Happy !

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 Because I'm happy !!!

 

Comme prévu (voir l'article précédent), j'ai retrouvé le 23.06.23 mes petits amis de CE1-CE2 (et leur super maîtresse!) à l'école Elie Reumaux à Freyming-Merlebach (Moselle, France).

A mon arrivée, ils sont en récréation et la maîtresse me propose d'aller les retrouver directement dans la cour. Nous traversons le long préau pour les rejoindre (l'école est une ancienne mine réaménagée et je pense chaque fois à mon grand-père paternel, mineur lorrain, lui aussi.)

Je n'atteindrai jamais la cour. Une vague de 27 bouilles d'amour déferle sur moi en criant de joie ("Sylvie Ptitsaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!") et me prend dans ses bras pour un câlin géant. J'ai un bon contact avec les enfants en général, mais en 25 ans de métier, c'est la première fois qu'on me fait pareil accueil ! Je décerne à cette classe la médaille d'or de la chaleur humaine !

Ci-dessous la preuve en image, la seule que la maîtresse ait eu le temps d'immortaliser avant que je ne disparaisse sous 54 petits bras heureux (et moi donc !). Quel bonheur que la pandémie soit finie et qu'on puisse se serrer à nouveau !

  

  

De retour en classe, les enfants écoutent, avec la même attention que la dernière fois, un autre de mes textes inédits : "Elastique" (2011).

Lire le début du texte

L'écouter sur la chaîne You Tube de la bibliothèque de Luxembourg

 

Comme chaque fois, c'est l'occasion pour les enfants de libérer leurs émotions à propos de différentes situations de séparation vécues : une élève évoque avec tristesse le divorce en cours de ses parents; une autre sa frustration de ne pas voir souvent ses cousins, car le parent qui en a la garde principale vit loin de chez elle; un autre enfant parle des ancêtres décédés avant sa naissance, qu'il n'a pas connus.

 

Tous constatent que les séparations sont nombreuses au cours d'une vie, sous différentes formes, qu'ils ne sont pas seuls à les vivre et peuvent en parler avec d'autres, et que nous avons en nous (ou autour de nous) les ressources nécessaires pour surmonter ces moments difficiles. Il suffit parfois de laisser faire le temps : c'est là que les témoignages de ceux qui sont passés par là et ont déjà guéri la blessure sont précieux. Le moment de dessin libre en fin de journée montrera l'importance de cet échange : la plupart des enfants choisissent de dessiner une scène d'"Elastique".

  

                                                                               Dessin de Clara (2011)

  

Après manger, nous faisons un jeu d'écriture à partir de l'autre histoire inédite entendue à ma première visite : "Seize millions d'étoiles". Les enfants travaillent par deux, les CE2 aidant les CE1. Les textes créés sont originaux et réussis, je les partagerai avec vous dès qu'ils seront finis par leurs jeunes auteurs !

 

A la récréation, deux journalistes de la télévision locale nous font l'immense surprise d'arriver en classe ! Merci, Mr Resnik (le directeur de l'école) !! Avec beaucoup de professionnalisme et de gentillesse, ils nous interviewent, donnent aussi la parole aux enfants, filment les livres, nous questionnent sur la façon dont ils ont été réalisés, sur notre partenariat... On les sent réellement intéressés et enthousiastes, ils sont formidables ! Ils nous demandent même de les réinviter si nous faisons d'autres livres ensemble.

 

Nous finissons l'après-midi par des ateliers avec les puzzles et jeux de memory tirés des livres ("Le coquelicot qui se sentait tout seul" et "Alis au Pays des Merveilles"), que plusieurs des enfants ont achetés en souvenir. 

 

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CADEAUX - Puzzles 9243 (Copier) 

   

 

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                                                            En savoir plus sur les jeux / les commander 

 

Après cette journée riche en émotions, Mme Tchanilé et moi fêtons ensemble nos 30 ans d'amitié, dont 14 de coopération professionnelle. On ne change pas une équipe qui gagne ! Et nous avons déjà d'autres projets pour les années à venir !

