J’ai poussé sur les terres toxiques de la souveraine Victimite Des barreaux, des plein l’dos, des serre-vis et des mines résignées « C’est la vie, c’est comme ça, c’est l’destin, on n’y peut rien changer » Le juke box scandait en boucle son répertoire de victim-hits Dans ce joyeux foutoir de souterraines interdictions, De privations cheloues, aussi absurdes qu’inviolables, Le non-droit sciait la joie pour que l’espoir se crashe, friable J’ai failli finir en pas moi : éteinte, fort-matée, torturée du melon. C’était pas l’enfer, non, c’était même pas la jungle Juste un travail de sape global et légitime Il m’a fallu quitter et la termitière, et sa team Retrouver ma dinguerie pour ne pas virer tringle. Ca m’en a pris du temps à me purger d’tous ces poisons A intégrer « J' peux être heureuse, à plein, tout l’temps et pour de bon » De temps de temps j’ai une rechute, alors j’me soigne, et vite Je r’définis ce que je veux et je rembarre Sainte Victimite J’prends mes clics et ses claques, et toute ma responsabilité J’mets en sac ses édits du délire en vrac, et à la benne j’vais tout jeter Evidemment ça lui plaît pas, elle se braque en baroud d’honneur Mais j’l’ai snobée déjà mille fois, alors je m'écoute : même pas peur ! Faut dire qu’elle est crampon la gueuse, et lente à lâcher le morceau Mais chaque fois que j’lui reprends mon espace, ça réveille mes élans d’oiseau Aujourd’hui ses pièges contagieux ne grillagent plus mon ciel bleu Je me respecte, je décide, c’est moi qui fixe les règles du jeu Quand elle vient jouer au chamboule-tout des possibles et des émotions J’reste à jouer du piano debout, c’est mon détail pour lui faire front Et quand, plus dure, elle m’entraîne vers l’ornière des jeux de massacre Je me souviens que dans mon monde, chacune des saisons est un sacre J’lui dis « T’es mon point de bascule, la sentinelle de mes seuils Parfois tes stratégies m’acculent, mais il suffit que je le veuille Pour que ton défaitisme cède, alors des soucis j’ tire la bonde, J’ai pas le temps pour tous tes deuils, quand partout la grâce surabonde." Si toi aussi la victimite veut te vendre ses barrettes de bullshit Rappelle-toi qu’ t’as le droit d’ lui dire non pour un horizon sans limites Et même si j’ai pas vaincu tous ses sorts, j’ peux te partager ce secret : Dans ta vie t'es le créateur, ta réalité c’est toi qui la Fée. Texte placé sous copyright 
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