"Le saviez-vous ?" - Les "studioli"

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  Euterpe

La muse Euterpe,

tableau anonyme du studiolo de Lionel d'Este  


En rédigeant l'article sur les cabinets de curiosités, j'ai appris le mot italien "studiolo", qui en est l'ancêtre. Il s'en différencie par l'absence de « curiosités » et par son utilisation principale comme cabinet d'étude, de lecture, de méditation....

Plusieurs exemples significatifs de ce genre de cabinet privé ou intime ont existé dans l'Histoire ; il pouvait être public (ouvert à tous), privé (ouvert aux invités et proches) ou intime (réservé au destinataire seul).  L'environnement créé par les propriétaires de ces "studioli" pouvait être didactique, scientifique, symbolique, allégorique ou encyclopédique.

L'idée d'une petite pièce vouée à la réflexion intellectuelle, lieu de solitude et de tranquillité, trouve son origine chez les auteurs latins comme Cicéron et Pline le Jeune. Elle ne disparait pas complètement au Moyen Âge, métamorphosée en cabinet d'écriture des Pères de l'Église et des moines. Les rois de France ont aussi leur cabinet, comme Charles V au Louvre.

Pétrarque insiste, dans son "De Vita solitaria", sur la nécessité qu'a l'humaniste de s'aménager une retraite au sein de sa demeure, calme et solitaire, où il peut communiquer avec Dieu et cultiver le dialogue avec les Muses. Il réalise ce projet dans sa maison de Padoue où il réside sous la protection des della Carrara.

Lionel d'Este est le premier prince connu pour avoir son "studiolo" dans son château de Belfiore, en Vénétie. En France, il en existe au château du Lude (Sarthe), au château de Blois et au château de La Vigne (Cantal).

 

Bien sûr, si on n'a pas l'espace chez soi pour y installer un "studiolo", on peut s'aménager un "studiolo" intérieur, un espace ressourçant que l'on décore et modifie librement ! C'est un exercice fréquemment proposé en méditation pour se recentrer, s'apaiser, trouver la réponse à ses questions... Personnellement, j'ai les deux : le studiolo à la maison et sa version "dématérialisée" quand je voyage. Je ne conçois pas ma vie sans eux !!

 

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Côte à côte (12)

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
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La joie me quitte en hémorragie, je me vide d’elle comme si je m’étais ouvert les veines de l’âme. Je regarde le bleu du ciel, le bleu de la mer. Je ne vois que du noir, je ne vois que des lames. Je m’enfonce dans le sable, j’ai perdu le ciel.

Je devrais trouver le courage de faire ce qu’il y a à faire, continuer à sourire, jouer mon rôle, assumer le quotidien. Je n’y arrive plus. Je n’ai plus d’envies. Je n’ai plus de forces. Je veux juste me coucher, fermer les yeux, ne plus sentir. M’endormir. Oublier. Effacer ce cul-de-sac d’injustice, d’absurdité, d’absence, de douleur.

Un jour, peut-être, je trouverai une sortie, une porte. Pour l’heure, je subis l’encerclement des murs. Chaque jour un peu plus hauts. Chaque minute un peu plus serrés. Chaque seconde un peu plus étouffants.

Je ne sais qui gagnera, leur force d’oppression ou le goût de la vie en moi.

J’attends.

Quoi, je n’en sais rien. Un miracle peut-être. S’ils existent...

Sur la plage, derrière les murs, les touristes se dorent la couenne, indifférents.

Ainsi vivons-nous, côte à côte, chacun seul, bien seul, dans son cachot de peau, muet de la vérité, bardé de défenses, hermétiquement scellé au plomb dans le cercueil de son pessimisme, protégé de soi, protégé de l’autre, protégé de l’espoir, protégé de la fragile chance d’une vraie rencontre.


 

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Altitude

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  Refuse de tomber.

Et si tu ne peux pas refuser de tomber, refuse de rester à terre.

Si tu ne peux refuser de rester à terre, élève ton coeur vers le ciel,

Et tel un mendiant affamé, demande qu'il soit rempli et rempli il sera.

On peut te faire toucher le sol, on peut t'empêcher de te relever,

Mais personne ne peut t'empêcher d'élever ton coeur vers le ciel.

Personne, sauf toi-même.

C'est au plus noir du malheur que tout s'éclaire,

Dire que de là, rien de bon n'est issu,

C'est faire la sourde oreille.

 

Clarissa Pinkola Estès

 

 

Image : Roberto WEIGAND

 

"Le saviez-vous ?" - Les cabinets de curiosités

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Le cabinet de curiosités de Léonard de Vinci au château du Clos-Lucé, sa dernière demeure (Copyright photo : Clos Lucé) 


Lorsque j'ai inauguré ma rubrique "Le saviez-vous ?", je l'ai comparée à un cabinet de curiosités. Une fidèle lectrice de ce site m'a demandé plus d'informations sur ce mot. Les voici !

