Un coucou... du Brésil !

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Un coucou du Brésil !

                                                                                                                                                                   Photo : www.routard.com

 

 "L'eau douce gouttant sur la pierre dure finit par la percer"

Proverbe brésilien

 

 

Ce matin, au réveil, j'ai trouvé dans ma boîte le mail suivant :

 

Bonjour Madame Ptitsa,

Je m'appelle Fábio Cordeiro et je suis étudiant de Littérature et Langue française dans l'Université de Brasília, au Brésil.

Cette semestre, je suis inscrit dans une classe de Littérature des Pays Europpene Francophone (pas France), c'est une Matière facultatif. On étudie 3 pays: Luxembourg, Suisse et Belgique. La semaine prochaine je vais présenter un exposé sur une ouvre de un ecrivant de Luxembourgue et mon professeur a choisi votre livre: "Histoires à Grandir Debout".

Donc, je le écrit pour informer que votre travail est connu hors de l'Europe, et pour demandé si vous pouvez envoyer un mesage a les estudiantes de ma classe.

Cordialement,

 

Fabio Cordeiro"

 

Merci pour cette belle surprise à Fabio et à son professeur, à qui je vais bien évidemment répondre ! Je savais que mes livres sont lus au Québec, dans le Maghreb ou dans les Antilles, mais j'étais loin d'imaginer qu'ils avaient franchi aussi les frontières de la francophonie !

 

 

Question de regards : l'histoire des deux hommes

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Question de regards : les deux hommes

 

Photo : Géraldine HABAR, Paris

 

 

Deux hommes, tous les deux gravement malades, occupaient la même chambre d’hôpital. L’un d’eux devait s’asseoir dans son lit pendant une heure chaque après-midi afin d’évacuer les sécrétions de ses poumons.

Son lit était à côté de la seule fenêtre de la chambre. L’autre devait passer ses journées couché sur le dos. Les deux compagnons d’infortune se parlaient pendant des heures. Ils parlaient de leurs épouses et familles, décrivaient leur maison, leur travail, leur participation dans le service militaire et les endroits où ils étaient allés en vacances.

Et chaque après-midi, quand l’homme dans le lit près de la fenêtre pouvait s’asseoir, il passait le temps à décrire à son compagnon de chambre tout ce qu’il voyait dehors.

L’homme dans l’autre lit commença à vivre pour ces périodes d’une heure où son monde était élargi et égayé par toutes les activités et les couleurs du monde extérieur.
De la chambre, la vue donnait sur un parc avec un beau lac. Les canards et les cygnes jouaient sur l’eau tandis que les enfants faisaient voguer leurs bateaux modèles réduits. Les amoureux marchaient bras dessus, bras dessous, parmi des fleurs aux couleurs de l’arc-en-ciel. De grands arbres décoraient le paysage et on pouvait apercevoir au loin la ville se dessiner.

Pendant que l’homme près de la fenêtre décrivait tous ces détails, l’homme de l’autre côté de la chambre fermait les yeux et imaginait la scène pittoresque. Lors d’un bel après-midi, l’homme près de la fenêtre décrivit une parade qui passait par là.
Bien que l’autre homme n’ait pu entendre l’orchestre, il pouvait le voir avec les yeux de son imagination, tellement son compagnon le dépeignait de façon vivante !

Les jours et les semaines passèrent. Un matin, à l’heure du bain, l’infirmière trouva le corps sans vie de l’homme près de la fenêtre, mort paisiblement dans son sommeil. Attristée, elle appela les préposés pour qu’ils viennent prendre le corps.
Dès qu’il sentit que le temps était approprié, l’autre homme demanda s’il pouvait être déplacé à côté de la fenêtre. L’infirmière, heureuse de lui accorder cette petite faveur, s’assura de son confort, puis elle le laissa seul.

Lentement, péniblement, le malade se souleva un peu, en s’appuyant sur un coude pour jeter son premier coup d’œil dehors. Enfin, il aurait la joie de voir par lui-même ce que son ami lui avait décrit. Il s’étira pour se tourner lentement vers la fenêtre près du lit.
Or, tout ce qu’il vit... ce fut un mur !

