Pissenlits for ever

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En stage pour 15 jours à Reussit School, j'ai eu la surprise, en me promenant dans le quartier sur ma pause de midi à la recherche d'un coin tranquille pour faire la sieste (oui, la sieste est un moment sacré que je ne raterais pour rien au monde, et elle m'était particulièrement vitale ces deux semaines-là !) de trouver des nébuleuses de pissenlits sur les rails du tram, en plein centre ville.

 

Les pissenlits et moi avons une longue histoire commune. Je leur dois ma première fugue à l'âge de 3 ou 4 ans. Nous étions partis en excursion avec ma classe de maternelle. Je me suis éloignée du groupe, aimantée par ces soleils terrestres répandus sur le sol.  La maîtresse n'a pas vu mon absence au retour et c'est ma nounou, inquiète de ne pas me voir rentrer pour le déjeuner, qui a alerté l'école. Retour en catastrophe sur le lieu de l'excursion. J'étais toujours là, tranquille, à cueillir mes soleils en pleine nature. Je n'avais même pas constaté l'absence des adultes. En plus, j'ai eu droit à un retour à mobylette avec la fille de ma nounou, cheveux au vent (pas de casque à l'époque, évidemment). Le pissenlit et moi venions de nouer une relation qui ne devait jamais s'éteindre.

 

Ma mère m'a raconté que je lui en ai offert des bouquets et des bouquets à ne plus savoir qu'en faire. Plus tard, j'ai découvert ses nombreuses vertus thérapeutiques. Enfin, le pissenlit fait partie des premiers, au printemps, à ramener de la lumière dans la boue des champs, là où l'anémone qui porte mon prénom accomplit la même oeuvre blanche en forêt.

 

Pissenlits for ever

Anémones "Sylvie" - Avril 2023

 

J'ai donc été ravie, à l'arrivée sur mon lieu de vacances, de constater que les pissenlits étaient là pour m'accueillir (avec les coccinelles) et que les moutons voisins ne les avaient pas tous broutés. 

Pissenlits for ever

 

Autre chose que j'aime chez le pissenlit : la fleur est belle à tous les âges de sa vie, en bouton, épanouie et même en fin de floraison, là où d'autres sont ternes, sèches et fanées. Elle arbore alors une blancheur vaporeuse, une rondeur diaphane et fait la joie des enfants qui peuvent souffler sur ses akènes et les regarder s'envoler, disséminés par le vent, promesses d'autres soleils terrestres à éclore.

 

Comme avec l'âge, je suis de plus en plus ronde et blanche, je fais le voeu de finir ma vie aussi épurée et diaphane qu'un pissenlit et de la quitter avec la même légèreté.

Note à moi-m'aime : prévenir mon fils, qui sait déjà que je veux être incinérée plutôt qu'inhumée, de répandre mes cendres en forêt ou sur un lit de pissenlits.

 

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Ecrivain ou fleuriste ?

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Ecrivain ou fleuriste ?


Ils arrivent le premier jour avec leur petite mine chiffonnée. Chiffonnée par le manque de sommeil, l'angoisse, le stress, l'accablement, la contrariété d'être là alors qu'ils préfèreraient jouer et oublier l'école qui occupe déjà bien assez de leur temps. Chiffonnés surtout par le sentiment d'échec à répétition, par les efforts qu'ils déploient et qui ne sont pas reconnus, par la barre toujours trop haute que l'enseignant et/ou les parents ne cessent de monter, par l'impuissance de satisfaire aux exigences de tous ces adultes qui semblent ne pas comprendre qu'ils sont des enfants, qu'ils ont envie de s'amuser, qu'ils font réellement de leur mieux et que s'il n'y arrivent pas, ce n'est, le plus souvent, pas par mauvaise volonté, mais simplement parce qu'ils ont besoin d'aide.

J'essaie d'être celle qui aide de la bonne façon.

Parfois, ils ont juste besoin qu'on leur laisse plus de temps, qu'on respecte leur rythme.

Parfois, ils ont juste besoin qu'on reconnaisse leurs efforts et qu'on les encourage au lieu de les pilonner avec des phrases du genre : "Tu es nul. Tu n'es pas capable. Tu ne travailles pas assez. Tu n'as pas de mémoire. Tu ne sais pas t'organiser. Tu ne t'en sortiras jamais. Tu finiras chômeur". Et toutes les autres ...