Je rentre au Luxembourg cheveux aux vent, la musique à fond dans ma voiture bleu lagon, chantant comme une folle avec les Kids United dans un anglais aussi échevelé que moi "Because I'm happy". Sur le même CD, j'ai la surprise de retrouver "La vie en rose" : mon thème du moment !

Quel beau métier je fais ! Quelle journée extraordinaire ! J'en veux plein d'autres comme celle-là !!!

 

 


Héritages

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Ce qu’on lègue vraiment est souvent invisible. J’en parle dans mon livre pour adultes « La belle entente », où j’évoque ma relation particulière avec mon arrière-grand-mère paternelle. J'ai été la première étonnée de l'émotion exprimée par les lecteurs de cette nouvelle dans leurs retours sur le livre, qui, à l'origine, devait n'être publié et diffusé que pour mes proches. Je pensais ce récit trop personnel pour toucher d'autres lecteurs que ma famille.

 

Héritages

 

Enseignante, j’ai eu la chance de voir plusieurs fois revenir d’anciens élèves, qui m’ont parlé de choses que je leur avais dites, ou qu’on avait faites, et dont je n’avais, pour ma part, aucun souvenir. Ou dont je me souvenais, mais qui ne m’avaient pas, alors, paru importantes.

 

On ne sait pas ce qu’on laisse. On ne sait pas ce qu’on lègue. Et c’est bien ainsi, car on n’en tire aucun orgueil déplacé, et on ne cherche pas non plus à marquer (comme on marquerait des points). La vie sait mieux que nous ce qui doit rester. Elle se charge de la transmission.

 

Je me rappelle bien, en revanche, un enfant de notre école qui n’arrivait pas à nous regarder dans les yeux. Il était battu quasi quotidiennement par son père, et il avait une telle peur de l’adulte (des hommes en particulier) qu’il gardait toujours les yeux baissés devant eux et levait le bras devant son visage dès qu’on élevait la voix.

 

Au bout de 6 ans passés avec nous, cet enfant, devenu majeur, ne savait toujours ni lire, ni écrire, mais il était capable de regarder un adulte en face et de lui parler en soutenant son regard. Nous avons osé penser que nous lui avions transmis l’essentiel, une clé peut-être encore plus importante, pour sa vie et son avenir, que savoir lire ou écrire. Oser être debout. Oser être soi. Oser la relation à l’autre. Oser la confiance.

 

Héritages

 Atelier à la bibliothèque multiculturelle "Il était une fois..." (détails : ici), Gasperich (Luxembourg)  - 2012

 

Du haut de mon demi-siècle de « Dalaï-Mama » (merci fiston !), j’ai fini par intégrer ceci : on ne lègue vraiment que ce qui a été transmis avec le cœur. « On ne connaît que les choses que l’on apprivoise. C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante », dit le renard au Petit Prince de Saint Exupéry (mon livre préféré, lu et relu mille fois, je le connais presque par... coeur.)

 

Héritages

 Photo : Sandrine & Daniel Eifermann Soutarson. Pour (re)voir nos vidéos avec Daniel et Sandrine : ici !

 

On peut laisser des maisons, des comptes en banque, des assurances-vie (quel drôle de nom… la vie est un prêt, qui pourrait l’assurer ?), des bijoux, des livres, des meubles, n’importe quelle forme de confort ou de sécurité matérielle… ce qui reste vraiment, c’est l’amour donné et reçu, qu’il soit dans ou hors ces choses matérielles. Le temps passé ensemble. La qualité de présence. Les vraies conversations -  celles qui, souvent, se sont faites dans le plus grand silence, dans un regard, un geste, une intonation.

 

C’est le sujet de mon dernier texte pour les enfants. J’aimerais que chaque adulte, chaque parent, entende cela. Les enfants, d’après les retours qu’ils m’en font, l'entendent, eux, parfaitement. Bons ou mauvais lecteurs, ils perçoivent avec une émouvante justesse ce qui se dit entre les lignes. Puissent les parents qu’ils deviendront s’en souvenir aussi, - pas forcément de mon texte, mais de ce savoir lire entre les lignes, regarder et entendre au-delà de la réalité brute. Tendre l'oreille du coeur, la seule qui, je crois, a l'oreille absolue, et qui est, je l'espère, le centre ou au centre de tout ce que j'écris. Si un jour je la perds... prévenez-moi : j'arrête !


