Je n'aurai pas le temps

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Textes d'autres plumes Mots clés : aucun

 

Images : Parc Les 7 chutes, Québec

 

Je n'aurai pas le temps, pas le temps

Même en courant

Plus vite que le vent

Plus vite que le temps

Même en volant

Je n'aurai pas le temps, pas le temps

De visiter toute l'immensité

D'un si grand univers

Même en cent ans

Je n'aurai pas le temps de tout faire

J'ouvre tout grand mon coeur

J'aime de tous mes yeux

C'est trop peu

Pour tant de coeurs et tant de fleurs

Des milliers de jours

C'est bien trop court, bien trop court

Et pour aimer

Comme l'on doit aimer

Quand on aime vraiment

Même en cent ans

Je n'aurai pas le temps, pas le temps

J'ouvre tout grand mon coeur

J'aime de tous mes yeux

C'est trop peu

Pour tant de coeurs et tant de fleurs

Des milliers de jours

C'est bien trop court, c'est bien trop court

 

Musique et interprétation : Michel Fugain - Paroles : Pierre Delanoë

(1967)

 

Le peintre aux quatre couleurs

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Ateliers d'écriture Mots clés : aucun

 

"Le peintre aux quatre couleurs"

par la Classe Bleue de Joséphine Cutaia (5e et 6e année)

Ecole Montessori de Strassen (Luxembourg)

  

Ce jeu d'écriture à destination d'enfants en fin de primaire m'a été inspiré par les "Exercices de style" de Raymond QUENEAU, où l'auteur raconte de 99 façons différentes une même scène en jouant sur différents paramètres (le point de vue, le niveau de langue, le style...). Nos objectifs pour cette séance d'1h30 étaient variés :

-produire un texte narratif cohérent, d'une quinzaine de lignes minimum

-réviser les temps de la conjugaison (tous revus récemment en classe)

-réinvestir les connaissances acquises sur l'impression en couleur, dont le procédé avait été étudié avant l'atelier à travers des lectures et des vidéos.

-pratiquer l'écriture semi-contrainte : thème unique mais large, choix rédactionnels différents pour chacun des récits, mots imposés à intégrer au texte, le tout présenté sous forme de défis.

Défis relevés par l'intégralité des enfants qui, une fois dépassée la peur de ne pas y arriver, ont tous été imaginatifs, parfois drôles, et ont effectivement réussi à raconter l'histoire du peintre aux quatre couleurs en respectant leurs contraintes d'écriture respectives.

Les créations ont ensuite été lues en classe et affichées dans le couloir à destination des parents. Comme elles sont en couleur (pour respecter la thématique !) et ne ressortiraient pas bien sur le fond sombre de ce blog, je vous propose de cliquer sur la palette du peintre ci-dessous pour les découvrir  ! 

Bonne lecture !

 

Image : Filosof

La baleine et le Retuerta

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Actu, Textes de ma plume Mots clés : aucun

 

Image : Claudette Galland

 

Quand j'ai écrit "Côte à côte", le premier, puis le deuxième, puis le troisième... c'était pour moi un jeu d'écriture sans conséquence. Un auto-défi où je me proposais d'écrire une série de textes intégrant ces mots, autour d'un même lieu, à la première personne du singulier. Quand je n'aurais plus d'inspiration, quand je ne trouverais plus d'autres emplois possibles de l'expression (probablement à la fin de l'été), je m'arrêterais. Les nouvelles se succédaient sans logique précise au gré de mon inspiration, telles des perles sur un fil. Un jour, le collier serait achevé : je couperais le fil.

