A l'heure où les écrans...

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
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“ Fille de bibliothécaire, je lisais enfant tout ce qui me tombait sous les yeux. Les livres me faisaient voyager ; ils m'ont donné le goût des mots, ont ouvert mon imaginaire, construit ma personnalité. Ce plaisir de la lecture ne m'a jamais quittée. Il me semble primordial aujourd'hui, à l'heure où les écrans engloutissent nos journées, de donner aux plus jeunes le goût de la lecture. Car comme l'écrivait Rolande Causse : "Qui lit petit lit toute sa vie". ”

 Laetitia COLOMBANI, marraine du prix UNICEF 2026 qui fête cette année ses 10 ans

 

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La baleine et le Retuerta

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Image : Claudette Galland

 

Quand j'ai écrit "Côte à côte", le premier, puis le deuxième, puis le troisième... c'était pour moi un jeu d'écriture sans conséquence. Un auto-défi où je me proposais d'écrire une série de textes intégrant ces mots, autour d'un même lieu, à la première personne du singulier. Quand je n'aurais plus d'inspiration, quand je ne trouverais plus d'autres emplois possibles de l'expression (probablement à la fin de l'été), je m'arrêterais. Les nouvelles se succédaient sans logique précise au gré de mon inspiration, telles des perles sur un fil. Un jour, le collier serait achevé : je couperais le fil.

 

Finalement, cette expérience  a pris une tout autre tournure. D'abord, j'ai repris ce texte l'été suivant, ce qui n'était absolument pas prévu. D'autres "Côte à côte" me sont venus, avec cette fois des échos entre eux. Certains personnages ont disparu, d'autres se sont invités. Des liens entre les différentes scènes juxtaposées "au hasard" (croyais-je) sont apparus, certains légers, en filigrane, d'autres plus  marqués, plus évidents. Comme si, durant cette parenthèse silencieuse entre deux étés, le texte avait commencé à vivre sa vie sans moi, à travailler à la façon d'une pâte qui lève. Il avait fermenté, mûri, gonflé. Il demandait à être remis à plat, retravaillé. Et c'est ainsi que, à mon propre insu, "Côte à côte" a commencé à prendre la tournure d'un roman.

 

Je n'avais jamais encore écrit de roman. Je me sens mieux avec les textes courts, ciselés à l'unité comme des miniatures. Des textes éphémères qui irisent l'imaginaire du lecteur, puis éclatent dans l'oubli comme des bulles de savon. J'aime cette écriture instantanée, spontanée, sans calcul. Le roman me semblait exiger une stratégie préparatoire, une complexité qui m'ennuyaient d'avance. Là où les nouvelles m'offraient des promenades, le roman me faisait l'effet d'une épreuve d'endurance, d'un décourageant marathon.

 

Je sais, pour l'avoir lu ou entendu, que certains écrivains, tels Bernard Werber ou Amélie Nothomb, ont une véritable "discipline" d'écriture : tous les jours de telle heure à telle heure, avec un plan et un projet précis. Je comprends cette façon de faire; je serais incapable de la pratiquer. Personnellement, elle me ferait même fuir. Faire du plaisir d'écrire une discipline rituelle m'en ôterait la moité, peut-être même davantage. J'ai besoin de souplesse, de jeu, de liberté. C'était déjà ainsi, pendant mes études, avec les dissertations littéraires qui devaient obéir à un plan non négociable : trois parties, trois paragraphes par partie, trois idées par paragraphe et trois exemples associés à ces idées. Quelle barbe !!!

 

Je me suis pliée à l'exercice, je comprends la nécessité d'acquérir une méthodologie et de l'appliquer au détail près (c'est l'enseignante ici qui parle, pas l'auteure !) mais, pour être foncièrement honnête, la seule chose qui me reste de cette structure rigoureuse, trente en plus tard, est l'exaspération d'une écriture contrainte, sans souffle, sans âme, d'une expression corsetée par les règles arbitraires du bien dire (établies au nom de quoi, d'ailleurs ?), qui m'a laissé surtout le goût de ne plus y revenir (même si je saurais le refaire en cas de besoin, pour un examen par exemple, j'en suis sûre). En un mot  : "Berk !"

 

Nous avons la chance d'avoir une langue, une littérature d'une telle richesse ! Pourquoi les obliger à entrer dans ce carcan ? Pourquoi dégoûter les enfants, les adolescents, les futurs adultes, du plaisir des mots ? N'y a-t-il vraiment pas une autre façon de les aborder, de les pratiquer ?


Ce forçage n'a pas pour moi plus de sens qu'obliger une femme plantureuse, naturellement splendide, pleinement épanouie, à écraser ses formes magnifiques dans une gaine et un soutien-gorge à baleines de titane (oui, je suis contre le corsetage des corps, aussi... en fait, je crains d'être contre toutes les règles qui créent de la frustration et de la souffrance inutiles au nom du consensus social).

 

Bien... je n'anticipais pas que l'évolution de "Côte à côte" m'inspirerait un texte aussi véhément : initialement, je voulais juste vous informer que je continuais à l'écrire. Je me demande vraiment comment font ces auteurs qui mènent leur inspiration où ils veulent, comme un chien ou un cheval bien dressés. La mienne doit être une louve ou un Retuerta !

 

Image : https://paso-espanol.blogspot.com

 

Rires et larmes

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Je ne sais qui je trouve le plus beau et le plus touchant, de lui qui ose quitter sa roulotte camarguaise pour venir offrir sa musique dans une émission de télé absolument pas faite pour elle, ou d'elle qui danse sur sa chaise avec ses béquilles et pleure de joie en l'écoutant chanter. Merci d'avoir osé l'impensable !

 


"Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible..."

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Le 27 janvier est la  Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah et de prévention des crimes contre l’humanité.

La Shoah, crimes sans nom et sans nombre qui pèsent de nos jours encore sur des  destins individuels et des lignées familiales, comme en témoignent les descendants des "Lebensborn", une réalité moins connue que celle des camps et pourtant autrement destructrice, née du même esprit fanatique, aveugle, malade.

Quand on sait l'impact transgénérationnel des secrets de famille, combien d'identités perturbées, combien de culpabilités et de haines inconscientes payent encore à notre époque les héritiers de ce passé sous scellés ?

  

 

Mais la Shoah, ce sont aussi des héros, tel Schindler mis en lumière par le cinéma ou, plus récemment, Winston qui a lui aussi fait l'objet d'un film en 2024 ("One life", avec Anthony Hopkins dans le rôle principal).

  

 

L'être humain est capable du pire comme du meilleur, et je me demande souvent, en toute honnêteté, de quel côté j'aurais été si, comme dans la chanson de Goldman, j'étais "née en 17 à Leidenstadt"... Et vous ?

  

 

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