  

Héritages

 

Photo : Sébastien MONCHAL (www.territoireinfini.fr)

J'adore le travail de Sébastien, Voyageur d'Infini qui a créé les visuels de couverture et les illustrations

de plusieurs de mes livres (comme "La belle entente", "D'est en ouest" et "Histoires à grandir debout").

Je lui confierai peut-être aussi mon dernier-né...

 

 

La vie, c'est quoi ?

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"C'est quoi la musique?
C'est du son qui se parfume.
C'est quoi l'émotion?
C'est l'âme qui s'allume.
C'est quoi un compliment?
Un baiser invisible.
Et la nostalgie?
Du passé comestible.
C'est quoi l'insouciance?
C'est du temps que l'on sème.
C'est quoi le bon temps?
C'est ta main dans la mienne.
C'est quoi l'enthousiasme?
C'est des rêves qui militent.
Et la bienveillance?
Des anges qui s'invitent.
Et c'est quoi l'espoir?
Du bonheur qui attend.
Et un arc-en-ciel?
Un monument au vivant.
C'est quoi grandir?
C'est fabriquer des premières fois.
Et c'est quoi l'enfance?
De la tendresse en pyjama.
Mais dis, papa,
La vie c'est quoi?
Petite, tu vois,
La vie, c'est un peu de tout ça,
mais surtout c'est toi.
C'est toi.
C'est quoi le remords?
C'est un fantôme qui flâne.
Et la routine?
Les envies qui se fânent.
C'est quoi l'essentiel?
C'est de toujours y croire.
Et un souvenir?
Un dessin sur la mémoire.
C'est quoi un sourire?
C'est du vent dans les voiles.
Et la poésie?
Une épuisette à étoiles.
C'est quoi l'indifférence?
C'est la vie sans les couleurs.
Et c'est quoi le racisme?
Une infirmité du cœur.
C'est quoi l'amitié?
C'est une île au trésor.
Et l'école buissonnière?
Un croche-patte à Pythagore.
C'est quoi la sagesse?
C'est Tintin au Tibet.
Et c'est quoi le bonheur?
C'est maintenant ou jamais.
Mais dis, papa,
La vie c'est quoi?
Petite, tu vois,
La vie, c'est un peu de tout ça,
mais surtout c'est toi.
C'est toi
Dans tes histoires,
Dans tes délires, dans la fanfare de tes fous rire,
La vie est là, la vie est là
Dans notre armoire à souvenirs, dans l'espoir de te voir vieillir,
La vie est là, la vie est là..."
 
 
Aldebert
 
   

 A tous les papas qu'on fête aujourd'hui en France... et peut-être au-delà.

 

 

 

Toujours

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 Toujours

Copyright :  Sylvie PTITSA - Gouache

 
 
J's 'rai toujours la môme des chemins
La meilleure copine des lapins
La petite fille des herbes folles
Qui s'casse la gueule et qui rigole
J's 'rai toujours la môme des fougères
La gamine qui joue dans la terre
La petite fille aux papillons
Qui s'pique aux piques des hérissons
 
J's 'rai toujours la môme des sauterelles
La bonne copine des coccinelles
La petite fille des chants d'oiseaux
Qui s'cache au milieu des roseaux
J's 'rai toujours la môme qui courait
Dans les champs jusqu'à la forêt
Dans les rangées de tournesols
Qui s'casse la gueule et qui rigole
 
Au milieu d'une foule compacte
Des bousculades et des carrefours
De la fenêtre de mon appart'
Et à l'horizon des tours
Dans les heures de pointe du métro
Des secousses et des aiguillages
Dans le miroir d'un rétro
Au milieu des embouteillages
Dans le sérieux des opinions
Des arguments et stratégies
D'emploi du temps en réunion
Si c'est de ça qu'il s'agit
Des sacs à refaire mes affaires
De mes bagages enregistrés
Entre les décalages horaires,
De mes départs, mes arrivées
 
