Le petit coin de coeur (Aline de Pétigny)

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L'infolettre des Editions Pour Penser m'a offert une nouvelle pépite. Comment résister à l'envie de partager avec vous cette histoire née sous la plume d'Aline de Pétigny, encore plus en cette période l'Avent où nous devrions tous, selon moi, nous activer à nous ouvrir le coeur plutôt qu'à courir les magasins comme des hystériques ? Mais je ne vais pas jeter des pierres à mon tour, et, si j'en ramasse, ce sera seulement pour créer de jolies choses, comme avec mes perles. Yannis, Aline, je vous laisse la parole... 

 

Le petit coin de cœur.

A John et Anne

Il était une fois un petit garçon qui aimait la Paix, comme tous les enfants.
Il aimait les pieds dans la rivière, regarder les arbres jouer avec le vent et le soleil.
Il aimait les mains dans la terre, planter, semer et regarder s'épanouir la nature.

 

Son papa lui disait souvent :

- Tu es un homme mon fils ! Et un homme c'est fort ! Ça n'a peur de rien !

Yannis écoutait, convaincu que son père, puisqu'il était son père, avait raison.

Il l'aimait son père et le tenait en haute estime et se répétait :

- Je suis un homme et un homme est fort et n'a peur de rien !

Tout en se disant cela, Yannis savait bien que ce n'était pas vrai.

Régulièrement, le jour ou la nuit, au coin du bois ou dans la rue, il rencontrait la peur.

Elle se tenait là, tapie dans l'ombre et surgissait prête à lui sauter dessus.

Alors, Yannis se rappelait les mots de son père :
«Un homme est fort et n'a peur de rien !»

Et soudain, il se gonflait de courage et, ne sachant que faire face à cette peur, il jouait à l'homme fort qui n'a peur de rien :

il fronçait les sourcils,
durcissait sa bouche,
serrait les poings
et fermait son cœur.

 

La peur ne rentrerait pas en lui, il était un homme !
Et son père serait fier de lui !

Après quelques coups de poings, après quelques mots méchants et blessants,
Yannis se disait : voilà, je suis un homme fort qui n'a peur de rien !

Et son père était fier de lui.

Yannis grandit, les poings serrés, le cœur fermé.

Il avait peu à peu arrêté de regarder les arbres les pieds dans l'eau, jouer avec le vent et le soleil, et s’il avait les mains dans la terre c'était pour y ramasser des cailloux et en faire des armes.
Il serait bien devenu jardinier, mais un jardinier n'est pas fort et a peur des limaces lui disait son père.

Alors Yannis, fermant son cœur à ses envies, devint soldat.

Il devint un très bon soldat, meneur d'hommes, comme disait son père !

Il était fort, personne n'osait le contredire, tout le monde avait peur de ses poings et de ses mots.

Son père se gonflait d'orgueil et disait, fier de son fils :

C'est un homme ! Il est fort et n'a peur de rien !

Mais Yannis se trompait, ainsi que son père.

Les peurs de Yannis étaient là, bien présentes en lui.
Elles avaient trouvé refuge dans ses yeux.
Elles s'étaient tapis là, rendant le regard de Yannis sombre et dur à la fois.

L'histoire aurait pu s'arrêter là. Yannis aurait pu être soldat toute sa vie les poings serrés et le cœur fermé.

Mais un petit coin de son cœur avait refusé de totalement se fermer.
Ce petit coin de cœur attendait patiemment, depuis plusieurs années, le moment propice pour s'ouvrir.

Il ne voulait pas s'ouvrir, n'importe quand, n'importe comment, car il risquait alors d'être fermé à jamais.

C'est par un jour de soleil, près de la rivière qu'il décida de s'ouvrir tout doucement.

Yannis, les pieds dans l'eau, choisissait des cailloux. Il connaissait son métier et savait que les cailloux que la rivière avait arrondis, adoucis, ces cailloux, lourds et ronds, se calaient bien dans sa main et devenaient alors des armes redoutables.

A quelques mètres de lui, une fée vint s'asseoir, glissa ses pieds dans la rivière et ses mains dans le courant et se mit à choisir des cailloux.

Elle regarda le tas près de Yannis.
- Je vois que tu jardines toi aussi ! dit-elle en souriant.

Quand le petit coin de cœur vit ce sourire, il sut que le moment était venu pour lui de s'ouvrir.

Les yeux de Yannis, ces yeux qui cachaient ses peurs et qui à force de refléter la douleur ne savaient plus voir, ces yeux s'illuminèrent l'espace d'un instant.

- Non, et toi ? Vas-tu te battre ? dit Yannis en regardant les cailloux de la fée.

La fée pencha la tête comme l'aurait fait un oiseau.

