Je l'aime à mourir

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Moi je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'a qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l'aime à mourir

Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier
Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier
Des éclats de rire
Elle a bâti des ponts
Entre nous et le ciel
Et nous les traversons
À chaque fois qu'elle
Ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir
Je l'aime à mourir

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie
Et l'amour aussi

Elle vit de son mieux
Son rêve d'opaline
Elle danse au milieu
Des forêts qu'elle dessine
Je l'aime à mourir
Elle porte des rubans
Qu'elle laisse s'envoler
Elle me chante souvent
Que j'ai tort d'essayer
De les retenir
De les retenir
Je l'aime à mourir

Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits
Je dois clouer des notes
À mes sabots de bois
Je l'aime à mourir
Je dois juste m'asseoir
Je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir
Je dois juste essayer
De lui appartenir
De lui appartenir
Je l'aime à mourir

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l'amour aussi

Moi je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira
Elle n'aura qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l'aime à mourir

 

Paroles : Francis CABREL

Chant : Amir

 

Côte à côte (19)

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 Côte à côte (19)

 

Le dimanche, c’est le jour que la plupart des gens attendent avec impatience. Pas moi ! Car le dimanche, c’est le jour de la sacro-sainte messe… Si encore il n’y avait que la messe !!... D'abord, adieu, grasse matinée, je me lève plus tôt que tous les autres jours de la semaine  :  si je veux avoir ma chance à la salle de bains, je dois doubler le défilé des Miss Italie de la famille. Unique pic de testostérone parmi quatre pics d'ovulation encore plus ou moins actifs (ma mère, ma soeur et mes deux tantes, Pia et Paola, qui dorment à la maison dès le samedi soir « pour gagner du temps sur le trajet »), j’ai intérêt à les prendre de vitesse devant le miroir, sinon, il ne me restera quelques nano-secondes avant le top départ.

 

Ensuite, après les costumes et le maquillage, pour se joindre au spectacle, il faut un trajet en carrosse avec la smala endimanchée au grand complet. Ma sœur au volant, une terroriste de la route, ma mère sur le siège passager, parce que ses fesses ne rentreraient pas à l’arrière, et moi coincé en otage entre les deux talibanes de la vertu qui me cassent les oreilles de leurs commérages cacardants pendant tout le trajet… bon dimanche et bienvenue sur Radio Ragots !

 

Quand je les regarde de près, je me dis que plus les femmes sont vieilles, plus elles se tartinent de trucs sur la tronche pour cacher leurs défauts, et moins ça marche. Au mieux, elles ressemblent à des momies ; au pire, à des psychopathes scarifiées. Tant de temps à la salle de bains pour si peu de résultat ! Dans une entreprise, avec un tel rendement, on les jetterait direct. Si seulement j’étais chef d’entreprise !...

 

J’envie mon frère Giulio qui a obtenu la permission de quitter le clan des soutien-gorge et de se prendre un studio en ville depuis qu’il travaille. Il a sa propre salle de bains, pour lui tout seul, quel luxe ! Mais il ne veut pas que j’aille dormir chez lui, parce qu’il est rarement seul sous ses draps. Il nous rejoint donc en scooter à l’église, souvent mal peigné, dépenaillé et mal rasé, comme s’il venait de sortir du lit (ce qui est sûrement le cas), ce qui fait hurler ma mère de rage et tartailler mes mitraillettes de tantes encore plus.  Ratatatatatata, à fond les tatas !

 

On pourrait aller à pied à l’église du village, mais non, ce serait trop simple. C'est tellement plus fun de nous entasser tous dans la Fiat Mini de ma sœur et de nous farcir 20 km de routes de montagne, minces et enroulées comme des spaghetti, pour aller suivre la messe dans le village natal de ma mère, (parce que c’est là qu’elle est toujours allée et qu’elle ne veut pas en changer), en essayant de ne pas vomir dans les virages que notre terroriste du volant attaque avec une détermination de kamikaze. Les seules fois où on échappe à la mort, si on a de la chance, c’est en hiver, quand la route est barrée. Merci congères, verglas, avalanches !...