Parfois, ils ont juste besoin qu'on leur propose d'autres méthodes, simplement parce que celles utilisées en classe ne leur conviennent pas. Elles ne sont pas adaptées à tous les types d'intelligence, elles favorisent les apprentissages logiques (cerveau gauche) et laissent beaucoup d'autres types d'intelligence sur le côté. C'est ainsi que des enfants avec de réelles capacités se retrouvent en échec, juste parce qu'ils n'entrent pas dans les cases du système.

Presque toujours, ils ont juste besoin qu'on leur dise la vérité nue : "Tu es unique. Tu es formidable. Je crois en toi! Je vois qui tu es et je vais faire tout mon possible pour t'aider à incarner la meilleure version de qui tu es. A l'école, mais aussi dans la vie. Parce que ça va ensemble."

Pour moi, mon travail d'enseignante, c'est ça. Récupérer de petites boules de papier chiffonnées et leur redonner accès à ce qu'elles sont véritablement : des feuilles blanches avec une vie magnifique à déployer dessus. Qu'ils l'écrivent, qu'ils la dessinent, qu'ils la découpent, qu'ils fassent un origami ou avion en papier avec la feuille, peu importe. Chacun trouvera. Ils sont tellement inspirés. Tellement capables. Chacun à sa manière... Je veux juste les accompagner à trouver ce qu'ils veulent faire, comment ils veulent le faire, puis leur donner les moyens de le réaliser.

Je ne sais pas si c'est "le plus beau métier du monde". C'est un des miens et je l'aime.

J'ai dû me battre pour qu'on me laisse travailler avec ces enfants-là, les boules de papier chiffonnées, alors qu'on me poussait vers des études "brillantes" parce que j'étais "brillante" (les "brillants" restent entre eux alors ? comme dans une bijouterie ?), vers une "carrière", vers les "grandes écoles" avec des élèves "prometteurs". Je n'en avais rien à faire. Je sentais que ma place était là, au milieu des bafouillements, des ratures et des silences fermés sur des sanglots retenus.

C'était ça, ma "carrière". Je n'ai jamais regretté mon choix. Même les jours où c'était dur, et il y a eu beaucoup de jours où, pour beaucoup de raisons, c'était dur. Ca faisait partie du contrat.

Quand j'étais petite, je voulais être écrivain ou fleuriste.

Finalement, je suis les deux.

Je n'ai même pas eu à choisir.

J'écris des livres et je fais fleurir des enfants.

Merci la vie !

"Più  bello della la vita non c'è niente"...

 

 

Ecrivain ou fleuriste ?

 

Sur la route

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Quand je voyage en voiture, je n'écoute en général pas ou peu de chansons, car les paroles captent immédiatement mon attention et me rendent inattentive à la circulation. J'ai déjà du mal à ne pas me laisser distraire de la conduite par toutes les beautés que m'offre le décor  : hier par exemple, j'ai pris un virage un peu  artistiquement parce que j'étais concentrée sur un morceau d'arc-en-ciel au-dessus des montagnes, et une fois, j'ai raté mon itinéraire à cause d'un envol de pétales de fleurs qui traversait la voie. Sans parler de tout ce qui se passe à l'intérieur de moi en même temps que je roule... Il faudrait peut-être que je demande une voiture avec chauffeur, mais quel chauffeur accepterait de rouler avec une vagabonde imprévisible comme moi ?

Bref, j'écoute plutôt de la musique instrumentale, en particulier tsigane. Ce doit être un gène de famille puisque ma belle-soeur surnomme mon frère "le gitan". Un de mes groupes préféré est Bratsch (dont le nom signifie "Frères"). Ils sont mon boosteur de bonne humeur : peu de mes déprimes résistent à leurs interprétations, celle-ci par exemple.

 

 

 

Sur l'album "Correspondances", il y a un rare morceau chanté et en italien que j'aime beaucoup. Il m'a permis de reprendre mes "Lezione in canzone" dont j'avais besoin : j'ai fait beaucoup trop de français ces derniers temps !

Je ne suis jamais triste de rentrer : j'aime partir, j'aime retrouver mon nid. Ce sont deux plaisirs, deux modes de vie  complémentaires et différents. De toute façon, je repars début mai... j'ai définitivement l'âme d'une nomade !