Elle se leva, s'approcha de Yannis.
- Je vois dans tes yeux, la peur et la douleur, la souffrance et l'inquiétude. Tu devrais jardiner, cela te ferait le plus grand bien. Suis-moi.

En d'autres temps, Yannis aurait remercié la fée et l'aurait invitée à passer son chemin.
Mais le petit coin de cœur s'était ouvert…
Il suivit donc la fée, sans poser de question, mais emporta avec lui ses cailloux.

- On n'est jamais trop prudent, se dit-il.

Tout en marchant, il réfléchissait. Il avait beau se rappeler toutes ses notions de jardinage, il ne comprenait vraiment pas à quoi pouvaient servir des armes dans un jardin.
Peut-être à tuer les limaces, se dit-il.

Quand il arriva dans le jardin de la fée, il eut l'impression d'être chez lui, enfin.

Le petit morceau de cœur, heureux d'avoir patienté, s'ouvrit totalement, créant en Yannis un tel choc, que celui-ci suffoqua presque !

C'est du côté des yeux que l'effet se fit sentir tout d'abord.

La peur quitta les yeux de Yannis pour tomber au beau milieu des anémones.

Il regarda alors ce qui l'entourait d'un regard clair et confiant et comprit que les cailloux ne servaient pas à tuer.

Etonné de ce nouveau regard qu'il posait sur chaque chose qui l'entourait, il posa là sa force, accueillit ses peurs tombées à terre, se pencha, posa ses cailloux un à un et comme la fée, et en fit des dessins.

Puis, comme elle, prit les plus fins cailloux que la rivière avait percés, les attacha aux branches d'un olivier pour que le vent puisse les faire chanter.

Son cœur se mit à battre plus vite, plus gai.

Ses poumons, son ventre eurent envie de respirer comme ils ne l'avaient pas fait depuis bien longtemps.

Sa bouche se mit à s'ouvrir, à sourire. Sa gorge se mit à chanter pour accompagner le chant du vent. Son dos cessa de porter et se redressa.

Alors Yannis pensa à son père.
- Suis-je faible de n'être pas fort les poings serrés ? demanda-t-il à la fée. Suis-je faible d'avoir peur certaines fois ?
- Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent être. Tout dépend des peurs qui hantent le regard de celui qui les voit.

Yannis se rappela des peurs blotties dans les yeux de son père et comprit.

Puis la fée prit une craie et écrivit dans son jardin : 
je m'aime
je t'aime
je sème.

Alors, paisibles, ils prirent des graines et là où il n'y avait pas encore de fleurs, semèrent tendrement.

Aline de Pétigny

 

Essaie encore

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"Tu n'as pas réussi à faire de tous les instants de ta vie un miracle. Essaie encore."

 Eugène GUILLEVIC

 

 Marc CHAGALL

"Les mariés et le bouquet de fleurs rouges", 1964

 

The answer

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Traduction des paroles en italien

 

Wind from the east is blowing soft over the land

Among the prayers at dawn, and the distant motors grind

We must open up our eyes, get out of bed and hear the call

But still without an answer to it all

 

We must function, and deliver

Flowing helpless down the stream

On a highway, on a train

We’re ruled by laws of the machine

And when our soul starts singing, we’re taught to never heed the call

Convinced there is no answer to it all

 

It’s not easy to awake

And in the mirror, to remove

The armor that has gnawed on all that’s pure and good

Standing naked, open hearted

With our backs against the wall

We still don’t have an answer to it all

 

Where is all the goodness? all the gentle words to speak?

If we listen to our hearts, we lose the game, we’re seen as weak

We are partners, sisters, brothers

No one leads more than the other

Tiny pieces of the answer that we seek

 

Generations ask the questions

For our children, what remains ?

Will their rivers too be poisoned by the greed and pain

The earth has offered blessings, sun will rise and rain will fall

But we still don’t have an answer to it all

 

But we can still choose to believe

We haven’t reached the darkest night

And understand that all we need

Are eyes that dare to see the light

 

Can we bravely gather round

And stand before the metal gate

To release, and to embrace

And clean our hearts of all the hate ?

Our prayers at early dawn will wake compassion from her sleep

For we can only find the answer

When we meet

 

 

Music & Lyrics by Yael Deckelbaum

Translation from Hebrew to English: Noa

Guitar & Vocals : Yael Deckelbaum

Drum & Vocals: Noa

Acoustic guitar: Gil Dor

 

"Le saviez-vous ?" - Les pyrotechnies neuronales de la musique

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La musique crée des feux d'artifice dans notre cerveau !

Découvrez pourquoi dans cette vidéo.

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en cliquant sur l'engrenage en bas à droite de la vidéo,

puis en sélectionnant "sous-titres" et la langue de votre choix)

 


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