"Comme une bulle au milieu du bruit"

Rédigé par Sylvie PTITSA 1 commentaire
Classé dans : Actu, Textes de ma plume, Textes d'autres plumes, Ek_posts, Publié (Ek) Mots clés : aucun

 

Je ne suis pas riche de beaucoup de choses matérielles.  Je n'ai besoin ni de bijoux, ni de sacs à mains, ni de chaussures, ni de maquillage. Je n'ai pas besoin de meubles précieux, d'une voiture de marque ou du dernier smartphone high tech. Pendant la pandémie où je me suis retrouvée presque 3 ans sans travail, il m'est arrivé de devoir choisir entre payer mes courses ou aller chez le médecin.  Mais j'ai la chance (ou je me suis donné la chance) de posséder en abondance quelque chose de rare, presque un luxe pour la plupart des gens : le temps.

 

Rien n'est pire pour moi que d'ouvrir mon agenda et de voir une (ou plusieurs !) journée(s) bourrée(s) jusqu'à la gueule. Ca me donne l'impression de suffoquer. Non que je sois inactive, mais parce que j'ai besoin d'avoir, dans chacune de mes journées, un espace de liberté, un moment d'imprévu. Quelque chose qui donne du jeu et de la souplesse à mon quotidien et me permette d'en décaler les impératifs pour des choses aussi essentielles que voir ou appeler un ami(e), écouter mon fils me raconter sa journée, cuisiner quelque chose de bon, remercier les arbres en fleurs sous mes fenêtres d'être aussi beaux, petit-déjeuner avec les oiseaux, contempler le coucher du soleil.

 

Quelque chose comme une bulle d'oxygène qui aère ma vie et me retient de la passer à courir (après quoi ?...), parce que j'ai trop conscience que je n'emmènerai de l'autre côté ni sac, ni bijoux, ni smartphone, ni voiture, ni même mon travail ou mes oeuvres, mais uniquement la qualité de présence que j'aurai donné à la vie d'ici, aux êtres d'ici.

 

Alors forcément, quand j'ai entendu cette chanson, je ne pouvais qu'adhérer.

Gardons du temps pour ce et ceux qui nous sont "importemps" !

 

 

Tellement

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Actu, Textes d'autres plumes Mots clés : aucun


De Richard Cocciante, on connaît souvent des chansons comme "Marguerite" ou "Le coup de soleil". Pour ma part, je leur en préfère une autre dont j'avais parlé dans un article précédent. Grâce à mon amie Marina, j'ai découvert "Tellement" que je ne connaissais pas du tout et je trouve que son interprétation la sublime encore. Marina n'est pas chanteuse professionnelle et son matériel ne l'est pas non plus. Mais chaque fois que je l'écoute chanter ce texte, malgré la mauvaise qualité du son et la fin coupée, j'ai les poils qui se dressent.

Vous pouvez l'entendre ici et écouter Marina sur sa chaîne You Tube : "L'Echo des Six Reines" .

Ci-dessous le texte, je ne sais pas si R. Cocciante en est uniquement l'interprète ou aussi l'auteur.


 

Malgré les tentations
Et contre les menaces
De ces années qui passent,
Elle s’arme de passion,
Fait tomber les bastions
Mais jamais de guerre lasse

Elle qui sait me mentir
Pour ne pas me voir souffrir,
À ma place elle se blesse
Elle qui a eu la force,
Ce fut sa seule entorse,
D’accepter mes faiblesses

Je l’aime tellement,
Tellement, tellement

Au-delà des colères
Au-delà des tempêtes
Et des jours de défaites,
C’est la seule qui gère
Mes angoisses secrètes
Mes lendemains de fêtes

Contre tous vos avis
Elle est mon seul abri
Mon ultime forteresse
C’est elle qui sait donner
À tout ce que je fais
Ses lettres de noblesse

Je l’aime tellement,
Tellement, tellement
Je l’aime tellement,
Tellement, tellement

Elle qui, même aveuglée,
A su me regarder
Au plus profond de l’âme
Je n’ai pas su tricher
Je n’ai pas su me cacher
Je respire dans sa flamme

Même si elle a souffert
De l’usure nécessaire
Qui rend les gens plus sages,
Elle est la déraison
De tous mes horizons
De mes derniers ouvrages

Je l’aime tellement,
Tellement, tellement
Je l’aime tellement,
          Tellement, tellement
         

                                                      

Tout là-haut

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Textes d'autres plumes Mots clés : aucun

 

 
 
Si on s'en allait tout là haut
Si on prenait de la hauteur
Tu verrais que le monde est beau
Beau

