Goûter encore
"On ne va pas se mentir : l’été file plus vite qu’un glaçon qui fond dans un verre de rosé. À peine on s’est habitué aux pique-niques qui durent jusqu’à la tombée de la nuit qu'on sort déjà les premiers pulls des armoires.
Mais avant de céder à la tentation du plaid, du feu et des chocolats chauds, il reste encore de belles journées pour prendre un grand bol de nature.
Car oui, septembre, c’est un peu la graine d'anis dans les bonbons à la violette de l'Abbaye de Flavigny : le soleil reste doux, les chemins sont moins bondés, les baignades encore possibles (pour les courageux)… et la nature en profite pour nous offrir ses dernières teintes de vert. Rien de tel pour se rappeler que dehors, c'est bien mieux que les réunions Zoom et les devoirs de conjugaison.
Alors, avant que les feuilles ne tombent pour de bon, c’est le moment de goûter encore quelques à escapades, de remplir ses poches de grand air et ses souvenirs de lumière dorée."

"Le saviez-vous ?" - Grazia Delleda
"Si votre fils écrit des vers, corrigez-le et envoyez-le sur le chemin de la montagne ; si vous le trouvez en train de faire de la poésie la deuxième fois, punissez-le à nouveau ; s’il y va pour la troisième fois, laissez-le tranquille parce qu’il est poète."
Grazzia DELEDDA

Mirador du parc littéraire dédié à Grazia Deledda, Sardaigne, Italie - Source : www.meer.com/fr/70887-les-femmes-et-le-prix-nobel-de-litterature
Après Baya et Maria Montessori , quelques autres portraits étonnants dans ce "Le saviez-vous ?" :
Grazzia Deledda, femme de lettres sarde, est la deuxième femme à avoir reçu le prix Nobel de littérature après Selma Lagerlöf, et à ce jour la seule autrice italienne détentrice du prix. Elle n'est allée que trois ans à l'école primaire et, bien qu'ayant un professeur particulier, s'est majoritairement formée en autodidacte.
Publiée pour la première fois à 17 ans, elle fera de la littérature une véritable carrière, à une époque où la place d'une femme est au foyer. Elle assumera pourtant pleinement ses activités familiales et domestiques, consacrant chaque jour deux heures à l'écriture, pas plus. Son mari quittera même finalement son travail au Ministère pour se consacrer à la promotion de ses oeuvres et la soutenir dans son activité : une situation extrêmement avant-gardiste au début du 20e siècle !
Apprenez-en plus sur le parcours atypique de cette femme audacieuse dans l'article : "Grazzia Deledda, la femme au-delà de l'écrivain"
Mais au fait, connaissez-vous les autres femmes prix Nobel de littérature ? Elles ne sont, à ce jour, que sept !
La dernière à avoir reçu le prix est la Canadienne Alicia Munro en 2013.
Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière
Pas le choix ?
"Il n'est d'autres barrières que celles qu'on se met au coeur." - ZAZ, "La lessive"
"C’est comme ça, je n’ai pas le choix."
Cette phrase me gêne autant que le ton fataliste avec lequel elle est en général prononcée et le fameux conditionnel passé dont je vous ai déjà parlé.
C’est vrai, dans la vie, beaucoup d’imprévus nous chahutent, et quand ils sont "malheureux", on n’a pas le choix de les éviter, on n’a pas le choix de faire comme s’ils n’étaient jamais survenus. Ils laissent dans nos existences une trace profonde, ravinée, indélébile.
MAIS.
On a le choix de ce qu’on en fait.
On a le choix de la tournure d’esprit que l’on adopte à leur égard.
On a le choix d’être accablé ou de se saisir de l’occasion "contraire" pour la retourner à son avantage.
On a le choix, comme c’est arrivé à deux de mes amies, de se lamenter sur sa maison brûlée et ses souvenirs perdus dans l’incendie, ou de la reconstruire à neuf, plus proche de soi et de ce dont on rêvait (c'est devenu le livre « D’est en ouest » ).
On a le choix, à l’annonce d’un cancer, de se dire qu’on est foutu, ou de profiter de la vie qui reste au maximum. De faire tatouer ses cicatrices après une ablation des seins pour continuer à se sentir belle et femme (autre témoignage vécu d’une amie.)
Une des vidéos les plus difficiles que j’aie eu à enregistrer pour ma web TV fut le témoignage de deux familles qui avaient perdu un enfant, l’un par suicide, l’autre par noyade dans la piscine de la maison où ils venaient d’emménager. L’une des deux mères entretenait la mémoire de son fils en conservant sa chambre intacte, en se rappelant chaque année ce qu’il avait fait les précédentes à la même date. L’autre mère avait choisi d’avancer, avec son conjoint, pour leurs autres enfants, et aussi pour eux-mêmes. Recommencer à vivre n’est pas oublier, jamais. Cette deuxième maman pense autant à son fils que la première, sûrement avec la même émotion. Elles ont simplement fait des choix différents; elles se sont approprié le deuil différemment.
Hier encore, j'ai pris une grande leçon de vie en écoutant parler cette jeune fille de dix-huit ans et son amoureux. Il aurait été tellement plus facile de se résigner. Ils ont pris un autre chemin.
Il n’est pas nécessaire d'attendre des circonstances tragiques pour poser des choix, pour décider de ne pas se sentir victime des événements. C'est une décision de soi à soi, un choix de vie qui nous engage. Il n'est jamais trop tard pour changer sa posture. On se sent tellement plus léger, puissant et créateur si l'on ose.

"Je fais partie de ceux qui pensent qu'y a pas de barrière infranchissable
Y faut y croire un peu, y a bien des fleurs qui poussent dans le sable"
Grand Corps Malade, "Mental"
Un-telligence
"Il y a beaucoup plus d'intelligence dans deux coeurs qui essaient de se comprendre que dans deux intelligences qui essaient d'avoir raison." - Thomas d'Ansembourg

Dima Dmitriev - "Sympathy", 2022 - dimadmitriev.com
