Lettre à ma fille

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Comme tous les matins, tu es passée devant ce miroir
Ajusté ce voile sur tes cheveux, qui devra tenir jusqu'à ce soir
Tu m'as dit au revoir d'un regard, avant de quitter la maison
Le bus t'emmène à la fac, où tu te construis un horizon
Je suis resté immobile, j'ai pensé très fort à toi
Réalisant la joie immense de te voir vivre sous mon toit
C'est vrai, je ne te l'ai jamais dit, ni trop fort, ni tout bas
Mais tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas
 
 
Je t'ai élevée de mon mieux, et j'ai toujours fait attention
À perpétuer les règles, à respecter la tradition
Comme l'ont faits mes parents, crois moi sans riposter
Comme le font tous ces hommes que je croise à la mosquée
Je t'ai élevée de mon mieux comme le font tous les nôtres
Mais était-ce pour ton bien? Ou pour faire comme les autres?
Tous ces doutes qui apparaissent et cette question affreuse
C'est moi qui t'ai élevée, mais es-tu seulement heureuse ?
 
 
Je sais qu' je suis sévère, et nombreux sont les interdits
Tu rentres tout d'suite après l'école et ne sors jamais le samedi
Mais plus ça va et moins j'arrive à effacer cette pensée
"Tu songes à quoi dans ta chambre, quand tes amis vont danser?"
Tout le monde est fier de toi, tu as toujours été une bonne élève
Mais a-t-on vu assez souvent un vrai sourire sur tes lèvres?
Tout ça j'me le demande, mais jamais en face de toi
Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas
 
 
Et si on décidait que tous les bien-pensants se taisent?
Si pour un temps on oubliait ces convenances qui nous pèsent?
Si pour une fois tu avais le droit de faire ce que tu veux
Si pour une fois tu allais danser en lâchant tes cheveux
J'veux qu'tu cries, et que tu chantes à la face du monde
Je veux qu'tu laisses s'épanouir tous ces désirs qui t'inondent
Je veux qu'tu sortes, je veux qu'tu ries, j'veux qu'tu parles d'amour
J'veux qu'tu aies le droit d'avoir 20 ans
Au moins pour quelques jours
 
 
Il m'a fallu du courage pour te livrer mes sentiments
Mais si j'écris cette lettre, c'est pour que tu saches, simplement
Que je t'aime comme un fou, même si tu ne le vois pas
Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas
 
 
 
Source : Musixmatch
Paroliers : Fabien Pierre Marsaud (Grand Corps Malade)
Paroles de Lettre à ma fille © Anouche Productions
 
 

Einstein et moi

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Einstein et moi

 

On est toujours libre de la réalité qu'on (se) crée. Je le vérifie de plus en plus. La psychologie ou la physique quantique, par exemple, expliquent que modifier ses pensées, changer son système de croyances, a un impact sur la réalité que nous expérimentons. Même sur cette réalité apparemment solide et inerte que nous nommons "concrète", et qui n'est, finalement, qu'un vaste champ d'énergie constitué de particules en mouvement (je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, mais c'est ainsi que je me le représente).

 

On peut, bien sûr, rester toute sa vie au rez-de chaussée du château (pour reprendre ma métaphore d'un autre article "Où commence la fiction, où finit la réalité ?"). 9 milliards de bipèdes dans un studio bondé en surchauffe. Si on s'y sent bien, pourquoi pas ? On peut aussi (c'est l'option la moins coûteuse) redécorer le studio : s'acheter le dernier gadget à la mode, s'étourdir de distractions, s'abrutir dans le travail ou d'une autre façon. Peu nombreux, finalement, sont ceux qui vont jusqu'à supposer l'existence d'autres pièces habitables. Ou, plus aventureux encore, jusqu'à déménager (c'est-à-dire s'établir dans d'autres réalités, en ne gardant celle d'ici que comme une télévision ou un cinéma. Et quand on voit ce qui s'y diffuse... a-t-on vraiment envie de ne regarder que ça ? Moi pas !).

 

Einstein et moi

 

Ne pas modifier ses croyances revient un peu, de mon point de vue, à vouloir porter toute sa vie les mêmes vêtements ou les mêmes lunettes. C'est possible, mais inconfortable. Tôt ou tard, un désajustement s'installe et l'irritation grandit. Pourquoi attendre l'inflammation pour se résoudre à changer ? Parce que souvent, le gardien du seuil, le "Besserwisser", comme je l'appelle, se battra bec et ongles pour maintenir en place le statu quo. C'est son job, et il le fait avec un zèle presque vindicatif. Je peux en parler avec d'autant plus de conviction et d'humour que mon Besserwisser à moi est très costaud et qu'il faut en général plusieurs bonnes grosses baffes successives pour le déboulonner.