Si on allait chiner l'écho
Qui guérit les peines et les peurs
Peut-être trouverais tu les mots
Les mots
 
Au-delà des fourbes apparences
Derrière nos loups de circonstance
Sous nos masques cousus d'espérance
Se cachent les fêlures de l'enfance
De l'enfance
 
L'air de rien on n'est pas mal tout là haut
On goûte aux étoiles tout là haut
On oublie nos certitudes
On chérit la solitude

À faire une escale tout là haut
À nourrir le calme tout là haut
On ne joue plus d'artifices
On sait pourquoi on existe
Enfin, allez viens
 
Si on s'en allait tout là haut
Pour mieux s'imprégner des couleurs
Saurions nous faire taire notre égo, oh
À démêler le vrai du faux
À chercher en nous le meilleur
Libres comme le cœur des oiseaux
Là haut
 
Au-delà des fausses apparences
Dans nos cailloux d'adolescence
Sous nos masques teintés d'insouciance
Sommeillent les blessures de l'enfance
De l'enfance
 
L'air de rien on n'est pas mal tout là haut
On goûte aux étoiles tout là haut
On oublie nos certitudes
On chérit la solitude

À faire une escale tout là haut
À nourrir le calme tout là haut
On ne joue plus d'artifices
On sait pourquoi on résiste
Enfin, allez viens, allez viens

Allez viens
Allez viens
Allez viens
 
Si on s'en allait tout là haut
Pour mieux se parer de douceur
Tu verrais tout d'un œil nouveau
Si on ressortait nos pinceaux
Pour dessiner à bras le cœur
Les contours de nos idéaux
La haut
 
Au-delà des sottes apparences
Derrière nos loups de circonstance
Sous nos masques cousus d'espérance
On soigne les brûlures de l'enfance
De l'enfance
 
L'air de rien on n'est pas mal tout là haut
On goûte aux étoiles tout là haut
On oublie nos certitudes
On chérit la solitude

À faire une escale tout là haut
À nourrir le calme tout là haut
On ne joue plus d'artifices
On sait pourquoi on existe
 
Libres on n'est pas mal tout la haut
On goûte aux étoiles tout la haut
On oublie nos certitudes
On chérit la solitude

À faire une escale tout là haut
À tomber le voile tout là haut
On ne joue plus d'artifices
On sait pourquoi on résiste
Enfin, allez viens, allez viens

Allez viens
Allez viens
Allez viens
 
 
 
Interprétation : Zaz
 
Source : LyricFind
Paroliers : Barcella / Reyn Ouwehand
Paroles de Tout là-haut © Anthakarana Publishing, Charabia, Sony/ATV Music Publishing LLC
 
 

Lettre à ma fille

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Textes d'autres plumes Mots clés : aucun

 

 

Comme tous les matins, tu es passée devant ce miroir
Ajusté ce voile sur tes cheveux, qui devra tenir jusqu'à ce soir
Tu m'as dit au revoir d'un regard, avant de quitter la maison
Le bus t'emmène à la fac, où tu te construis un horizon
Je suis resté immobile, j'ai pensé très fort à toi
Réalisant la joie immense de te voir vivre sous mon toit
C'est vrai, je ne te l'ai jamais dit, ni trop fort, ni tout bas
Mais tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas
 
 
Je t'ai élevée de mon mieux, et j'ai toujours fait attention
À perpétuer les règles, à respecter la tradition
Comme l'ont faits mes parents, crois moi sans riposter
Comme le font tous ces hommes que je croise à la mosquée
Je t'ai élevée de mon mieux comme le font tous les nôtres
Mais était-ce pour ton bien? Ou pour faire comme les autres?
Tous ces doutes qui apparaissent et cette question affreuse
C'est moi qui t'ai élevée, mais es-tu seulement heureuse ?
 
 
Je sais qu' je suis sévère, et nombreux sont les interdits
Tu rentres tout d'suite après l'école et ne sors jamais le samedi
Mais plus ça va et moins j'arrive à effacer cette pensée
"Tu songes à quoi dans ta chambre, quand tes amis vont danser?"
Tout le monde est fier de toi, tu as toujours été une bonne élève
Mais a-t-on vu assez souvent un vrai sourire sur tes lèvres?
Tout ça j'me le demande, mais jamais en face de toi
Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas
 
 
Et si on décidait que tous les bien-pensants se taisent?
Si pour un temps on oubliait ces convenances qui nous pèsent?
Si pour une fois tu avais le droit de faire ce que tu veux
Si pour une fois tu allais danser en lâchant tes cheveux
J'veux qu'tu cries, et que tu chantes à la face du monde
Je veux qu'tu laisses s'épanouir tous ces désirs qui t'inondent
Je veux qu'tu sortes, je veux qu'tu ries, j'veux qu'tu parles d'amour
J'veux qu'tu aies le droit d'avoir 20 ans
Au moins pour quelques jours
 
