Un vieux fermier avait pour seule richesse un vieux
cheval grâce auquel il labourait ses champs. Un jour, le cheval s’enfuit
vers les collines.
Ses voisins, qui le prenaient en sympathie, lui
dirent : « Quelle malchance ! » et lui répondit : « Chance ou
malchance, qui peut le dire ? ».
Une semaine plus tard, le cheval revint des collines
avec un troupeau de chevaux sauvages, et les voisins félicitèrent le
fermier pour sa bonne chance.
Il répondit encore :
« Chance ou malchance, qui peut le dire ? »
Puis, lorsque son fils, voulant dompter un des
chevaux sauvages, fit une chute et se brisa la jambe, tout le monde
pensa que c’était une grande malchance.
Le fermier, lui, se contenta de dire :
« Chance ou malchance, qui peut le dire ? »
Quelque semaines plus tard, des soldats de l’armée
entrèrent dans le village et mobilisèrent tous les jeunes gens valides
pour partir en guerre. Quand ils aperçurent le fils du fermier avec sa jambe cassée, ils le dispensèrent du service.
Était-ce de la chance ? De la malchance ? Qui peut le dire ?
Tout ce qui, à première vue, semble un mal peut, en fait, être un bien déguisé.
Et tout ce, qui à première vue, semble un bien, peut en réalité être un mal.
Même quand on croit savoir, des surprises sont là pour nous dire : tout peut changer, varier, tourner, d’un instant à l’autre.
La vie est étonnamment mouvante… elle est é-mouvante !
Ce
qui peut paraître une bonne chose peut se révéler être plus un problème
qu’une solution, et d’un autre côté ce qui peut paraître un vrai
problème peut se révéler une bénédiction.
Une
amie me racontait que le jour de son mariage, en sortant de l’église,
leur voiture n’était plus là. Enlevée par la fourrière.
Son désormais mari était très en colère, fulminant, vexé d’avoir à payer, vexé d’être en retard sur leur programme.
Une
fois la voiture récupérée, sur la route, un gros ralentissement dû à un
accident important s’étant passé une heure auparavant.
Mon amie fait remarquer à son mari :
"Tu
comprends pourquoi c’est certainement une chance que notre voiture ait
été enlevée par la fourrière ?
Si nous avions été à l’heure nous aurions
sans doute été dans cet accident."
Elle ne saura jamais si effectivement ils auraient été pris dans cet accident. Mais…
Un ami très cher à mon cœur vient de perdre son travail qu’il aimait beaucoup.
Il est peiné de n’avoir pas su le garder. Il s’en veut.
Ma première réaction quand je l’ai appris a été d’être vraiment très triste pour lui.
Puis j’ai réfléchi et j’ai vu qu’en fin de compte c’était une chance pour lui.
(Je ne vous raconterai pas ici le pourquoi c’est une chance, mais c’est vraiment une chance.)
La
vie l’a protégé. Et il le sait. Bien sûr il reste l’amertume, la
tristesse, le sentiment de culpabilité.
Mais à côté de ça, il y a ce
cadeau étonnant de la vie : il a perdu son boulot !
J’aime toujours trouver un sens à ce que je vis.
Bien sûr, on peut se dire que je me raconte des histoires, c’est vrai.
Mais je préfère me raconter ces histoires et imaginer les clins d’œil de la vie plutôt que de penser que rien n’a de sens…
Et la vie m’a prouvé pas mal de fois qu’elle prenait soin de moi.
Quand
il y a ainsi des mauvaises surprises, une fois ce sentiment d’amertume
passé, je regarde le cadeau caché.
Car je le sais, immanquablement il y
en a un.
Ou bien je vais m’en inventer pour mieux aborder la suite, plus
légère.
Lu sur le blog des Editions pour penser
Ce texte a fait écho à "L'autre côté", que j'avais écrit en janvier.
Il m'a aussi rappelé ce conte asiatique que j'aime beaucoup.
Il automne à pas furtifs
Il automne à pas feutrés
Il automne à pas craquants
Sous un ciel pourpre et doré
Sur les jardins dénudés
Se reflètent en transparence
Les brumes d'automne rouillées
Rouillées
Dans la forêt de tes cheveux
Aux senteurs de poivres mêlés
Et sur nos nuits de mi-Novembre
Il automne miraculeux
Il automne miraculeux
Il automne, il automne
Il automne des chrysanthèmes
Sur leurs deux cœurs endeuillés
Il automne des sanglots longs
Sous un ciel gris délavé
Et de la gare au cimetière
Où ils reviennent chaque année
De banc de bois en banc de pierre
Et jusqu'à la dernière allée
On les voit d'escale en escale
Qui n'en peuvent plus d'être vieux
Sur ce chemin de leur calvaire
Qu'ils refont depuis tant des années
Il automne désespéré
Il automne désespéré
Il automne, il automne
Il automne des pommes rouges
Sur des cahiers d'écoliers
Il automne des châtaignes
Aux poches de leur tablier
Regarde les mésanges
En haut du grand marronnier
Il y a des rouges-gorges
Au jardin de Batignolles
Et les enfants de Novembre
Croient que sont venus du ciel
Ces petits oiseaux de plumes
Echappés d'un arc-en-ciel
Pour les enfants de Novembre
Qui ramènent, émerveillés
Un peu de l'automne rousse
Au fond de leur tablier
Il automne le paradis
Bien plus beau que le paradis
Il automne, il automne
Il automne à pas furtifs
À pas feutrés
À pas craquants
Et, sur nos nuits de mi-novembre
Il automne miraculeux
Miraculeux, mon amour
Barbara
Toute petite, dès que j'entendais une musique, je commençais à bouger, à ne plus tenir assise. Intrigués par cette passion, mes parents décidèrent de m’inscrire à une école de danse classique. Quelle joie de vivre mon rêve : danser sur des pointes ! Un jour il fallut quitter la belle ville où j’habitais : j’allais quitter mes copines et plus triste encore, mon cher maître de ballet qui m’encourageait et croyait en moi.
La seule belle perspective était de m’inscrire dans la plus grande école de danse de cette nouvelle ville, dans le théâtre le plus fameux de mon pays. Pour intégrer cette école, il fallait être très maigre et avoir de tout petits pieds pour chausser les pointes. Mais à dix ans, je n’étais ni grasse, ni maigre, et j’avais des pieds normaux… Exclue de cette école, j’arrêtai de danser et de rêver, convaincue que je n’étais bonne à rien.
Une croyance qui dura longtemps, jusqu’à mes vingt ans, le jour où… je pris une résolution : j’allais vivre mon rêve et recommencer à danser ! Et personne, plus personne au monde, n’allait plus me dire que je n’étais pas assez bonne pour faire ceci ou cela, ou « conforme » à des règles imposées. Surtout quand il s’agit d’un rêve ou d’une passion si forte !
Les rêves des enfants sont précieux comme des trésors, comme un diamant qu’il faut préserver à l’intérieur de son cœur pour toute la vie, une petite étoile qu’il faut suivre car elle connaît le chemin de notre bonheur.
Aujourd’hui,même si je ne suis pas danseuse, je me sens proche de cette étoile car j'aime ce que je fais, je suis le fil de la joie…
Et toi, quel est ton rêve ?
Antonella VERDIANIantonellaverdiani.com

Image : Ketto