 

Une fois arrivés à l’église, plus morts que vifs, on a un besoin urgent du Ressuscité, c’est sûr ! Commence alors le grand gala du dimanche, avec le type en robe brodée qui balance sa lampe qui fume entre deux chansons et passe son temps à nous faire lever, asseoir, mettre à genoux, relever, réasseoir, remettre à genoux… dans une choré digne d’un exercice de fitness pour abdos-fessiers. Bizarrement, là, plus personne n’a mal à ses rhumatismes pour exécuter les mouvements à la perfection, et personne non plus n’accuse le transsexuel de nous imposer son tabagisme passif quand il danse au milieu du public en extase avec son fumigène puant. C’est la giga-teuf officielle, la Curé-Pride hebdomadaire, la rêve-party du Crucifié en gloire, star de la matinée dans son costume minimaliste, clou et clouté du spectacle dominical.

 

Mais le pire, dans ce show, ce ne sont pas les danses ni les costumes, ce sont les lyrics de la comédie musicale. Ca ne parle que de souffrir, de se sacrifier, de saigner, châtier, agoniser, expier. Le scénario biblique, (l'Ancien Testament en particulier), c'est plus trash que Terminator et Le Silence des Agneaux remixés. Justement, il y a un solo rituel de l’Agneau Immolé, à côté duquel les récits de l’Aïd par mon pote Mohamed sont des contes pour enfants. Quand je pense qu’on a essayé de faire rentrer toutes ces conneries dans mon crâne depuis que je suis petit... heureusement que j’ai la tête dure ! On est au 21e siècle, mais dans les villages de montagne de l'arrière-pays, le passé a tellement pris racine qu’il faudrait dynamiter la roche pour lui faire lâcher prise, comme pour y amener l'électricité…

 

Le seul bon moment de ces dimanches pourris, c'est entre la fin de la messe et le déjeuner en famille, quand on passe voir le Nonno à son hôtel pour vieux. Ils l’ont collé là depuis qu’il ne pouvait plus se déplacer seul, même avec l'aide de son déambulateur... il avait pourtant bien réagi et montré ses réflexes dans l'accident avec le randonneur ! Moi, j’aurais préféré qu’on le garde à la maison, j’étais même prêt à m’occuper de lui. Mais j’avais mes cours, les autres travaillaient, et les tantes ne voulaient pas d’un homme chez elles (de toute façon, même l’hôtel pour vieux est mieux que vivre chez mes tantes). Le personnel a l’air gentil, mais les chambres sont si petites, et surtout, Nonno n’a plus aucune liberté : il doit tout faire en même temps que les autres vieux, c’est devenu un esclave des horaires, lui qui les avait royalement congédiés depuis sa retraite bien méritée. Je vois bien qu’il n’est pas heureux, même s’il ne dit rien. De toute façon, même s’il le disait, qu’est-ce que ça changerait, hein ?...

 

Alors, voilà à quoi mène tout ce blabla catho, le message du type aux épines, le bon Samaritain, l’aide au prochain, tout ça... On participe au grand show du dimanche, on critique son voisin et on se débarrasse de ses proches quand ils deviennent gênants. Si on avait voulu me rendre athée, on n’aurait pas pu mieux s'y prendre. Fuck l’Eucharistie !

 

En tout cas, moi, c’est décidé : l’an prochain, je passe mon permis, je cherche du travail comme Giulio, je me barre en ville, je boycotte la messe et surtout, surtout, chaque jour que Dieu fait, j'irai voir mon Nonno !


 

  Lire les autres "Côte à côte"

 

 

La peau de chagrin

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"Le saviez-vous ?" - La peau de chagrin

 

 

Image : www.edition-originale.com

 

La locution "peau de chagrin" ("rétrécir comme une peau de chagrin", "se réduire comme une peau de chagrin") est synonyme de rapetisser, diminuer, s’amoindrir.

Elle est aussi le titre d'un roman d’Honoré de Balzac paru en 1831. Le héros, Raphaël de Valentin, aristocrate ruiné, obtient d'un vieux marchand une peau d’onagre (âne sauvage) : quand on frotte cette peau, elle exauce les souhaits. Mais, à chaque vœu réalisé, la peau rétrécit et la vie de Raphaël diminue en proportion.

Au début, le jeune homme, grisé par le pouvoir magique de la peau, l'utilise sans compter. Quand il prend enfin conscience qu’il n'aura pas le temps de profiter de ce qu'il a acquis, il regrette, limite ses désirs, mais meurt finalement dans l'ultime souhait de n'avoir pas accepté la peau. Vivre peu en satisfaisant ses désirs, ou longtemps en se réfrénant ?... Un dilemme toujours d'actualité !

