Enfin !

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Enfin de retour !

Ce mois de juin, j'ai enfin pu répondre à l'invitation des CE1-CE2 de Mme Tchanilé à l'école Elie Reumaux à Freyming-Merlebach (Moselle, France).

Je me rends régulièrement depuis 2009 dans cette école, qui a participé à la création de deux de mes livres : "Le coquelicot qui se sentait tout seul" et "Le fantôme à lunettes". La pandémie de 2020 a mis fin à nos rendez-vous durant 3 longues années :  j'étais d'autant plus heureuse et impatiente d'y retourner ! 

(Trois visages d'enfant sont floutés à la demande des familles)

  

Les enfants avaient préparé des questions sur mes livres, mon métier (et comme chaque fois... aussi un peu sur ma vie privée : j'ai encore en mémoire l'interview de 2011 !). Nous avons évoqué le processus de fabrication d'un livre, du manuscrit à l'ouvrage finalement imprimé, et le partenariat avec les différents professionnels avant qu'il n'arrive entre les mains des lecteurs (un peu comme à l'école Montessori de Strassen).

 

Après la pause déjeuner, nous avons expliqué ce qu'est un abécédaire pour présenter celui du "Fantôme à lunettes", et proposé un premier jeu aux enfants : trouver pour chaque lettre de l'alphabet au moins un personnage célèbre. Et si, évidemment, nous avons eu beaucoup de noms de footballeurs, chanteurs, acteurs ou héros de dessins animés, nous avons eu la surprise de voir aussi s'inviter des célébrités comme Martin Luther King ou Leonardo da Vinci... cette classe est cultivée !

 

Dans un deuxième jeu, après la récréation, la maîtresse et moi avons posé oralement des questions à la classe : sur mes livres et les métiers du livre (test de compréhension et mémorisation sur nos échanges du matin), mais aussi sur des points travaillés en classe (vocabulaire, conjugaison, problèmes mathématiques à partir de personnages ou de situations de mes livres). A chaque réponse juste, les élèves collectaient des points (ou en perdaient s'ils se comportaient mal, en répondant à la place des autres, par exemple). Chacun a gagné un cadeau à la fin du jeu.

  

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J'ai dédicacé et dessiné de nombreux Coquelicots, Fantômes à lunettes et, pour les meilleurs lecteurs, "Alis au Pays des Merveilles".  Pour finir, les enfants ont entendu ma dernière histoire, encore inédite, et fait part de leurs réactions. Ils étaient tous extrêmement attentifs et motivés et j'ai passé une formidable journée.

Je suis repartie avec une création spéciale invitée VIP : de petits mots écrits par chacun, j'en déguste un par jour !

 

invitation

 

Nous nous retrouvons le vendredi 23 juin. Je ne sais pas encore ce qui sera au programme car, comme chaque fois avec cette maîtresse, le programme s'improvise en direct de l'actualité de terrain, c'est ce qui fait tout le charme ! J'adore improviser et ça nous réussit. Vivement vendredi !!!

 

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La vie en rose

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Les roses sont partout sur mon chemin en ce moment. En bas de chez moi, les églantines sont en fleur et, comme chaque année, je les remercie pour leur délicate beauté offerte. A l'instar des coquelicots, que j'aime tant, elles font partie des fleurs sauvages et fragiles qui fanent dès qu'on les cueille et qu'on ne peut s'approprier dans un vase en guise d'ornement.

 

Ma mère m'a rapporté d'Andalousie un cadeau emballé dans du papier avec des roses. Une amie m'a offert une rose de son jardin et, après avoir déjeuné avec une autre, nous nous sommes promenées dans la roseraie.

 

Jusqu'ici, je n'étais pas, je dois dire, une grande amie des roses. Je les trouvais trop sophistiquées, trop snob, trop dénaturées... et trop épineuses. De plus, l'entretien des rosiers est un vrai casse-tête pour beaucoup de jardiniers. Je suis une fille simple qui aime les choses simples. Les roses, c'était beaucoup trop de tralala pour moi. Sans compter l'utilisation commerciale qui en est faite à la Saint Valentin...

 

Pourtant, la vie me propose de regarder les roses différemment. Ce sont des fleurs qui ne se laissent pas approcher facilement. Elles se protègent derrière leurs épines. Elles demandent de l'attention et beaucoup de persévérance. Elles m'apprennent qu'il y a des bonheurs d'autant plus grands d'avoir été longtemps attendus, longtemps inaccessibles. Des bonheurs intenses qu'on n'a même pas imaginés possibles.

