Rosace alchimique

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Avec la fin d'année scolaire, je retrouve plus de temps libre pour créer : beaucoup de mes élèves sont en excursion ou, pour les plus grands, ont fini leurs examens, et j'ai moi-même terminé depuis mai mon 4e et dernier cours de luxembourgeois.

C'est avec bonheur que j'ai retransformé mon salon en atelier et ressorti les encres, le papier aquarelle, la colle, les ciseaux et les perles. J'ai réalisé cette semaine ce tableau intitulé "Rosace alchimique". Je ne le mets pas en vente car je souhaite l'encadrer et le garder chez moi, il est lié à une histoire particulière qui lui donne une valeur unique. Mais si vous aimez mon travail, il me reste quelques créations en boutique ! (Me contacter? Ici!)

Les perles, irisées, changent de couleur à la lumière et le résultat est toujours plus beau en réalité qu'en photo, mais voici tout de même un aperçu. Actuellement, je travaille aussi sur une nouvelle collection de marque-page intitulée "D'encre et de plume" et sur les illustrations de mon dernier texte pour les enfants, "Seize millions d'étoiles". Ce n'était absolument pas prévu, l'inspiration m'est venue cette semaine, je vous raconterai comment dans un autre article !

Comme toujours, créer va beaucoup plus vite dans mon imagination qu'entre mes mains et j'aimerais avoir des journées de 72 heures. Mais je m'amuse comme une lutine ivre de couleurs et cette ivresse-là ne rend pas malade et n'empêche pas de voyager, bien au contraire ! 


 

 Copyright  : Sylvie PTITSA (juin 2023)


Lontano (loin)

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L'imaginaire est la plus belle des agences de voyage. On part pour n'importe où dans le monde (ou même hors du monde !), n'importe quand, le temps qu'on veut, aussi souvent qu'on veut. Pas de frais, pas de valises à l'aller, pas de linge sale au retour, pas de formalités administratives, pas de vaccins, pas d'embouteillages, pas de mal des transports, pas de trains en retard, pas de vols annulés, pas de pick-pockets, pas de gêneurs, pas de malotrus (sauf si on décide qu'on en veut pour pimenter l'aventure). Je ne m'en lasse pas. Je suis époustouflée par ce cadeau magique, illimité, inépuisable.

Hier, je republiais un ancien texte né d'un vrai voyage. Dans la soirée, j'ai regardé une vidéo sur la Ligurie, où je ne suis jamais allée. Ca m'a donné envie de m'y rendre par l'imaginaire. J'ai pêché une photo sur Internet et voilà ce qui est sorti.

 

Photo : Marek 7400 - www.expedia.fr

 

On s’était promis qu’un jour, on irait sur le rocher ensemble, tu te souviens ? A la nage, à la rame, avec nos bouées ou sur une embarcation de fortune, en yacht si on devenait riches, en canot à moteur ou en pédalo… On s’en est pris des roustes à tenter d’y accoster encore et encore, parfois au péril de nos vies ; on s’en est cogné des dimanches consignés dans notre chambre pour avoir de nouveau tenté l'aventure.

 

Si loin que remontent mes souvenirs, le rocher a toujours été le point de convergence de nos rêves, le creuset de nos fantasmes les plus fous.

 

Enfants, nous nous projetions, pirates, dans ses criques déchiquetées pour y enfouir notre trésor, bravant les squales ; nous débarquions sur ses plages étroites en explorateurs intrépides pour finir ligotés à une broche par des cannibales ; nous nous jetions de liane en liane dans la jungle intérieure qu’il ne pouvait manquer d’abriter, cachée dans le cratère d’un volcan ou dans une cavité souterraine luxuriante.

 

Adolescents, il a accueilli nos premiers émois imaginaires, nos premières rêveries romantiques avec baisers sous les palmiers, promenades main dans la main au clair de lune sur le sable scintillant…  et nos premières solides érections, qu’il a eu l’amitié de garder secrètes.