 

 

Peau de chagrin

 

Honoré de Balzac, Balzac illustré. La Peau de chagrin, Paris, Delloye et Lecou, 1838, pages 46-47,

collection Musée Balzac, Château de Saché. ( Source : www.musee-balzac.fr )

 

Ce qu'on sait moins, c'est que dans l'expression, le mot "chagrin" ne désigne pas la peine ou le malheur, mais un cuir travaillé de façon particulière à partir d'une peau animale (âne, cheval, chèvre, mais aussi, plus récemment, requin, serpent, lézard, autruche, perche du Nil, caïman, buffle, esturgeon, saumon, phoque…).

 

Jusqu'au 19e siècle, le chagrin était traditionnellement utilisé pour couvrir et relier les livres ; il est encore très prisé des collectionneurs et bibliophiles. Il s'agit d'un cuir qui n'est pas lisse et uni, mais marqué par de petits grains. Différentes techniques de chagrinage, d'abord artisanales, puis plus mécaniques avec l'arrivée des temps modernes, furent utilisées pour obtenir cet effet particulier. Si le sujet vous intéresse, le site "Tout en cuir", que j'ai découvert en préparant cet article, est une mine d'informations sur le sujet.

 

Le mot ne viendrait donc pas de "chagrin" (peine), mais de "sagri" : "croupe", en turc (les premiers chagrins provenant de croupes d’ânes ou de mulets). Une autre explication, plus romanesque, serait le crissement émis par la peau de chagrin lorsqu’on la froisse.

 

Sources :

https://dictionnaire.orthodidacte.com/article/

https://www.tout-en-cuir.fr/

https://www.musee-balzac.fr/



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 Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

 

Zins et Zôtres

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La relation aux autres n’est pas toujours facile, loin de là. Nous pouvons tous le constater presque chaque jour.

D’un côté, chercher à dire sans blesser et blesser sans le souhaiter, dire sans être trop injuste et l’être quand même, vouloir exprimer ce que nous ressentons et ne pas trouver la bonne manière de le faire…

Le rapport aux autres

D’un autre côté, avoir la sensation de ne pas être compris, être blessé, ne pas comprendre l’autre, en vouloir à soi et à l’autre de ne pas être compris …

Bref, tout cela est bien compliqué !

 

A moins de vivre seul sur une île déserte, notre rapport aux autres, les échanges avec celles et ceux qui nous entourent, que ce soit en famille, au travail ou dans la rue, mérite une attention quotidienne.  

Je peux comprendre les personnes qui souffrent d’anxiété sociale car c’est une utopie de penser que l’on peut chaque soir se coucher en se disant : tout s’est bien passé avec chaque personne que j’ai côtoyé aujourd’hui. Je n’ai pas été en colère, je n’ai pas été énervé,  je n’ai pas eu envie de rentrer six pieds sous terre, j’ai su dire ce que je ressentais et je me suis sentie pleinement entendue.  Il n’y a pas eu de soucis aujourd’hui avec celles et ceux que j’ai rencontrés.  

L’appréhension de la pression sociale, la crainte du jugement des autres, de la critique sociale, l’impact du regard des autres, peuvent nous empêcher d’avancer de façon heureuse dans notre vie.

 

Nous ne pouvons pas vraiment agir sur ce que vit et ressent l’autre.

Mais nous pouvons agir sur nous.

Savoir se libérer du regard des autres, apprendre que l’opinion des autres est un point de vue mais pas obligatoirement une vérité, cultiver la confiance et l’estime de soi, veiller à son bien être émotionnel, s’accepter avec joie tel que l’on est, tout cela contribue à notre paix intérieure.

Plus nous sommes en accord avec nous-mêmes, mieux nous nous connaissons, plus notre rapport aux autres sera simple et paisible.

Voilà pourquoi il est important de prendre soin de soi, d’apprendre à s’accepter, à vivre sans peur du regard de l’autre, à savoir ignorer les critiques inutiles. Voilà pourquoi il est important d’apprendre à s’écouter, à écouter notre voix, notre voie intérieure, apprendre à avancer sans se préoccuper des peurs des autres.

 

 
 

 Infolettre des Editions pour penser

 

Pour aborder ce thème avec les enfants, j'aime utiliser le savoureux petit livre édité par la même maison, "Les Zins et les Zôtres", texte de Virginie Monfroy, illustrations de Thomas Paton.

 

"Dans le monde au début, c’était facile : Il y avait les Zins.
Et puis, un jour les Zôtres apparurent.
On ne savait même pas d’où ils venaient !
Et comme les Zins habitaient d’un côté, les Zôtres s’installèrent de l’autre côté.
Or un jour, quelqu’un se présenta dans le pays. On fut bien embarrassé.
Ce n’était ni un Zin, ni un Zôtre."