 

Si j'écris, c'est peut-être pour déboulonner d'autres Besserwisser zélés, pour ouvrir d'autres perspectives.

"Le coquelicot qui se sentait tout seul" et "Plus seul du tout" parlent de notre relation à la nature, à l'environnement.

"Le Joyau", "Histoires à grandir debout", parlent de notre libre-arbitre.

"D'est en ouest", "Par la fenêtre", parlent de la résilience, de la possibilité de renaître après une épreuve.

"Elastique", "La belle entente", parlent de notre rapport à la séparation mais aussi, plus largement, à ceux que je nomme "les vivants de la pièce d'à côté."

Lire un extrait / Ecouter "Elastique"

 

Pour moi, écrire n'est ni un gagne-pain, ni une mode, ni un exercice de style, ni un jeu. Même si je suis une maniaque de l'esthétique et que je peux réécrire une phrase vingt fois parce que je chipote sur une virgule (je ne trouve pas sa cadence ou sa mélodie juste), ce qui m'importe, c'est d'abord et surtout de créer l'espace d'une discussion, d'ouvrir ensemble un autre possible... ou mieux : plusieurs !

 

Même si j'y arrive par d'autres chemins et que je le formulerais avec d'autres mots, je rejoins Einstein dans sa lettre inédite à sa fille Lieserl : "J'ai atteint l'ultime réponse". Je n'ai pas d'ultime réponse. J'ai seulement plusieurs interprétations du réel (ou plusieurs réels) possibles, et lorsque j'hésite, je choisis toujours, en définitive, celle qui me rend la plus heureuse. C'est là mon ultime réponse.


 

Einstein et moi

  J'adore le travail de ce peintre ! D'autres toiles sur son site  : https://dimadmitriev.com/


Drôle de vie

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Tu m'as dit que j'étais faite
Pour une drôle de vie
J'ai des idées dans la tête
Et je fais ce que j'ai envie
Je t'emmène faire le tour
De ma drôle de vie
Je te verrai tous les jours
 
Et si je te pose des questions (qu'est-ce que tu diras?)
Et si je te réponds (qu'est-ce que tu diras?)
Si on parle d'amour (qu'est-ce que tu diras?)
Si je sais que tu m'aimes
La vie que tu aimes au fond de moi
Me donne tous ses emblèmes
Me touche quand même du bout de ses doigts
Même si tu as des problèmes
Tu sais que je t'aime, ça t'aidera
Laisse les autres totems
Tes drôles de poèmes et viens avec moi
 
On est parti tous les deux
Pour une drôle de vie
On est toujours amoureux
Et on fait ce qu'on a envie
Tu as sûrement fait le tour
De ma drôle de vie
Je te demanderai toujours
 
Et si je te pose des questions (qu'est-ce que tu diras?)
Et si je te réponds (qu'est-ce que tu diras?)
Si on parle d'amour (qu'est-ce que tu diras?)
Et si je sais que tu m'aimes
La vie que tu aimes au fond de moi
Me donne tous ses emblèmes
Me touche quand même du bout de ses doigts
Même si tu as des problèmes
Tu sais que je t'aime, ça t'aidera
Laisse les autres totems
Tes drôles de poèmes et viens avec moi
Même si je sais que tu m'aimes
La vie que tu aimes au fond de moi
Me donne tous ses emblèmes
Me touche quand même du bout de ses doigts
Même si tu as des problèmes
Tu sais que je t'aime, ça t'aidera
Laisse les autres totems
Tes drôles de poèmes et viens avec moi
 
 
Ecrit et interprété par Véronique SANSON
Ici en duo avec Vianney
Album "Duos volatils"
 

Invitation

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Invitation

 

Invitation

 

Qu'est-ce que j'aime recevoir ce genre de lettre !!!

Trois ans que la pandémie m'a empêchée de rejoindre mon école préférée...

27 élèves et un double niveau... chapeau la maîtresse !

Evidemment que je vais trouver du temps pour venir, même sur mes vacances s'il le faut !

A bientôt les enfants, merci pour l'invitation.

Je me réjouis déjà de vous rencontrer !

 

Invitation

Image tirée du livre

 

Plus d'infos sur "Le fantôme à lunettes"

Une journée en classe autour du livre

Rencontre en vidéo avec l'illustratrice

Ma contribution

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