 

Jeunes hommes, il est devenu le théâtre de scènes passionnées où nous trouvions refuge à son sommet, dans ce que nous pensions être les ruines d’un château, pour caresser les seins des filles et les embrasser à pleine bouche, loin de la morale pudibonde et du carcan de l’église Sainte Nitouche. Il était une enclave de résistance aux coutumes obsolètes, une zone de non-droit pour la pruderie déplacée, où il était permis de vivre nus et de faire l’amour sur la plage… je rigole quand j’y songe, haha ! L’amour dans le sable, c’est comme dans le foin : il n’y a que ceux qui n’ont jamais essayé que ça fait fantasmer !!

 

Adultes,… adultes, la vie "réelle" nous a  arrachés brutalement à sa force d’attraction magnétique pour nous rappeler aux "dures réalités de l’existence". Tu as quitté le village ; j’ai commencé à travailler. A toi la carrière, les voyages, l’installation à l’étranger ; à moi les petits boulots, selon ce que m’offrait le quotidien local : mécano, cordonnier, aide-boulanger, livreur, serveur, facteur… factotum ! J’ai tout fait : j’apprenais sur le tas, et pour les études, de toute façon, ma famille n’avait pas le budget.

 

Longtemps, j’ai songé à tout ce que nous ferions lorsque tu reviendrais, et comment nous pourrions, enfin, nous rendre sur ce fameux rocher. Les années ont passé, tu n’es pas revenu : ni pour Domenico après son accident, ni pour les funérailles de ton père, ni pour aider ta mère quand elle a commencé à ne plus être autonome. C’est nous, au village, qui l’avons épaulée.

 

Qu’est-ce qui pouvait te retenir si loin, si fort, pour que tu ne rentres pas, même pour ces priorités-là ? Ton travail était-il si prenant, si exaltant ? Bien sûr, tu as sûrement une voiture splendide quand je n’ai qu’un vieux vélo ; tu possèdes la télévision dernier cri que me réclament mes enfants, et tu as de quoi financer de brillantes études aux tiens. Le cycle se répète. A vous l’opulence, à nous l’épargne…

 

Mais quand j’y réfléchis, quand je repense à ces rares photos que m’a montrées ta mère, y as-tu gagné vraiment ? Es-tu heureux, là-bas, dans ton pays de banques, de grues et de gratte-ciel, dans ce bureau presqu’entièrement vitré qui n’ouvre que sur des immeubles vertigineux et quelques pans de ciel gris, brouillé par les gaz d’échappement et les fumées de l’industrie ? Te rappelles tu les bleus intenses du ciel et de la mer d’ici, le parfum capiteux des pins et le concert entêtant des cigales, les soirs d’été ? Te rappelles tu le ravaudage des filets en communauté, le ventre rebondi des barques colorées, le chant des cloches du campanile, les odeurs de café au petit matin dans les ruelles encore humides et fraîches, quand les commerçants lessivent leur devanture en sifflotant ?

 

Voilà ce que je te demanderais si tu revenais un jour, voilà ce que j’aimerais t’entendre me dire, quand les ans nous auront courbés, quand nous nous assoirons à notre tour sur un banc pelé du front de mer, les mains croisées sur la canne, le menton sur les mains, les yeux dans le vague et les vagues.

 

Les jours passent sur notre rocher sans l’user, seule s’use mon attente, ou peut-être mon envie, de te voir rentrer. Peut-être est-ce mieux ainsi : que le rocher reste cette île utopique et lointaine, posée en équilibre sur l’horizon, vacillant entre passé et présent, enfin accessible, jamais explorée, cette île meilleure de n’être jamais atteinte pour nous tirer en avant et nous faire voyager loin.

27.06.23

 

Il gelato (écriture à 4 mains)

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En 2008, durant notre voyage dans le Nord de l'Italie, je postais régulièrement des photos sur mon blog de l'époque ("Graines d'espérance") et proposais aux lecteurs d'imaginer des textes inspirés des images.

