"La raccommodée" (Alexandra Lucchesi)

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Il y a quelques jours, je partageais avec vous le texte d'une plume que j'avais découverte grâce aux Editions Pour Penser : Alexandra Lucchesi (c'était ici : "Avez-vous déjà pensé...?").

Voici un autre de ses textes, beaucoup plus sombre, que le même éditeur choisit d'offrir dans sa collection "Pour panser" : "La raccommodée".

Si vous connaissez des enfants (ou des adultes) qui ont besoin d'être raccommodés, n'hésitez pas à le partager.

Cliquez sur la photo ci-dessous, puis sur "lecture en intégralité offerte". Âmes sensibles, accrochez-vous.

Merci Alexandra.

Untitled

Voir sa compagnie :

"LOiseau-monde"

"Le saviez-vous ?" - Parler d'amour

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Après "battre la chamade", je vais encore vous parler d'amour ! Hé oui, nous sommes vendredi, le jour de Vénus!

"Aller aux petites bottines" : cette expression provinciale signifiait rendre visite aux dames qui recevaient les clients chaussées de jolies bottes, autrement dit, les prostituées.

"Demander becquée à Vénus" signifiait "solliciter les faveurs d'une femme". Le verbe "becquer" signifie "prendre du bec" mais aussi "embrasser" (in : Le Trésor de la langue française). On parle d'ailleurs de "bécot" pour décrire un léger baiser.

L'expression "grimper aux rideaux" s'emploie familièrement pour évoquer un plaisir intense ou son point culminant, l'orgasme (comme "atteindre le 7e ciel", donc). On connaît moins son autre sens : s'énerver, se fâcher, s'enflammer, réagir vivement à quelque chose.

 

Source :                           

Grimper aux rideaux et 99 autres expressions coquines

Catherine Guennec a écrit un autre livre plein de mots succulents (et truculents) :

Espèce de savon à culotte ! (Hors collection)

 

Quant à des deux-là que j'ai trouvés ce vendredi, jour de Vénus, sur la fenêtre de ma cuisine, ils n'avaient pas attendu l'Ascension pour "s'envoyer en l'air" !

 

  Voir d'autres "Le saviez-vous ?" de La Lutinière

Atelier d'écriture à la Cité Bibliothèque (2)

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Ateliers d'écriture à la Cité-Bibliothèque avec les élèves du Lënster Lycée


Un atelier d'écriture

à la Cité-Bibliothèque

avec les élèves de 3.2

de l'école fondamentale

de Rollingergrund


Ces livres qui pourraient exister - Atelier d'écriture du 19.04.24

 

Dans le cadre de nos nouveaux ateliers à la Cité-Bibliothèque en partenariat avec la ville de Luxembourg, nous avons accueilli la classe de 3.2 de l'école de Rollingergrund.

En savoir plus sur les ateliers / Voir le 1er atelier avec les 4.2 de l'école Gaston Diderich

Ces élèves étant 2 ans plus jeunes que les précédents, nous avons décidé, après discussion avec leur enseignante, de simplifier un peu l'atelier en leur proposant d'écrire d'après un modèle. J'ai transformé le titre et le résumé de l'album "L'ogre qui avait peur des enfants" en texte à trous et ils se sont servis de cette structure pour imaginer leurs propres créations. Voilà le résultat !

 

 Couverture de L'ogre qui avait peur des enfants

 

La biologiste qui avait peur des araignées

En se promenant dans un grand jardin, Theisa et Mia se sont perdues ! Manque de chance, le jardin où elles se promènent est habité par des araignées. Mais ce ne sont pas des araignées comme les autres : elles sont géantes ! Theisa et Mia ont une peur horrible...

 

Le marin qui avait peur des bateaux

En se promenant avec leur bateau, Gogo et Gaga se sont perdus ! Le port où ils trouvent refuge est rempli d'autres bateaux. Mais manque de chance, le seul homme qui pourrait les aider n'est pas un marin comme les autres : celui-là a une peur horrible des bateaux !

 

La sorcière qui avait peur des araignées

En se promenant dans une grotte, les araignées Anaïs et Morsal se sont perdues ! Manque de chance, la grotte voisine où elles cherchent refuge est habitée par une sorcière. Mais ce n'est pas une sorcière comme les autres : celle-là a une peur horrible des araignées !

 

Le dragon qui avait peur du feu

En se promenant dans les montagnes, Morsal et Gustavo se sont perdus ! Manque de chance, la caverne où ils cherchent refuge est habitée par le Dragon Rouge. Mais ce n'est pas un dragon comme les autres : celui-là a une peur horrible du feu !

 

Bravo à tous !

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"Je voudrais parler à mon père"

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Je voudrais oublier le temps
Pour un soupir, pour un instant
Une parenthèse après la course
Et partir où mon cœur me pousse.
Je voudrais retrouver mes traces
Où est ma vie, où est ma place
Et garder l’or de mon passé
Au chaud dans mon jardin secret.

 

Je voudrais passer l’océan
Croiser le vol d’un goéland
Penser à tout ce que j’ai vu
Ou bien aller vers l’inconnu.
Je voudrais décrocher la lune
Je voudrais même sauver la terre
Mais avant tout, je voudrais parler à mon père,
Parler à mon père.

 

Je voudrais choisir un bateau
Pas le plus grand ni le plus beau
Je le remplirais des images
Et des parfums de mes voyages.
Je voudrais freiner pour m’asseoir
Trouver au creux de ma mémoire
Les voix de ceux qui m’ont appris
Qu’il n’y a pas de rêve interdit.