L’homme demanda à l’infirmière pourquoi son compagnon de chambre lui avait dépeint une toute autre réalité. L’infirmière répondit que l’homme était aveugle et ne pouvait même pas voir le mur.

« Peut-être a-t-il seulement voulu vous encourager… », commenta-t-elle.

 

 

J'ai lu cette histoire, trouvée sur le site "Histoire et métaphores", lors de notre dernier atelier en date autour du thème "Comment arrêter de souffrir : vivre sans peur, sans douleur, sans relations toxiques" avec Nicole Pasquier Le Moine, auteure et ostéopathe biokinergiste.

J'ai eu envie de la partager ici aussi car je la trouve d'une grande actualité : combien de fois regardons-nous la vie en termes de "murs", d'"obstacles", voire d'"épreuves", sans chercher à voir par-dessus, à côté, à travers... ou simplement sans chercher à explorer ce qui peut s'exprimer dans le dessin des briques ou de la tapisserie ?

Bien souvent, il est hors de notre pouvoir de changer les faits (ce qui est) : une maladie, un licenciement, une relation difficile, un décès... Cependant, nous restons toujours libres de changer notre regard sur ce qui est et comment nous utilisons la situation, intérieurement et extérieurement : pourquoi ne pas y aussi voir une ouverture, une opportunité, l'occasion d'un renouveau, une fois accepté et dépassé le deuil de "ce qui ne peut plus être" ?

Aussi, en ce dimanche ensoleillé de printemps, je vous souhaite des yeux de passe-muraille à la Marcel Aymé et un ressort de saute-mouton pour franchir tous les murs, individuels ou collectifs !

 

 

En savoir plus sur les ateliers "Comment arrêter de souffrir"

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Voir les émissions avec Nicole Pasquier Le Moine

Revoir l'émission : "Sortir du passé idéalisé pour s'ouvrir aux possibles",

avec Sophie-Lise Fargue

 

"L'art de conter", avec Sylvie Beythan-Ory, conteuse professionnelle (www.racontemoi.lu)

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"Parvana"

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Pour la Journée internationale de la Femme, j'ai pris le temps de regarder un DVD que je m'étais offert pour Noël : "Parvana, une enfance en Afghanistan", de Nora Twomey (Prix du public et Prix du jury au festival d'Annecy en 2018).

 


 

 

Le film d'animation réussit le difficile pari d'évoquer le quotidien de la population de Kaboul (et en particulier celui des femmes opprimées par les intégristes) sans rien occulter ou édulcorer de sa dure réalité : les quartiers en ruines, la misère, la peur, les femmes "murées" dans les maisons et sous les burkas, le travail des enfants, la menace des avions au-dessus de la ville, les mines...

Cette dureté est contrebalancée par l'univers onirique de Parvana et de sa famille, qui puisent leur espoir dans les histoires que le père, lecteur et écrivain public emprisonné sur une accusation injuste, leur a transmises, et qu'ils réinventent, seuls ou ensemble, lorsqu'ils ont besoin de trouver le courage de faire face à des situations déchirantes.

En ce sens, en plus de proposer un document d'une magnifique qualité iconographique, mais aussi d'un contenu riche, percutant et précis sur des thèmes de réflexion comme le sexisme,  les droits civiques, le travail des enfants, le mariage forcé, la discrimination... "Parvana" est aussi un émouvant hommage à la puissance de l'imaginaire et aux forces vives qu'il infuse dans l'adversité lorsqu'on réussit à rester en contact avec lui.

Le scénario souligne le rôle essentiel de l'art de conter et de la parole orale en Afghanistan, traditions à la fois unificatrices (car appartenant au patrimoine collectif) et subversives (à travers la liberté d'expression qu'elles véhiculent dans une société muselée).

Je déconseillerais "Parvana" pour de jeunes enfants : le réalisme de certaines scènes (les femmes battues en pleine rue, la violence de la vie en prison, les raids sur Kaboul...) pourrait les choquer, et les thèmes abordés seraient lourds et complexes pour eux.

Cette réserve mise à part, vous l'avez compris, je recommande "Parvana" chaleureusement pour tous les publics !

 

 

Parvana, une enfance en Afghanistan - Jeune public | Le ...

 

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