 

On avait atteint le point de bascule où on est prêt à renoncer,  où on se dit "ça n'existe pas" ou "ce n'est pas pour moi". Et là, la vie nous rattrape par la manche et nous souffle  : "Ne renonce pas". On s'arrête pour mieux tendre l'oreille, on n'est pas sûr d'avoir bien compris, bien entendu. Ca semble tellement irréel, tellement improbable. Alors la vie ajoute, à peine un peu plus fort : "Ca existe. C'est pour toi. Si tu acceptes que cela le soit. Mais seulement dans ce cas. Tout part de toi. Jusqu'où es-tu prêt(e) à croire en moi ? "

 

Voilà ce que m'apprennent les roses, mes professeurs du moment. En leur honneur, j'ai eu envie de réécouter "La vie en rose". Il en existe d'innombrables interprétations, dont bien sûr l'originale de Piaf. Souvent très romantiques et passionnées. J'ai aimé celle de Zaz, plus proche de mon énergie, tout en joie et en légèreté. Un peu folle. Un peu comme la leçon des roses.

 

 

 

 

Des yeux qui font baisser les miens
Un rire qui se perd sur sa bouche
Voila le portrait sans retouche
De l'homme auquel j'appartiens
Quand il me prend dans ses bras
Qu'il me parle tout bas
Je vois la vie en rose
Il me dit des mots d'amour
Des mots de tous les jours
Et ça me fait quelque chose
Il est entré dans mon coeur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause
C'est lui pour moi, moi pour lui dans la vie
Il me l'a dit, l'a juré pour la vie
Et dès que je l'aperçois
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat
 
Des nuits d'amour à n'plus finir
Un grand bonheur qui prend sa place
Des ennuis des chagrins s'effacent
Heureux, heureux à en mourir
Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas
Je vois la vie en rose
Il me dit des mots d'amour
Des mots de tous les jours
Et ça me fait quelque chose
Il est entré dans mon coeur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause
C'est toi pour moi, moi pour toi dans la vie
Il me l'a dit, l'a juré pour la vie
Et dès que je t'aperçois
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat
 
Auteurs-compositeurs : Edith Piaf, Louiguy
Interprète : Zaz
 

Despacito

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Plus j'avance en âge, plus je suis lente. Non pas que mon corps fatigue, mais parce que j'apprécie de prendre mon temps, simplement. Et s'il y a bien un moment où j'ai besoin d'aller lentement, c'est au réveil. L'agenda de mes nuits doit être tellement plein que le matin, j'ai l'impression d'avoir déjà une journée de travail intense derrière moi. Il me faut deux ou trois cafés dans le calme pour mettre mes moteurs en route. Et, tous mes proches le savent, il ne faut surtout pas m'adresser la parole avant le 2e ou 3e café, sous peine de n'obtenir en réponse que des grognements ou, pire, de me mettre en pétard pour le reste de la journée.

Une fois que j'ai pris le temps, tout va bien, je redeviens la pétillante lutine épicurienne que vous connaissez !

En italien on dit : "Qui va piano va sano" (private joke familiale : ma mère avait essayé d'apprendre quelques proverbes italiens à mon père, qui collait systématiquement le début le l'un avec la fin d'un autre. De toute façon, la lenteur était un concept inconnu dans le référentiel de mon père, aucune chance qu'il mémorise ce proverbe-là!)

Même mon ordinateur m'approuve : depuis des jours, il m'affiche en fond d'écran aléatoire une tortue sous l'eau. Alors si vous aussi, vous êtes une tortue, surtout au réveil, faites comme moi ce matin : allez-y "despacito !". J'adore ce duo et sa capacité d'auto-dérision décomplexée. Passez un bon dimanche... piano e sano ! 



 


"Comme une bulle au milieu du bruit"

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Je ne suis pas riche de beaucoup de choses matérielles.  Je n'ai besoin ni de bijoux, ni de sacs à mains, ni de chaussures, ni de maquillage. Je n'ai pas besoin de meubles précieux, d'une voiture de marque ou du dernier smartphone high tech. Pendant la pandémie où je me suis retrouvée presque 3 ans sans travail, il m'est arrivé de devoir choisir entre payer mes courses ou aller chez le médecin.  Mais j'ai la chance (ou je me suis donné la chance) de posséder en abondance quelque chose de rare, presque un luxe pour la plupart des gens : le temps.

 

Rien n'est pire pour moi que d'ouvrir mon agenda et de voir une (ou plusieurs !) journée(s) bourrée(s) jusqu'à la gueule. Ca me donne l'impression de suffoquer. Non que je sois inactive, mais parce que j'ai besoin d'avoir, dans chacune de mes journées, un espace de liberté, un moment d'imprévu. Quelque chose qui donne du jeu et de la souplesse à mon quotidien et me permette d'en décaler les impératifs pour des choses aussi essentielles que voir ou appeler un ami(e), écouter mon fils me raconter sa journée, cuisiner quelque chose de bon, remercier les arbres en fleurs sous mes fenêtres d'être aussi beaux, petit-déjeuner avec les oiseaux, contempler le coucher du soleil.

