Paresse ?

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"S'il y a un défaut intolérable aux yeux de notre société, c'est bien la paresse. Dans ce monde de surproductivité où les hyperactifs sont rois, il n'y a pas de place pour l'improductif considéré comme un oisif condamné impitoyablement à la mendicité; nous devons justifier coûte que coûte notre existence par un labeur incessant et parfois si démesuré qu'il prend la place de la vie elle-même.

L'oisiveté, cependant, n'est pas toujours là où on le croit.Car en réalité, on voit beaucoup de personnes qui s'agitent extérieurement en cette société et qui en eux-mêmes ne font pas grand-chose pour changer.

Ce n'est pas le cas de ces fainéants de mystiques.

Les spiritualistes, toujours assis en prière ou en méditation devant la flamme d'une bougie, ne font rien de leurs dix doigts alors que l'honnête travailleur sue sang et eau au marteau-piqueur. C'est un scandale ! Le Bouddha assis en tailleur les yeux fermés offre le triste spectacle de l'oisiveté et il ne semble même pas en éprouver le moindre remords, il sourit de ne rien faire, c'est un scandale !

Pourtant, si on regarde bien, une coupe ne peut pas être remplie si elle n'est pas vide (...). Nous ne pouvons pas recevoir si nous sommes émissifs. Donc il est bon d'être fainéant face aux pensées tonitruantes de notre mental, face aux agitations incessantes de notre ego. (...) La vertu n'est pas toujours dans l'action, loin s'en faut.

Avec la fainéantise bien placée, nous apprenons à faire la paix en nous-mêmes, à retrouver le silence, le vide. En nous vidant de toutes les idées débiles et mortifères qui assaillent notre cerveau, nous laissons la place pour plus de lumière, plus de clarté.

En fait, un fainéant n'est pas assez fainéant, il devrait pousser sa fainéantise jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'au vide : en faisant le vide des poids inutiles dont nous sommes chargés, en faisant le vide de tous nos soucis, nous nous purifions la tête. (...)

Autrefois, les artistes antiques méditaient, ils se mettaient en phase de réceptivité pour recevoir l'inspiration; après quoi seulement, une fois l'inspiration reçue des Muses, ils se mettaient au travail pour manifester leur inspiration à travers une oeuvre.

De même,  celui qui est fainéant doit apprendre l'inactivité totale jusqu'au vide. Il pourra ainsi se purifier des élucubrations de son mental limité pour recevoir l'inspiration illimitée de la sagesse divine.

En apprenant par l'oisiveté à être réceptifs à la nature tout entière, la nature tout entière nous enseignera même à travers ses plus humbles manifestations."

 

Pascal BOUCHET, "La voie de l'alchimie"

Editions Leduc, 2022

 

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"Le saviez-vous ?" - Le tonneau des Danaïdes

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 https://static.wikia.nocookie.net/lettresantiques/images/5/5b/Danaides-0.jpg/revision/latest?cb=20200107164143&path-prefix=fr

" Les Danaïdes", John William Waterhouse (1903) 

Les Danaïdes sont les cinquante filles de Danaos, roi de Libye et d’Arabie, qui avait fui son frère Egyptos pour se réfugier à Argos en Argolide. Mais son frère le retrouva et lui demanda que ses propres fils épousent les Danaïdes, ce qu'il accepta.

Alors, Danaos demanda à ses filles de tuer leurs époux pendant la nuit de noces ; et toutes obéirent, sauf une : Hypermnestre. Elle épargna Lyncée (son époux) parce qu'il l'avait respectée. Ensuite, Lyncée vengea ses frères en tuant Danaos, et ses filles (sauf Hypermnestre) furent envoyées aux Enfers dans le Tartare, où leur punition est de remplir pour l'éternité un tonneau troué. Lyncée devint roi d'Argos.

Aujourd'hui, l'expression « remplir le tonneau des Danaïdes » signifie « accomplir une tâche sans fin ou impossible ».

Source : Vikidia

 

 Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

 

Le laboratoire alchimique

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"Contrairement à la spiritualité ou aux religions classiques qui visent le salut de notre âme par le retrait, le détachement et l'isolement, l'alchimie, elle, nous fait entrer de plain-pied dans le laboratoire de la vie. Elle nous présente en effet notre existence avec ses épreuves, ses joies et ses défis comme un champ d'expérimentation, un support concret pour éprouver et développer notre esprit.

Chaque événement qui nous arrive ou que nous devons traverser, chaque relation que nous entretenons ou que nous subissons ne sont que des enseignements, des épreuves et des examens dans l'école initiatique et alchimique de la vie. Le but étant, bien sûr, de pouvoir un jour maîtriser notre vie, et diriger notre destin vers la réalisation des aspirations profondes de notre esprit dans cette vie concrète et incarnée."

 

Pascal BOUCHET, "La voie de l'alchimie"

Editions Leduc, 2022

 

La voie de l'alchimie - 1

La dame aux bons mots

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
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On les appelle les émotifs, les penseurs.
Je suis hypersensible.
Tout me touche, m’atteint, m’émeut, me submerge, me gonfle.
J’ai mal pour moi, pour l’autre.
Je ressens.
Je pleure pour un rien, je ris facilement.
Je sens les odeurs, les âmes, la tristesse.
Je n’ai aucune limite à ressentir.
Je m’énerve plus facilement,
Je suis à fleur de mots, de peaux, de beau.
Je suis une hypersensible.
Je suis différente.
Remplie de poésie.
Quelque chose danse en moi.
Une lumière me rend bizarre, intouchable, indomptable.
J’en demande toujours trop.
Je parle pour ne rien dire, parce ce qu’il y a toujours quelque chose à en dire.
On les appelle les marginaux, les fous, les extra humains.
Je suis une écorchée, une abîmée, une blessée de vie.
Je suis empathe.
Je décèle ce qu’on ne me dit pas,
Je tire les vers du nez.
Je respecte le silence, car je le parle couramment.
Je suis ainsi.
Un peu cabossée, tendre, et émotive.
J’ai un orage qui gronde, et un arc-en-ciel qui brille.
Je ressens plus fort, tout ce qui effleure l’autre.
Je peux perdre pied.
Plus vite, plus violemment que quelqu’un d’une sensibilité normale.
La mienne n’est jamais banale.
J’ai une petite boule qui bouge en moi.
Qui se coince dans ma gorge, fait mal à mes yeux, ou fout le feu dans mon ventre.
Je peux ressentir très fort, m’envoler très haut et redescendre brutalement.
Je peux éclater en sanglots, et rire aux éclats pour quelque chose qui me fait peur, vibrer, ou vivre.
Je vis toujours accrochée à ma boule d’émotion.
Elle ne saute pas aux yeux des autres, mais prend toute la place en moi.
C’était ma fragilité, j’en ai fait ma force.
C’est mon démon que j’aime, mon diable au corps.
Mon cœur qui bat n’est pas un muscle chez moi,
C’est un lieu d’immersion, de rendez-vous, de petites morts et de profondeurs inégalées.
Et celui qui peut me comprendre, alors seulement celui-là, peut m’aimer…

 

Cyrielle Soares ©, La dame aux bons mots

 

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