J's 'rai toujours la môme des chemins
La meilleure copine des lapins
La petite fille des herbes folles
Qui s'casse la gueule et qui rigole
J's 'rai toujours la môme des fougères
La gamine qui joue dans la terre
La petite fille aux papillons
Qui s'pique aux piques des hérissons
 
J's 'rai toujours la môme des sauterelles
La bonne copine des coccinelles
La petite fille des chants d'oiseaux
Qui s'cache au milieu des roseaux
J's 'rai toujours la môme qui courait
Dans les champs jusqu'à la forêt
Dans les rangées de tournesols
Qui s'casse la gueule et qui rigole
 
Sur les trottoirs d'un autre monde
Au pied des mêmes quartiers d'affaires
Des bouts de couloirs qui se confondent
À la mémoire de mes passages éclair
De mes chambres d'hôtels trop chic
Des taxis jusqu'aux halls de gares
Des longs tunnels périphériques
Des avenues et des boulevards
Au bord des vertiges et des gratte-ciels
Des rendez-vous, des bavardages
Dans les grandes villes, sans l'essentiel
Quand le béton me met en cage
De mes jours à côté de la plaque
Comme étrangère et sans repère
À me réfugier dans les parcs
Pour faire semblant de prendre l'air
 
J's 'rai toujours la môme des chemins
La meilleure copine des lapins
La petite fille des herbes folles
Qui s'casse la gueule et qui rigole
J's 'rai toujours la môme des fougères
La gamine qui joue dans la terre
La petite fille aux papillons
Qui s'pique aux piques des hérissons
 
J's 'rai toujours la môme des sauterelles
La bonne copine des coccinelles
La petite fille des chants d'oiseaux
Qui s'cache au milieu des roseaux
J's 'rai toujours la môme qui courait
Dans les champs jusqu'à la forêt
Dans les rangées de tournesols
Qui s'casse la gueule et qui rigole
 
J's 'rai toujours la môme des chemins
La meilleure copine des lapins
La petite fille des herbes folles
Qui s'casse la gueule et qui rigole
 
 
Source : LyricFind
Paroliers : Frederic Volovitch
Interprète : Zaz
Paroles de Toujours © Sony ATV Music Publishing France, Sony/ATV Music Publishing LLC

 

 

 

Robinetterie

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Je suis un OVNI. On en rit dans ma famille où c’est même un de mes surnoms. Beaucoup de mes choix de vie sont incompréhensibles pour la plupart des gens et je sais pourquoi : j’ai plusieurs fois côtoyé la mort. Cette expérience particulière a intégralement fait basculer mon référentiel. Quand on a failli perdre la vie, on connaît le prix de chaque instant. La hiérarchie des priorités, l’ordre des valeurs, ne sont plus les mêmes.

 

Je suis un peu semblable à ceux qui ont vécu une NDE et qui en reviennent complètement transformés. Je ne suis pas revenue avec un message mystique à transmettre. Je n’ai pas traversé un tunnel au bout duquel j’ai rencontré des êtres de lumière. J’ai plutôt traversé un tunnel plein d’illusions et d’ombres, les miennes. Au bout de ce tunnel, j’ai rencontré une évidence : la vie est précieuse. La vie est un cadeau inestimable. Il n’est plus possible pour moi d’en gaspiller une seule miette. Il n’est plus possible pour moi de renoncer au bonheur ou de me l’interdire une seule seconde.

 

Oh, j’ai bien essayé, une fois sortie du tunnel, de réendosser mon référentiel d’avant. Mais c’était impossible. Plus rien ne faisait sens. L’urgence de vivre primait sur tout. L’urgence de respirer à pleins poumons brûlait mes auto-limitations dans une combustion spontanée.

