Le saviez-vous ? Les charmilles

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
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Le mot "charmille" désigne une allée, une haie ou une galerie formée par des charmes  (Carpinus betulus), taillés et structurés pour créer des murs verts ou des couloirs naturels.

Les charmilles apparaissent en Europe dès le Moyen Âge, utilisées à la fois :

  • pour  délimiter des espaces naturels (jardins, domaines),

  • comme brise-vent naturel,

  • pour leur aspect esthétique.

 

Mais c’est surtout à partir du XVIIe siècle qu’elles deviennent très à la mode, notamment dans les jardins à la française (Versailles, Vaux-le-Vicomte, jardins Renaissance de Villandry) et les parcs aristocratiques en Europe.

Elles forment alors de véritables galeries végétales : parfois en forme d’allées couvertes, parfois taillées comme des murs d’enceinte, et souvent utilisées pour guider le regard ou créer des effets de perspective dans les jardins géométriques.

Elles connaissent leur apogée aux 17e et 18e siècles avec le style classique : lignes strictes, angles parfaits, symétrie imposée. Elles symbolisent l’ordre humain sur la nature, ce qui est une des grandes idées des jardins de Le Nôtre.

Au 19e siècle, avec la mode des jardins dits "à l'anglaise" (plus naturels et romantiques), les charmilles tombent un peu en désuétude, remplacées par des plantations moins formelles.

De nos jours, on les trouve encore dans les parcs historiques et dans certains jardins privés pour créer de l'intimité ou structurer l'espace.

 

L'une des plus célèbres charmilles européennes est la charmille du Haut-Marêt près de Theux, en Belgique : c’est une véritable curiosité végétale, souvent citée comme la plus longue charmille en galerie d’Europe. Plantée en 1885 et aujourd'hui classée, elle est constituée de 4.500 pieds de charmes dont les 2/3 sont centenaires; ils forment un superbe tunnel végétal de 573 mètres où nichent de nombreux oiseaux.

 

Charmille du Haut-Marêt - Source : rtbf.be

💡
Le charme est un arbre apprécié pour sa résistance à la taille et sa longévité. Bien entretenues, les charmilles peuvent durer plusieurs siècles.

Le charme étant, comme le hêtre, marescent, les chamilles ont aussi la particularité de rester feuillues presque toute l'année.

 

En savoir plus sur le charme

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Rires et larmes

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
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Je ne sais qui je trouve le plus beau et le plus touchant, de lui qui ose quitter sa roulotte camarguaise pour venir offrir sa musique dans une émission de télé absolument pas faite pour elle, ou d'elle qui danse sur sa chaise avec ses béquilles et pleure de joie en l'écoutant chanter. Merci d'avoir osé l'impensable !

 


Si t'as d'ailes

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
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Il s’était construit ainsi. Il fallait bien avancer. Traverser les épreuves de la vie, assumer les responsabilités, même celles qui étaient arrivées trop nombreuses, trop tôt. Avancer enlisé dans les difficultés, les dents serrées, les poings fermés, face au vent. Pour la tendresse, pas la place. Pour la douceur, pas le temps. Pour la compassion, pas l’espace. Les émotions, c’était du temps perdu, de l’énergie en moins, une résistance plus faible aux événements. Un homme, un vrai, devait se montrer capable d’encaisser les coups de sort, de se relever même après un KO. Ouvrir son cœur… ce n’était pas qu’être faible, ce n’était pas que ralentir : c’était dangereux. C’était ouvrir la boîte à tout ce qu’il avait verrouillé dedans. Tout ce qu’il s’était interdit. Tout ce qu’il n’avait pas reçu des autres, tout ce qu’il ne s’était pas non plus accordé. Le cœur, c’était fragile, changeant, incontrôlable. Lui avait besoin de stabilité. Un jour, peut-être, quelqu’un trouverait la clé de la boîte, le soupirail d’entrée dans la forteresse. Peut-être. En attendant, c’était tranquille et confortable de vivre à l’abri des remparts, conforté par les contreforts de routines solides, de repères réguliers cuirassés d’habitudes. Malgré les coups du destin, il avait pris sa revanche sur les revers injustes, il s’était construit une belle vie, solide, réussie, enviée même par certains.

Elle n’avait eu besoin ni de clé, ni de soupirail. Elle était entrée par le haut, comme un oiseau. « C’était plus facile par là », avait-elle dit en guise de justification, comme une évidence. « D’en bas, quand je te regardais, ta citadelle était triste, austère, noire. Mais j'étais sûre que dedans, ce serait différent ».

« Comment pouvais-tu en être sûre ?  avait-il demandé. Tu sais si peu de moi. Si tu tombais dans des oubliettes ?... Si je t’y jetais ?... »

-C’était le risque à prendre.

-Pourquoi l’avoir pris ?

-A cause des papillons.

-Les papillons ?

-Les ailes fermées, vus d'en bas, ils sont tristes et ternes, comme toi. Mais quand ils les ouvrent… c’est un paradis, une explosion de formes et de couleurs, une pyrotechnie permanente.

-Qui te dit que j’ai des ailes ?

-Rien. Je suis venue voir...

-Et alors ? Tu es déçue ?

-Pas du tout. J’ai trouvé mieux que ce que j’espérais.

-Ah oui ? Quoi donc ?

-Toi. Le vrai toi. »



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