Ecrire à partir d'un support visuel (ou sonore !) est un jeu que j'aime proposer dans mes ateliers ; ici, le texte a été co-écrit avec une autre blogueuse, Lady Angel. Elle l'a commencé (partie en italique) et je l'ai poursuivi et fini à partir du point où sa plume s'était arrêtée.

Ecrire à plusieurs mains est une autre expérience que j'aime tenter, moins facile qu'il n'y paraît car il faut que les deux styles s'harmonisent sans laisser paraître les "jointures" du texte !

En faisant ma leçon d'italien, hier, j'ai repensé à cette série de photos et eu envie de republier ce texte. Vous pouvez lire ceux de Lady Angel sur son blog de l'époque,"L'écritoire". 

 

 


Je me souviens. Il faisait chaud, très chaud. Comme toujours dans les rues de notre village. Maman avait eu un peu plus de temps que d'ordinaire pour venir me chercher à la sortie de l'école. J'étais fou de joie. Je la voyais si peu. Nos horaires ne concordaient pas souvent et si nous courions après le temps, nous courions aussi souvent après nous mêmes.
Papa devait nous rejoindre après être passé au garage pour faire la révision des 15 000.
On s'était assis sur le premier banc qui s'était offert à nous. Qu'est ce que je la trouvais jolie ma maman. Jolie comme une friandise.
Elle s'est levée, a sorti un porte monnaie miteux de son sac et s'est précipitée sur le marchand de glaces qui passait. A la volée, elle m'a demandé quel parfum je souhaitais et après qu'elle m'en eut énuméré une bonne dizaine, elle choisit elle-même devant ma mine dépitée. Le pire restait à venir !
Elle ouvrit son porte-monnaie et compta son menu butin.... Deux pièces, deux malheureuses pièces se volaient la vedette contre le cuir, mais rien qui suffit à payer sa dette au vendeur. Ca allait fondre. L'homme lui tendit le cornet. Elle bafouilla. Bredouilla que son mari allait la rejoindre, et se confondit en excuses. L'homme sourit, moi pas.
Maman reprit sa place à mes côtés, confuse et pleine de principes. Face au vendeur, elle n'osait rien faire...
Et si papa ne venait pas???
Elle ne me regarda pas et fixa son regard sur le bout de la rue pendant de longues minutes; pendant de trop longues minutes...
Il faisait si chaud.


Ils m'attendaient. Mes deux trésors. Ils m'attendaient. Fallait que je speede, que je mette la gomme. Oui mais...
Pas facile de tracer dans les ruelles étroites du village, avec les touristes agglutinés devant les vitrines qui barraient le passage. Pas facile de me faufiler parmi les attroupements de curieux et de promeneurs qui, eux, pouvaient prendre le temps de vivre.
Et ces pavés inégaux, ils n'allaient jamais se décider à les aplanir, à goudronner tout ça ? Et ces trottoirs irréguliers, bancals ? Jamais praticables de toute façon, encombrés l'été, glissants l'hiver...
Ils m'attendaient. J'allais être en retard. Je suais sang et eau sur mes deux roues.
Pas facile de me frayer un chemin dans cette cohue indifférente.
Pas facile de traverser une ville pas équipée pour un fauteuil roulant...

Ils étaient là... au loin.
Ca valait toute l'eau et tout le sang du monde.

 

 

Happy !

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 Because I'm happy !!!

 

Comme prévu (voir l'article précédent), j'ai retrouvé le 23.06.23 mes petits amis de CE1-CE2 (et leur super maîtresse!) à l'école Elie Reumaux à Freyming-Merlebach (Moselle, France).

A mon arrivée, ils sont en récréation et la maîtresse me propose d'aller les retrouver directement dans la cour. Nous traversons le long préau pour les rejoindre (l'école est une ancienne mine réaménagée et je pense chaque fois à mon grand-père paternel, mineur lorrain, lui aussi.)

Je n'atteindrai jamais la cour. Une vague de 27 bouilles d'amour déferle sur moi en criant de joie ("Sylvie Ptitsaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!") et me prend dans ses bras pour un câlin géant. J'ai un bon contact avec les enfants en général, mais en 25 ans de métier, c'est la première fois qu'on me fait pareil accueil ! Je décerne à cette classe la médaille d'or de la chaleur humaine !