 

De là où j’en suis aujourd’hui, je vois le bonheur comme une source.  Elle coule partout, tout le temps, de manière ininterrompue. Elle est à disposition de tout et de tous, à volonté. Selon notre système de croyances, nous installons sur cette source différents types de robinets. Certains vont opter pour le mitigeur avec douchette, d’autres pour le débit à flux réduit pour faire des économies, d’autres encore choisiront le goutte à goutte. Certaines personnes bloquent même complètement le flux et rien ne me rend plus triste que de les entendre dire d’une voix résignée « Je n’ai pas le temps » ou « Je n’ai pas droit au bonheur ». Car en effet, si telle est leur croyance (leur robinet), c’est ce qui va se manifester dans leur vie : la frustration, la déception et l’amertume.

 

 Fuite de votre robinet ? Que faire ? - Maison Actuelle Et Travaux Santé ...

  

Mon père est mort l’année de sa retraite, après avoir travaillé toute sa vie comme un forçat. Il ne reste rien de ce qu’il a bâti : ni la maison, qui a été vendue, ni son oeuvre, qui est oubliée. Où est le sens d’attendre le week-end , les vacances ou la retraite pour être heureux ? Je peux mourir demain. Je veux être heureuse maintenant, intensément, tout le temps.

 

Cela ne signifie pas que je mène une vie inconsciente, oublieuse de toute responsabilité. Au contraire, je crois pouvoir dire que je suis capable d’autodiscipline, d’effort et de structure quand c’est nécessaire. Simplement, je ne veux pas en fournir plus que ceux nécessaires. Et même quand j’en fais, j’essaie de les mobiliser dans la joie et la légèreté plutôt que dans la ronchonnerie et la résignation. C’est un peu mon exercice quotidien. Alléger l’irrespirable. Rendre fun le chiant. Kiffer chaque instant. Même les embouteillages, même la paperasse, même le ménage, même les contrariétés du quotidien. Je veux réussir à aimer et à savourer la vie dans tout ce qu’elle est. Autant vous dire que je suis encore loin d’avoir atteint l’objectif. Peu m’importe : je profite du voyage sans avoir besoin d’atteindre le but.

 

Je n’ai pas la prétention que ma vision de l’existence soit plus juste ou meilleure que ceux qui ont des robinets fermés ou compte-goutte. Je constate seulement que je dégage plus d’optimisme, que je me faufile plus facilement entre les difficultés de l’existence et qu’on me renvoie souvent que je suis « une bouffée d’air frais, un rayon de soleil ». Ce n’est pas moi qui le dis. C’est ce que j’entends.

 

Je ne suis pas plombier et je sais qu’on ne peut pas ouvrir son robinet à la place de quelqu’un d’autre : c’est même dangereux, ça risque de déstabiliser l’ensemble de son référentiel. On peut lui montrer où est le filtre qui limite le flux, mais au final, la décision d’ouvrir ou fermer la valve lui appartient.

 

J’ai choisi d’être heureuse à temps plein et je ne reviendrai sur cette décision pour rien au monde. Là où d’autres n’ont pas le temps pour s’amuser ou se faire plaisir, je n’ai pas le temps pour cultiver l’amertume, la frustration ou la résignation. Elles sont mauvaises pour ma santé. Je les ai bannies de ma vie, au même titre que le tabac et les hamburgers.

 

On me demande souvent quel est le secret de ma bonne humeur, ou on me l’envie. J’aime répondre avec Charles Trenet que « Le bonheur est un coup de dés, mais la bonne humeur est une discipline. » Et celle-là, je vous assure que je m’y exerce chaque jour avec assiduité.

 

Je vous souhaite une vie avec des robinets à la mesure de ce que vous vous souhaitez. Si vous êtes heureux, c’est le meilleur signe que vous avez trouvé le bon débit. Je ne réussis pas encore à boire tous les jours à la source. Mais je reste consciente qu’elle coule, pour moi et pour tous, constamment, gratuitement, infiniment.

  

Robinetterie

                                                                                                                                                                                                                                                      Photo : Willy PIERRE

 

L'eau croupit quand elle stagne

et fertilise quand elle coule.

L'amour aussi.

  

Gilbert CESBRON

 

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