ? Vous voulez me faire disjoncter ?
Hier soir, j’animais une réunion importante avec beaucoup de participants, des personnes fragilisées dans des situations de vie très tendues. J’avais besoin de toute mon empathie et ma concentration pour mener à bien ma tâche et voilà que le tam tam se met à ruer pendant plus d’une heure comme un animal pris de panique. J’essaie de me relier à Stromboli sans perdre le fil de ma réunion et je reçois des décharges d’angoisse et de désespoir tellement fulgurantes que j’ai dû couper la communication, ça me déséquilibrait tout le système nerveux, la même sensation que quand on va s’évanouir sous le coup d’une douleur trop forte.
J’en ai marre, basta. Je ne veux pas vivre mon histoire avec lui de cette façon. Je refuse de le faire souffrir, je refuse qu’il me fasse souffrir. On vaut mieux que ça. Si tout ce qu’on est capable de construire ensemble, c’est ce crève-cœur, alors je veux qu’on arrête tout, maintenant.
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