 

Finalement, cette expérience  a pris une tout autre tournure. D'abord, j'ai repris ce texte l'été suivant, ce qui n'était absolument pas prévu. D'autres "Côte à côte" me sont venus, avec cette fois des échos entre eux. Certains personnages ont disparu, d'autres se sont invités. Des liens entre les différentes scènes juxtaposées "au hasard" (croyais-je) sont apparus, certains légers, en filigrane, d'autres plus  marqués, plus évidents. Comme si, durant cette parenthèse silencieuse entre deux étés, le texte avait commencé à vivre sa vie sans moi, à travailler à la façon d'une pâte qui lève. Il avait fermenté, mûri, gonflé. Il demandait à être remis à plat, retravaillé. Et c'est ainsi que, à mon propre insu, "Côte à côte" a commencé à prendre la tournure d'un roman.

 

Je n'avais jamais encore écrit de roman. Je me sens mieux avec les textes courts, ciselés à l'unité comme des miniatures. Des textes éphémères qui irisent l'imaginaire du lecteur, puis éclatent dans l'oubli comme des bulles de savon. J'aime cette écriture instantanée, spontanée, sans calcul. Le roman me semblait exiger une stratégie préparatoire, une complexité qui m'ennuyaient d'avance. Là où les nouvelles m'offraient des promenades, le roman me faisait l'effet d'une épreuve d'endurance, d'un décourageant marathon.

 

Je sais, pour l'avoir lu ou entendu, que certains écrivains, tels Bernard Werber ou Amélie Nothomb, ont une véritable "discipline" d'écriture : tous les jours de telle heure à telle heure, avec un plan et un projet précis. Je comprends cette façon de faire; je serais incapable de la pratiquer. Personnellement, elle me ferait même fuir. Faire du plaisir d'écrire une discipline rituelle m'en ôterait la moité, peut-être même davantage. J'ai besoin de souplesse, de jeu, de liberté. C'était déjà ainsi, pendant mes études, avec les dissertations littéraires qui devaient obéir à un plan non négociable : trois parties, trois paragraphes par partie, trois idées par paragraphe et trois exemples associés à ces idées. Quelle barbe !!!

 

Je me suis pliée à l'exercice, je comprends la nécessité d'acquérir une méthodologie et de l'appliquer au détail près (c'est l'enseignante ici qui parle, pas l'auteure !) mais, pour être foncièrement honnête, la seule chose qui me reste de cette structure rigoureuse, trente en plus tard, est l'exaspération d'une écriture contrainte, sans souffle, sans âme, d'une expression corsetée par les règles arbitraires du bien dire (établies au nom de quoi, d'ailleurs ?), qui m'a laissé surtout le goût de ne plus y revenir (même si je saurais le refaire en cas de besoin, pour un examen par exemple, j'en suis sûre). En un mot  : "Berk !"

 

Nous avons la chance d'avoir une langue, une littérature d'une telle richesse ! Pourquoi les obliger à entrer dans ce carcan ? Pourquoi dégoûter les enfants, les adolescents, les futurs adultes, du plaisir des mots ? N'y a-t-il vraiment pas une autre façon de les aborder, de les pratiquer ?


Ce forçage n'a pas pour moi plus de sens qu'obliger une femme plantureuse, naturellement splendide, pleinement épanouie, à écraser ses formes magnifiques dans une gaine et un soutien-gorge à baleines de titane (oui, je suis contre le corsetage des corps, aussi... en fait, je crains d'être contre toutes les règles qui créent de la frustration et de la souffrance inutiles au nom du consensus social).

 

Bien... je n'anticipais pas que l'évolution de "Côte à côte" m'inspirerait un texte aussi véhément : initialement, je voulais juste vous informer que je continuais à l'écrire. Je me demande vraiment comment font ces auteurs qui mènent leur inspiration où ils veulent, comme un chien ou un cheval bien dressés. La mienne doit être une louve ou un Retuerta !

 

Image : https://paso-espanol.blogspot.com

 

Nuance

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Textes d'autres plumes Mots clés : aucun

 

Image : Richard Lefebvre

 

"Ce n'est pas que nous disposions de très peu de temps,

c'est surtout que nous en perdons beaucoup."

 SENEQUE

 

Fil RSS des articles