Ci-dessous la preuve en image, la seule que la maîtresse ait eu le temps d'immortaliser avant que je ne disparaisse sous 54 petits bras heureux (et moi donc !). Quel bonheur que la pandémie soit finie et qu'on puisse se serrer à nouveau !

  

  

De retour en classe, les enfants écoutent, avec la même attention que la dernière fois, un autre de mes textes inédits : "Elastique" (2011).

Lire le début du texte

L'écouter sur la chaîne You Tube de la bibliothèque de Luxembourg

 

Comme chaque fois, c'est l'occasion pour les enfants de libérer leurs émotions à propos de différentes situations de séparation vécues : une élève évoque avec tristesse le divorce en cours de ses parents; une autre sa frustration de ne pas voir souvent ses cousins, car le parent qui en a la garde principale vit loin de chez elle; un autre enfant parle des ancêtres décédés avant sa naissance, qu'il n'a pas connus.

 

Tous constatent que les séparations sont nombreuses au cours d'une vie, sous différentes formes, qu'ils ne sont pas seuls à les vivre et peuvent en parler avec d'autres, et que nous avons en nous (ou autour de nous) les ressources nécessaires pour surmonter ces moments difficiles. Il suffit parfois de laisser faire le temps : c'est là que les témoignages de ceux qui sont passés par là et ont déjà guéri la blessure sont précieux. Le moment de dessin libre en fin de journée montrera l'importance de cet échange : la plupart des enfants choisissent de dessiner une scène d'"Elastique".

  

                                                                               Dessin de Clara (2011)

  

Après manger, nous faisons un jeu d'écriture à partir de l'autre histoire inédite entendue à ma première visite : "Seize millions d'étoiles". Les enfants travaillent par deux, les CE2 aidant les CE1. Les textes créés sont originaux et réussis, je les partagerai avec vous dès qu'ils seront finis par leurs jeunes auteurs !

 

A la récréation, deux journalistes de la télévision locale nous font l'immense surprise d'arriver en classe ! Merci, Mr Resnik (le directeur de l'école) !! Avec beaucoup de professionnalisme et de gentillesse, ils nous interviewent, donnent aussi la parole aux enfants, filment les livres, nous questionnent sur la façon dont ils ont été réalisés, sur notre partenariat... On les sent réellement intéressés et enthousiastes, ils sont formidables ! Ils nous demandent même de les réinviter si nous faisons d'autres livres ensemble.

 

Nous finissons l'après-midi par des ateliers avec les puzzles et jeux de memory tirés des livres ("Le coquelicot qui se sentait tout seul" et "Alis au Pays des Merveilles"), que plusieurs des enfants ont achetés en souvenir. 

 

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CADEAUX - Puzzles 9243 (Copier) 

   

 

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                                                            En savoir plus sur les jeux / les commander 

 

Après cette journée riche en émotions, Mme Tchanilé et moi fêtons ensemble nos 30 ans d'amitié, dont 14 de coopération professionnelle. On ne change pas une équipe qui gagne ! Et nous avons déjà d'autres projets pour les années à venir !

Je rentre au Luxembourg cheveux aux vent, la musique à fond dans ma voiture bleu lagon, chantant comme une folle avec les Kids United dans un anglais aussi échevelé que moi "Because I'm happy". Sur le même CD, j'ai la surprise de retrouver "La vie en rose" : mon thème du moment !

Quel beau métier je fais ! Quelle journée extraordinaire ! J'en veux plein d'autres comme celle-là !!!

 

 


Héritages

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Ce qu’on lègue vraiment est souvent invisible. J’en parle dans mon livre pour adultes « La belle entente », où j’évoque ma relation particulière avec mon arrière-grand-mère paternelle. J'ai été la première étonnée de l'émotion exprimée par les lecteurs de cette nouvelle dans leurs retours sur le livre, qui, à l'origine, devait n'être publié et diffusé que pour mes proches. Je pensais ce récit trop personnel pour toucher d'autres lecteurs que ma famille.