 

Nous sommes tous le Zôtre d'un Zin qui nous trouve beaucoup trop Zôtre et parfois complètement Zinzin ! En cliquant sur l'image, vous pourrez lire le début de l'histoire (en bas de page) !

 

Côte à côte (18)

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 Côte à côte (18)

 

C’est fou comme tout est identique. Même plage, mêmes touristes, mêmes parasols, même « carte postale ». Même lumière, mêmes odeurs, mêmes lignes parallèles et perpendiculaires, même « repère orthonormé », je me souviens l’avoir pensé en ces termes… Est-ce que les mêmes gens reviennent ici année après année ? Peut-on trouver du plaisir à passer son temps libre toujours au même endroit, avec les mêmes personnes, à faire les mêmes choses ? C’est un mystère pour moi. La surimpression temporelle est dingue : je suis propulsé un an en arrière à partir du présent, rien n’a bougé, je me croirais dans un musée de statues de cire.

Même ce vieux chien noir, là, près du transat, au pied du parasol jaune, il me semble qu'il était déjà là. Est-ce qu’il ne surveillait pas, déjà, les mouvements des serveurs à l’intérieur du Velazzura, à l'affût de restes alléchants ou d’un bon os à moëlle ? Lui aussi est statufié ? Ou est-ce que les touristes, les étés, se ressemblent tellement qu’on ne décèle pas de différence d’une année à l’autre ? En tout cas, l'effet flash-back est sidérant, d’autant plus que j’ai eu le temps d’en ressasser les derniers détails….

Je venais de passer cette plage aux parasols jaunes et de bifurquer vers le centre-ville, chaussures aux pieds, sac au dos, quand j’ai croisé un vieil homme courbé sur son déambulateur, soutenu par un jeune garçon, son petit-fils peut-être. Le trottoir était étroit, je me suis écarté pour leur céder la place, songeur : ça aurait pu être moi ce vieil homme, si je n’avais pas eu la chance d’avoir la solide santé de ma mère, presque centenaire, encore autonome… Crac ! Mon pied rippe dans un bruit d'os contrariés sur le bord du trottoir, ma cheville ploie, le poids du sac m’entraîne vers l’avant, je m’étale de tout mon long devant le déambulateur.

C’est l’autre papy qui a eu le bon réflexe : il a pilé à temps pour ne pas trébucher sur moi et ajouter sa chute à la mienne. Je me relève, grimace, baragouine dans un italien approximatif que ça va aller, je vais repartir, le gamin me tend mes lunettes, qui par chance ne sont pas cassées, … et non, ça ne va pas : je ne tiens plus debout, je ne peux pas poser le pied, encore moins marcher. Entorse sévère à la cheville gauche. Ambulance, soins, rapatriement, retour à Dijon. L’accident top con du pèlerin crétin. Tu annonces que tu pars pour un périple de plusieurs milliers de kilomètres, tu rentres sur un brancard au bout de quinze jours à peine. C’est ce qui s’appelle se vautrer, au propre et au figuré…

Histoire de faire contre mauvaise fortune bon cœur, je profite de mon immobilisation pour aller consulter un dermatologue au sujet d’un petit psoriasis qui me gratouille au creux du coude. Deuxième coup dur : ah, ce n’est pas un petit psoriasis, mais un potentiel cancer de la peau. Prélèvements, analyses… C’est bel et bien, ou plutôt moche et bien, un cancer de la peau. Pas grave, pas très avancé, mais il faut traiter : inciser, retirer les cellules cancéreuses, suturer, laisser cicatriser, surveiller en cas d’éventuelle récidive. Et bien sûr, surtout, éviter le soleil. Je pensais repartir au bout de quelques semaines, à l’automne, quand ma cheville serait rétablie et qu’il ferait moins chaud. Finalement, avec ce cancer, j’aurai mis un an.

Autant dire que cette année, j’y vais en manches longues, par toutes les météos, et surtout à fond. J’ai assez attendu, assez rongé mon frein, assez pensé à tout ce que je pourrais oublier de mes projets, de mes voyages, si jamais mon chemin s’arrêtait là. Le champ des possibles rétréci comme une peau de chagrin, jusqu’au point final, jusqu’à l’immobilité du marbre. Cette année, cap sur Venise, je pars sur la route de la soie direction Samarcande, comme j’en rêvais l’année dernière, et je remonte encore plus loin, jusqu’à la Chine. Ca prendra le temps que ça prendra. Je n’ai plus celui de différer mes rêves.

 

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