J'ai beaucoup voyagé, jeune, avec mon père, et le fait qu'il soit mort l'année de sa retraite sans avoir profité de la vie m'a incitée encore plus à ne pas attendre les vacances ou la retraite pour partir. On ne sait jamais quand on part. Ici aussi, nous sommes de passage... Alors voyageons, chantons, vivons et... soyons "bratsch" ou "fratelli" !

 

 

Expérience

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Expérience

                                                     (c) Sylvie PTITSA

 

Dans la série "mystères", je n'ai pas que celui de mes émotions musicales à résoudre.

Le texte que j'écris en ce moment est non seulement inattendu (je n'ai écrit ni publié aucun livre depuis "Plus seul du tout!" en 2014), mais il ne ressemble à rien que j'aie écrit auparavant.

D'abord, il prend la tournure d'un roman, genre auquel je ne me suis jamais essayée, préférant les textes courts.

Ensuite, sa structure est très particulière : je suis à la fois créatrice et protagoniste de l'histoire, et ce à différents niveaux.

 

Que l'inspiration se nourrisse du vécu de l'artiste, d'accord (c'est le cas dans "La belle entente" par exemple). Que la conscience ait plusieurs étages et qu'il soit possible de voyager d'un étage à l'autre (comme dans une tour avec un ascenseur), c'est aussi une évidence et une réalité pour moi depuis plusieurs années. Que des personnages d'une histoire puissent correspondre à différents étages de la tour, j'arrive à aller jusque là.

Mais que la fiction engendre la réalité et devienne capable de la transformer ?

Ou alors... ce ne serait pas une fiction ?

 

Il doit me rester des affinités avec la fameuse chercheuse de vérité d'autrefois car l'artiste en moi se sent vraiment perplexe devant l'évolution de son travail. En plus, certains chapitres me viennent avec des connaissances dans des domaines très éloignés de mon expérience de vie. Je ne connais rien à la physique et très peu l'alchimie. Comment est-ce que j'en arrive, dans ce texte, à parler par exemple de la fission de l'atome ?

Je me suis réveillée un matin avec ces mots en tête : "fission de l'atome". J'ai cherché sur Wikipédia ce que c'était. Je n'ai rien compris (comme d'habitude en physique). Puis j'ai commencé à écrire et tout s'est articulé logiquement. Et c'est presque toujours ainsi pour ce texte-ci. Je me réveille tôt le matin (enfin, la nuit !), je commence à écrire et le texte me vient presque d'un seul trait. Je ne retouche jamais beaucoup mes textes, mon premier jet est en général le meilleur, mais là... le processus créatif me déroute. Bien, être déroutée doit être le meilleur moyen d'éviter la routine !

  

  

Bref, comme ce nouveau texte devient très personnel et intime, j'ai décidé de ne plus le laisser en accès public. Je vais l'utiliser pour faire une expérience. Malgré mes airs perchés, j'ai quand même été une fille rationnelle et cartésienne les 25 premières années de ma vie avant de me faire retourner comme une crêpe. Et j'aime bien passer mes intuitions au crible de l'expérience avant de les valider, histoire de ne pas gober n'importe quelle fantaisie de mon esprit toujours imaginatif.

 

Donc, je vais crypter ce nouveau texte avec un mot de passe, sans lequel il sera impossible d'ouvrir ses pages.Et de deux choses l'une :

Soit il existe vraiment une communication via les plans subtils et le mot de passe sera trouvé.

Soit je suis en plein délire et dans ce cas, ce n'est pas la peine de poursuivre ce texte et encore moins de le rendre visible.

L'expérience le dira ! 


 

Mystère

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Il y a quelques jours, je vous parlais de mon lien particulier avec le violoncelle, le yiddish, l'hébreu et de ma découverte de Maya Belsitzman (ici). Comme ces derniers temps, je me réveille au milieu de la nuit sans envie de me rendormir (3h ce matin!), je me lève, j'écoute beaucoup de musique et j'écris. Je suis tombée sous le charme de cette sérénade de Schubert  (D.957, "Le chant du cygne"), la dernière écrite avant sa mort, que Maya réinterprète ici d'une manière très personnelle avec son compagnon, Matan Ephrat, percussionniste. Je ne comprends pas les paroles, mais encore une fois, ce morceau me touche d'une manière particulière, pas uniquement musicale, que je suis incapable d'expliquer. Je frissonne en l'écoutant. Cliquez sur l'image pour l'entendre.

 

Marc CHAGALL - "Les amoureux de Saint Paul de Vence"


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