 

Héritages

 

Enseignante, j’ai eu la chance de voir plusieurs fois revenir d’anciens élèves, qui m’ont parlé de choses que je leur avais dites, ou qu’on avait faites, et dont je n’avais, pour ma part, aucun souvenir. Ou dont je me souvenais, mais qui ne m’avaient pas, alors, paru importantes.

 

On ne sait pas ce qu’on laisse. On ne sait pas ce qu’on lègue. Et c’est bien ainsi, car on n’en tire aucun orgueil déplacé, et on ne cherche pas non plus à marquer (comme on marquerait des points). La vie sait mieux que nous ce qui doit rester. Elle se charge de la transmission.

 

Je me rappelle bien, en revanche, un enfant de notre école qui n’arrivait pas à nous regarder dans les yeux. Il était battu quasi quotidiennement par son père, et il avait une telle peur de l’adulte (des hommes en particulier) qu’il gardait toujours les yeux baissés devant eux et levait le bras devant son visage dès qu’on élevait la voix.

 

Au bout de 6 ans passés avec nous, cet enfant, devenu majeur, ne savait toujours ni lire, ni écrire, mais il était capable de regarder un adulte en face et de lui parler en soutenant son regard. Nous avons osé penser que nous lui avions transmis l’essentiel, une clé peut-être encore plus importante, pour sa vie et son avenir, que savoir lire ou écrire. Oser être debout. Oser être soi. Oser la relation à l’autre. Oser la confiance.

 

Héritages

 Atelier à la bibliothèque multiculturelle "Il était une fois..." (détails : ici), Gasperich (Luxembourg)  - 2012

 

Du haut de mon demi-siècle de « Dalaï-Mama » (merci fiston !), j’ai fini par intégrer ceci : on ne lègue vraiment que ce qui a été transmis avec le cœur. « On ne connaît que les choses que l’on apprivoise. C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante », dit le renard au Petit Prince de Saint Exupéry (mon livre préféré, lu et relu mille fois, je le connais presque par... coeur.)

 

Héritages

 Photo : Sandrine & Daniel Eifermann Soutarson. Pour (re)voir nos vidéos avec Daniel et Sandrine : ici !

 

On peut laisser des maisons, des comptes en banque, des assurances-vie (quel drôle de nom… la vie est un prêt, qui pourrait l’assurer ?), des bijoux, des livres, des meubles, n’importe quelle forme de confort ou de sécurité matérielle… ce qui reste vraiment, c’est l’amour donné et reçu, qu’il soit dans ou hors ces choses matérielles. Le temps passé ensemble. La qualité de présence. Les vraies conversations -  celles qui, souvent, se sont faites dans le plus grand silence, dans un regard, un geste, une intonation.

 

C’est le sujet de mon dernier texte pour les enfants. J’aimerais que chaque adulte, chaque parent, entende cela. Les enfants, d’après les retours qu’ils m’en font, l'entendent, eux, parfaitement. Bons ou mauvais lecteurs, ils perçoivent avec une émouvante justesse ce qui se dit entre les lignes. Puissent les parents qu’ils deviendront s’en souvenir aussi, - pas forcément de mon texte, mais de ce savoir lire entre les lignes, regarder et entendre au-delà de la réalité brute. Tendre l'oreille du coeur, la seule qui, je crois, a l'oreille absolue, et qui est, je l'espère, le centre ou au centre de tout ce que j'écris. Si un jour je la perds... prévenez-moi : j'arrête !


  

Héritages

 

Photo : Sébastien MONCHAL (www.territoireinfini.fr)

J'adore le travail de Sébastien, Voyageur d'Infini qui a créé les visuels de couverture et les illustrations

de plusieurs de mes livres (comme "La belle entente", "D'est en ouest" et "Histoires à grandir debout").

Je lui confierai peut-être aussi mon dernier-né...

 

 

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