 

Je voudrais trouver les couleurs
Du tableau que j’ai dans le cœur
De ce décor aux lignes pures
Où je vous vois, qui me rassure.
Je voudrais décrocher la lune
Je voudrais même sauver la terre
Mais avant tout, je voudrais parler à mon père,
Parler à mon père.

 

Je voudrais oublier le temps
Pour un soupir, pour un instant
Une parenthèse après la course
Et partir où mon cœur me pousse.
Je voudrais retrouver mes traces
Où est ma vie, où est ma place
Et garder l’or de mon passé
Au chaud dans mon jardin secret.
Je voudrais partir avec toi
Je voudrais rêver avec toi
Toujours chercher l’inaccessible,
Toujours espérer l’impossible.

 

Je voudrais décrocher la lune
Et pourquoi pas sauver la terre
Mais avant tout, je voudrais parler à mon père,
Parler à mon père
Je voudrais parler à mon père
Parler à mon père.


 

 

                                                                             Cher Papa,

 

voilà 8 ans aujourd'hui que tu es parti vivre de l'autre côté. A l'époque, nous ne pouvions pas, ou plus, nous parler. Chaque fois que j'entendais cette chanson (comme par un fait exprès, elle passait partout où j'allais), je versais des litres de larmes. En la réécoutant aujourd'hui, je pleure toujours, mais plus pour les mêmes raisons. Je pleure parce que je réalise que chacun des souhaits qu'elle exprime, je l'ai accompli. Je pleure de gratitude pour ce que la vie m'a permis d'apprendre à travers ta mort. Ne pas perdre de temps. Ne pas oublier mes rêves. Ne pas me décourager. "Partir où mon coeur me pousse", même quand ça semble complètement impossible. Tout ce à quoi tu m'as entraînée de ton vivant ici, avec une rigueur et une exigence quasi martiales. Tu m'as donné un véritable entraînement de ninja ! Grâce à elles, grâce à toi, j'ai pu relever tellement de défis.

 

C'est étrange qu'il nous ait fallu attendre ton départ pour réussir à nous parler vraiment.  Avec ces mots et cette délicatesse que, dans le monde d'ici, tu te refusais à avoir. Ou que, peut-être, personne ne t'avait appris... Tu t'es mené la vie dure et tu nous l'as menée aussi. Comme il aurait été dommage de rester sur cette fausse image de qui tu étais vraiment, derrière le masque...

 

Aujourd'hui, je pense à ceux qui, comme moi à l'époque, pleurent un proche en se disant qu'ils sont passés à côté de leur relation avec lui. Qu'il est parti sans qu'ils puissent se dire les choses importantes, avec les mots ou les gestes du coeur. Je pense à ceux qui n'ont, comme moi, pas pu être aux côtés de l'être cher qui part, dans ses derniers instants. A ceux qui se désolent que tout soit perdu, que le final soit un échec.

 

J'aimerais leur dire, avec toi, qu'en réalité, rien n'est perdu, car rien ne s'arrête. La mort n'emporte rien, elle ouvre une porte que chacun d'entre nous est libre de franchir, ou non, afin d'aller s'entretenir avec ses proches, poursuivre (ou reprendre, comme dans notre cas), le dialogue avec eux. La vie avec eux.

 

Ce n'est pas une question de croyance religieuse en un au-delà, un Paradis ou je ne sais quoi. Je dirais plutôt une "décroyance", une déprogrammation de tout ce que nous pensons connaître de la vie, de la mort... et si ça ne s'arrêtait pas ? Et si ce n'étaient pas deux dimensions séparées ? Et s'il était possible de rester en lien, exactement comme avec une personne qui s'en va vivre à l'étranger et reste en contact avec nous, par-delà les frontières ? Pouvons-nous aller jusque-là ?

 

Le téléphone, le passeport universel existent, pour "l'au-delà" aussi. Ils sont dans notre coeur. Chacun de nous peut les utiliser, même s'il n'y croit pas. Ce qui n'a pu être apaisé, dénoué dans cette vie, peut l'être après. Même bien plus facilement, sans la cuirasse de l'ego. Il n'y a pas de culpabilité, de remords à avoir. La vie continue. Autrement. On peut toujours s'engueuler, même, si ça nous manque. On se réconcilie juste plus vite !

 

Ce qui n'a pas été dit de ce côté du monde peut l'être de l'autre. On peut parler aux "absents", ils nous entendent et nous répondent. Pas avec leurs voix de vivants, bien sûr. Mais d'une façon que nous reconnaîtrons, parce que leur réponse s'accompagnera d'une émotion particulière, au moment où elle nous touchera. On sait, c'est tout. La raison  se rebiffe, rechigne, contredit. Mais au fond de soi, malgré tout son barouf, on sait. On sent.

 

Merci, Papa, de m'avoir appris par ta maladie, puis par ta mort, qu'il est d'autres façons de communiquer, même à distance, que la parole. Merci de m'avoir appris que le réseau de l'amour n'a ni limites, ni frontières, et couvre tout ce qui existe, dans le visible comme dans l'invisible. Merci de m'avoir permis d'expérimenter que, de partout, à n'importe quel moment, quel que soit mon état émotionnel, je peux "parler à mon père"... et à tous les autres.

 

Comme le réseau est perfectionné, je finis d'écrire ce texte, commencé le jour anniversaire de ta mort, à 11h04 : 11 avril, ta date de naissance.


 

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