 

Quelque chose comme une bulle d'oxygène qui aère ma vie et me retient de la passer à courir (après quoi ?...), parce que j'ai trop conscience que je n'emmènerai de l'autre côté ni sac, ni bijoux, ni smartphone, ni voiture, ni même mon travail ou mes oeuvres, mais uniquement la qualité de présence que j'aurai donné à la vie d'ici, aux êtres d'ici.

 

Alors forcément, quand j'ai entendu cette chanson, je ne pouvais qu'adhérer.

Gardons du temps pour ce et ceux qui nous sont "importemps" !

 

 

Einstein et moi

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Einstein et moi

 

On est toujours libre de la réalité qu'on (se) crée. Je le vérifie de plus en plus. La psychologie ou la physique quantique, par exemple, expliquent que modifier ses pensées, changer son système de croyances, a un impact sur la réalité que nous expérimentons. Même sur cette réalité apparemment solide et inerte que nous nommons "concrète", et qui n'est, finalement, qu'un vaste champ d'énergie constitué de particules en mouvement (je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, mais c'est ainsi que je me le représente).

 

On peut, bien sûr, rester toute sa vie au rez-de chaussée du château (pour reprendre ma métaphore d'un autre article "Où commence la fiction, où finit la réalité ?"). 9 milliards de bipèdes dans un studio bondé en surchauffe. Si on s'y sent bien, pourquoi pas ? On peut aussi (c'est l'option la moins coûteuse) redécorer le studio : s'acheter le dernier gadget à la mode, s'étourdir de distractions, s'abrutir dans le travail ou d'une autre façon. Peu nombreux, finalement, sont ceux qui vont jusqu'à supposer l'existence d'autres pièces habitables. Ou, plus aventureux encore, jusqu'à déménager (c'est-à-dire s'établir dans d'autres réalités, en ne gardant celle d'ici que comme une télévision ou un cinéma. Et quand on voit ce qui s'y diffuse... a-t-on vraiment envie de ne regarder que ça ? Moi pas !).

 

Einstein et moi

 

Ne pas modifier ses croyances revient un peu, de mon point de vue, à vouloir porter toute sa vie les mêmes vêtements ou les mêmes lunettes. C'est possible, mais inconfortable. Tôt ou tard, un désajustement s'installe et l'irritation grandit. Pourquoi attendre l'inflammation pour se résoudre à changer ? Parce que souvent, le gardien du seuil, le "Besserwisser", comme je l'appelle, se battra bec et ongles pour maintenir en place le statu quo. C'est son job, et il le fait avec un zèle presque vindicatif. Je peux en parler avec d'autant plus de conviction et d'humour que mon Besserwisser à moi est très costaud et qu'il faut en général plusieurs bonnes grosses baffes successives pour le déboulonner.

 

Si j'écris, c'est peut-être pour déboulonner d'autres Besserwisser zélés, pour ouvrir d'autres perspectives.

"Le coquelicot qui se sentait tout seul" et "Plus seul du tout" parlent de notre relation à la nature, à l'environnement.

"Le Joyau", "Histoires à grandir debout", parlent de notre libre-arbitre.

"D'est en ouest", "Par la fenêtre", parlent de la résilience, de la possibilité de renaître après une épreuve.

"Elastique", "La belle entente", parlent de notre rapport à la séparation mais aussi, plus largement, à ceux que je nomme "les vivants de la pièce d'à côté."

Lire un extrait / Ecouter "Elastique"

 

Pour moi, écrire n'est ni un gagne-pain, ni une mode, ni un exercice de style, ni un jeu. Même si je suis une maniaque de l'esthétique et que je peux réécrire une phrase vingt fois parce que je chipote sur une virgule (je ne trouve pas sa cadence ou sa mélodie juste), ce qui m'importe, c'est d'abord et surtout de créer l'espace d'une discussion, d'ouvrir ensemble un autre possible... ou mieux : plusieurs !

 

Même si j'y arrive par d'autres chemins et que je le formulerais avec d'autres mots, je rejoins Einstein dans sa lettre inédite à sa fille Lieserl : "J'ai atteint l'ultime réponse". Je n'ai pas d'ultime réponse. J'ai seulement plusieurs interprétations du réel (ou plusieurs réels) possibles, et lorsque j'hésite, je choisis toujours, en définitive, celle qui me rend la plus heureuse. C'est là mon ultime réponse.


 

Einstein et moi

  J'adore le travail de ce peintre ! D'autres toiles sur son site  : https://dimadmitriev.com/


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