 
Il m'a fallu du courage pour te livrer mes sentiments
Mais si j'écris cette lettre, c'est pour que tu saches, simplement
Que je t'aime comme un fou, même si tu ne le vois pas
Tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas
 
 
 
Source : Musixmatch
Paroliers : Fabien Pierre Marsaud (Grand Corps Malade)
Paroles de Lettre à ma fille © Anouche Productions
 
 

Einstein et moi

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Actu, Textes de ma plume, Ek_posts, Publié (Ek) Mots clés : aucun

 

Einstein et moi

 

On est toujours libre de la réalité qu'on (se) crée. Je le vérifie de plus en plus. La psychologie ou la physique quantique, par exemple, expliquent que modifier ses pensées, changer son système de croyances, a un impact sur la réalité que nous expérimentons. Même sur cette réalité apparemment solide et inerte que nous nommons "concrète", et qui n'est, finalement, qu'un vaste champ d'énergie constitué de particules en mouvement (je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, mais c'est ainsi que je me le représente).

 

On peut, bien sûr, rester toute sa vie au rez-de chaussée du château (pour reprendre ma métaphore d'un autre article "Où commence la fiction, où finit la réalité ?"). 9 milliards de bipèdes dans un studio bondé en surchauffe. Si on s'y sent bien, pourquoi pas ? On peut aussi (c'est l'option la moins coûteuse) redécorer le studio : s'acheter le dernier gadget à la mode, s'étourdir de distractions, s'abrutir dans le travail ou d'une autre façon. Peu nombreux, finalement, sont ceux qui vont jusqu'à supposer l'existence d'autres pièces habitables. Ou, plus aventureux encore, jusqu'à déménager (c'est-à-dire s'établir dans d'autres réalités, en ne gardant celle d'ici que comme une télévision ou un cinéma. Et quand on voit ce qui s'y diffuse... a-t-on vraiment envie de ne regarder que ça ? Moi pas !).

 

Einstein et moi

 

Ne pas modifier ses croyances revient un peu, de mon point de vue, à vouloir porter toute sa vie les mêmes vêtements ou les mêmes lunettes. C'est possible, mais inconfortable. Tôt ou tard, un désajustement s'installe et l'irritation grandit. Pourquoi attendre l'inflammation pour se résoudre à changer ? Parce que souvent, le gardien du seuil, le "Besserwisser", comme je l'appelle, se battra bec et ongles pour maintenir en place le statu quo. C'est son job, et il le fait avec un zèle presque vindicatif. Je peux en parler avec d'autant plus de conviction et d'humour que mon Besserwisser à moi est très costaud et qu'il faut en général plusieurs bonnes grosses baffes successives pour le déboulonner.

 

Si j'écris, c'est peut-être pour déboulonner d'autres Besserwisser zélés, pour ouvrir d'autres perspectives.

"Le coquelicot qui se sentait tout seul" et "Plus seul du tout" parlent de notre relation à la nature, à l'environnement.

"Le Joyau", "Histoires à grandir debout", parlent de notre libre-arbitre.

"D'est en ouest", "Par la fenêtre", parlent de la résilience, de la possibilité de renaître après une épreuve.

"Elastique", "La belle entente", parlent de notre rapport à la séparation mais aussi, plus largement, à ceux que je nomme "les vivants de la pièce d'à côté."

Lire un extrait / Ecouter "Elastique"

 

Pour moi, écrire n'est ni un gagne-pain, ni une mode, ni un exercice de style, ni un jeu. Même si je suis une maniaque de l'esthétique et que je peux réécrire une phrase vingt fois parce que je chipote sur une virgule (je ne trouve pas sa cadence ou sa mélodie juste), ce qui m'importe, c'est d'abord et surtout de créer l'espace d'une discussion, d'ouvrir ensemble un autre possible... ou mieux : plusieurs !

 

Même si j'y arrive par d'autres chemins et que je le formulerais avec d'autres mots, je rejoins Einstein dans sa lettre inédite à sa fille Lieserl : "J'ai atteint l'ultime réponse". Je n'ai pas d'ultime réponse. J'ai seulement plusieurs interprétations du réel (ou plusieurs réels) possibles, et lorsque j'hésite, je choisis toujours, en définitive, celle qui me rend la plus heureuse. C'est là mon ultime réponse.


 

Einstein et moi

  J'adore le travail de ce peintre ! D'autres toiles sur son site  : https://dimadmitriev.com/


Fil RSS des articles