Toute petite, dès que j'entendais une musique, je commençais à bouger, à ne plus tenir assise. Intrigués par cette passion, mes parents décidèrent de m’inscrire à une école de danse classique. Quelle joie de vivre mon rêve : danser sur des pointes ! Un jour il fallut quitter la belle ville où j’habitais : j’allais quitter mes copines et plus triste encore, mon cher maître de ballet qui m’encourageait et croyait en moi.
La seule belle perspective était de m’inscrire dans la plus grande école de danse de cette nouvelle ville, dans le théâtre le plus fameux de mon pays. Pour intégrer cette école, il fallait être très maigre et avoir de tout petits pieds pour chausser les pointes. Mais à dix ans, je n’étais ni grasse, ni maigre, et j’avais des pieds normaux… Exclue de cette école, j’arrêtai de danser et de rêver, convaincue que je n’étais bonne à rien.
Une croyance qui dura longtemps, jusqu’à mes vingt ans, le jour où… je pris une résolution : j’allais vivre mon rêve et recommencer à danser ! Et personne, plus personne au monde, n’allait plus me dire que je n’étais pas assez bonne pour faire ceci ou cela, ou « conforme » à des règles imposées. Surtout quand il s’agit d’un rêve ou d’une passion si forte !
Les rêves des enfants sont précieux comme des trésors, comme un diamant qu’il faut préserver à l’intérieur de son cœur pour toute la vie, une petite étoile qu’il faut suivre car elle connaît le chemin de notre bonheur.
Aujourd’hui,même si je ne suis pas danseuse, je me sens proche de cette étoile car j'aime ce que je fais, je suis le fil de la joie…
Ce sont des liens invisibles qui nous attachent aux autres - aux morts comme aux vivants-, ce sont des promesses que nous avons murmurées et dont nous ignorons l'écho, des fidélités silencieuses, ce sont des contrats passés le plus souvent avec nous-mêmes, des mots d'ordre admis sans les avoir entendus, des dettes que nous abritons dans les replis de nos mémoires.
Ce sont les lois de l'enfance qui sommeillent à l'intérieur de nos corps, les valeurs au nom desquelles nous nous tenons droits, les fondements qui nous permettent de résister, les principes illisibles qui nous rongent et nous enferment. Nos ailes et nos carcans.
Ce sont les tremplins sur lesquels nos forces se déploient et les tranchées dans lesquelles nous enterrons nos rêves."
"On
ne va pas se mentir : l’été file plus vite qu’un glaçon qui fond dans
un verre de rosé. À peine on s’est habitué aux pique-niques qui durent
jusqu’à la tombée de la nuit qu'on sort déjà les premiers pulls des
armoires.
Mais
avant de céder à la tentation du plaid, du feu et des chocolats chauds,
il reste encore de belles journées pour prendre un grand bol de nature.
Car
oui, septembre, c’est un peu la graine d'anis dans les bonbons à la
violette de l'Abbaye de Flavigny : le soleil reste doux, les chemins
sont moins bondés, les baignades encore possibles (pour les courageux)…
et la nature en profite pour nous offrir ses dernières teintes de vert.
Rien de tel pour se rappeler que dehors, c'est bien mieux que les
réunions Zoom et les devoirs de conjugaison.
Alors,
avant que les feuilles ne tombent pour de bon, c’est le moment de
goûter encore quelques à escapades, de remplir ses poches de grand air
et ses souvenirs de lumière dorée."
"Si votre fils écrit des vers, corrigez-le et envoyez-le sur le chemin de la montagne ; si vous le trouvez en train de faire de la poésie la deuxième fois, punissez-le à nouveau ; s’il y va pour la troisième fois, laissez-le tranquille parce qu’il est poète."
Après Bayaet Maria Montessori, quelques autres portraits étonnants dans ce "Le saviez-vous ?" :
Grazzia Deledda, femme de lettres sarde, est la deuxième femme à avoir reçu le prix Nobel de littérature après Selma Lagerlöf, et à ce jour la seule autrice italienne détentrice du prix. Elle n'est allée que trois ans à l'école primaire et, bien qu'ayant un professeur particulier, s'est majoritairement formée en autodidacte.
Publiée pour la première fois à 17 ans, elle fera de la littérature une véritable carrière, à une époque où la place d'une femme est au foyer. Elle assumera pourtant pleinement ses activités familiales et domestiques, consacrant chaque jour deux heures à l'écriture, pas plus. Son mari quittera même finalement son travail au Ministère pour se consacrer à la promotion de ses oeuvres et la soutenir dans son activité : une situation extrêmement avant-gardiste au début du 20e siècle !
"Il y a beaucoup plus d'intelligence dans deux coeurs qui essaient de se comprendre que dans deux intelligences qui essaient d'avoir raison." - Thomas d'Ansembourg