 

Les cabinets de curiosités sont des pièces, ou parfois des meubles, où sont entreposées et exposées des « choses rares, nouvelles, singulières » (Littré). Il peut s'agir d'objets naturels (pierres, plantes, animaux) ou fabriqués ou modifiés par l'homme (armes, monnaies, bijoux, objets de collection, objets d'art...)

L’une de leurs fonctions était de faire découvrir le monde, y compris lointain (dans le temps et l’espace), de mieux le comprendre, ou de confirmer des croyances de l'époque. L'édition de catalogues qui en faisaient l'inventaire souvent illustré, permettait d'en diffuser le contenu auprès des savants européens.

Les cabinets de curiosités marquèrent une étape vers une appréhension plus scientifique du monde. Apparus à la Renaissance en Europe "("studiolo" en italien, "Wunderkammer" en allemand), leurs collections, souvent ouvertes à la visite, formèrent par la suite le noyau des musées, muséums et jardins botaniques qui les remplacèrent peu à peu.

 

Les cabinets de curiosités apparus au XVIe siècle évoluent pour devenir, au XVIIIe siècle, des « cabinets d’histoire naturelle » ; ces derniers sont considérés comme les ancêtres des musées d'histoire naturelle modernes. Le cabinet de curiosités présente dans le désordre des pièces des règnes animal, végétal et minéral ; l'objectif est de montrer la diversité du monde. Dans le cabinet d'histoire naturelle, en revanche, les collections sont structurées, et suivent une classification scientifique ; elles se spécialisent aussi ; cette évolution est en rapport avec les progrès de la science.

Certains de ces cabinets étaient prestigieux et sont restés célèbres, vous en trouverez des exemples dans l'article qui leur est consacré sur Wikipedia.

 

J'espère avoir satisfait votre curiosité avec la pièce de collection d'aujourd'hui de  mon cabinet, pour votre plaisir et pour le mien !

 

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Image trouvée sur le site "Les lectures de Licorne"

 

 

"Le saviez-vous ?" - L'omelette norvégienne

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 Image et recette tirées du site :  "Meilleur du chef"

 

L'omelette norvégienne est un dessert constitué de glace à la vanille recouverte de meringue et posée sur un fond de génoise, le tout passé à four vif ou flambé. Son originalité repose sur le contraste entre l'intérieur glacé et l'extérieur très chaud. Mais surtout, l'omelette norvégienne... est aussi norvégienne que moi !

 

 "En 1867, à l'occasion de l'Exposition universelle de Paris, Balzac, le chef du Grand Hôtel, décide de créer un dessert « scientifique ». Il s'inspire des découvertes concernant la conductivité de la chaleur, en particulier des travaux du comte de Rumford, Benjamin Thompson, un physicien américain émigré en Bavière. En 1804, Thompson a en effet établi le pouvoir isolant du blanc d'œuf battu, ce qui signifie que la meringue est un mauvais conducteur de chaleur. Balzac met ainsi au point sa recette et, situant par erreur la Bavière en Norvège, il la baptise « omelette norvégienne ». (!!!!!!!)

 

En 1900, Prosper Montagné la nomme "omelette norvégienne" ou "soufflé surprise".

En 1903, Auguste Escoffier donne une recette d '"omelette en surprise ou norvégienne".

Dans son livre de cuisine sur la pâtisserie de 1911, Gaston Dumont dit qu'"omelette en surprise" est un terme qui a précédé "omelette norvégienne", d'où le nom usuel en allemand d'omelette surprise ("Überraschungsomelett"), alors qu'est employé celui d'omelette norvégienne en italien ("omelette norvegese") et en espagnol ("omelet noruego").

Le nom anglais "baked Alaska" aurait été donné à ce dessert pour fêter l'acquisition de l'Alaska par les États-Unis en 1867. Ce nom de "baked Alaska" a donné en japonais "cuit d'Alaska" (ベイクド・アラスカ)   (beikudo Arasuka), et en chinois "Alaska grillé chaud" (熱烤阿拉斯加 (rè kǎo ālāsījiā). 

En 1969, l'invention du four à micro-ondes permit au physicien hongrois spécialiste de gastronomie moléculaireNicholas Kurti, d'inventer une omelette norvégienne inversée (qu'il appela "Frozen Florida", par opposition à la version américaine "Baked Alaska") : une couche de meringue congelée enveloppe une liqueur brûlante."  (Source : Wikipedia)

 

Moi qui suis nulle en géographie, j'adore l'idée qu'une erreur de localisation se soit répandue mondialement. C'est formidablement déculpabilisant, non ? Si la Norvège est en Bavière, j'ai le droit de confondre la Sardaigne et la Sicile, et même la Moselle et la Volga !

Enfin, grâce à l'omelette norvégienne, j'ai appris la différence entre la meringue française, la meringue suisse et la meringue italienne (requise pour l'omelette) :

 

 

Pour finir, la meringue "italienne" est une création de la pâtisserie... française !!! Hahahahaha ! La bonne blague ! Alors, savourons des meringues et réinventons la géographie !!


 

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