"Ca, c'est la vraie joie"
François Cheng, poète, philosophe, romancier et calligraphe d'origine chinoise,
naturalisé Français et membre de l'Académie française.
François Cheng, poète, philosophe, romancier et calligraphe d'origine chinoise,
naturalisé Français et membre de l'Académie française.
Je crois que Maria Montessori, dont je vous parlais hier, aurait aimé ce conte et ce proverbe chinois, elle pour qui "le maître est l'enfant" !
Au sein de la culture chinoise traditionnelle, le respect des professeurs est un concept très important. Et pourtant, l’expression qui forme le titre de ce texte fait l’éloge de l’élève dont le savoir dépasse celui de son professeur, tout en préservant la dignité de ce dernier. L’histoire vraie qui suit illustre parfaitement le caractère enrichissant de cette relation de maître à disciple. « Le bleu provient de l’indigo mais le surpasse en intensité » est aujourd'hui l’une des expressions les plus courantes du chinois moderne.
" Il y avait, à la fin de la dynastie des Wei du Nord, un célèbre professeur du nom de Kong Fan, qui était non seulement l’homme le plus érudit de son temps, mais aussi quelqu’un d’une moralité sans faille. Plutôt que de chercher à se faire une réputation en tant que professeur, Kong Fan se consacrait en effet corps et âme à la formation de ses élèves. Or, parmi les nombreux disciples remarquables qu’il comptait se trouvait un prodige nommé Li Mi. À l’âge de treize ans, Li Mi avait déjà lu en entier tous les écrits canoniques relevant de la philosophie, des arts et des sciences, et l’année de ses dix-huit ans, il vint solliciter avec instance l’enseignement de Kong Fan, dans l’espoir d’approfondir sa compréhension des classiques de la littérature, de l’histoire et de la philosophie. Non seulement Li Mi acquit la maîtrise de l’ensemble des connaissances que lui transmit son maître, mais encore, loin de s’en tenir aux règles établies, il lui arrivait souvent de se servir de ce qu’il avait appris pour faire de nouvelles découvertes et d’épuiser un sujet en l’examinant sous tous les angles. En l’espace de quelques années seulement, Kong Fan se rendit compte que Li Mi l’avait déjà surpassé, et il éprouvait une grande satisfaction à l’idée d’avoir un disciple aussi exceptionnel.
Un jour, Kong Fan rencontra une difficulté qui le laissa perplexe, et comme il n’avait personne d’autre à consulter, il décida de demander conseil à son propre élève, Li Mi. Celui-ci avait depuis toujours fait preuve d’un immense respect envers son maître, ce pourquoi il ne sut tout à coup que répondre à cette soudaine sollicitation de sa part. Voyant qu’il avait l’air fort mal à l’aise, Kong Fan s’empressa d’ajouter : « Ce n’est rien, même un sage peut apprendre des autres, alors ne parlons pas de moi ! Quiconque sait quelque chose que j’ignore m’oblige à le prendre pour maître, vous y compris ! » Lorsque la nouvelle se répandit que Kong Fan n’avait pas honte de demander conseil à l’un de ses élèves, tous ses disciples s’en trouvèrent si agréablement surpris qu’ils composèrent une petite chanson visant à célébrer un tel esprit d’humilité. Il en va ainsi :
En finalisant la biographie de Maria Montessori élaborée par les enfants de l'école de Strassen qui porte son nom, je n'ai pu que tomber en admiration devant le parcours et l'oeuvre de cette femme. Si je connaissais les grandes lignes de sa pédagogie, j'en savais beaucoup moins sur ses motivations, son parcours personnel et ce qui lui a donné la force de porter sa vie durant un tel engagement. Je vous laisse découvrir ici sa biographie rédigée par la Classe Bleue (ce travail fait partie de notre projet d'écriture annuel, dont je vous parlerai bientôt). Et si vous n'avez pas vu le film de Léa Todorov (bande-annonce ci-dessous), je l'ai en DVD, je peux vous le prêter !
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Citations illustrées de Maria Montessori sur le site www.montessori-education.fr
(cliquez sur la photo pour les voir)
" Chaque colère est un coup de vieux, chaque sourire un coup de jeune."
Proverbe chinois
Un second voyage sur une composition de Guillaume Poncelet, différent de celui d'hier , mais qui me touche aussi, notes et images. La seule chose qui me déplaît est le final abrupt de cette vidéo : pourquoi nous arracher si brutalement à tant de délicatesse ? Je ne comprends pas ce parti pris (apparemment récurrent dans ses publications, j'en ai visionné d'autres). Le descriptif suivant accompagne le clip :
"Être, c'est vivre une constante métamorphose, insaisissable à l'échelle de l'instant. Pour la voir et en saisir la puissance, Il faut parfois prendre de la hauteur, regarder le temps différemment. C'est ce que Nabil Senhaji a fait. Cette vidéo est le fruit d'un voyage de 12 ans."