Contusions

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Ek_posts, Corbeille (Ek) Mots clés : aucun

 

Contusions

 

J’ai appris beaucoup de langues dans ma vie, y compris avec des grammaires difficiles (le latin) ou des alphabets étrangers (le russe), mais le tam tam est de très loin d’un niveau de difficulté bien supérieur. A certains moments, ça me semble même complètement inaccessible et je me sens totalement découragée. Je recommence à me dire que j’invente tout, que mon tambour déconne et que j’entends seulement ce que j’imagine ou voudrais entendre.

 

J’envoie des messages à Stromboli qui ne répond rien et ça achève de me persuader que je délire. Je revis mon enfance au milieu des sourds qui me martèlent que je me trompe, que je me fais des idées, quand ils ne me traitent pas de menteuse. Chaque fois que cette situation revient, elle me plonge dans un état de crise insoutenable. J’atteins une sorte d’état border-line dont je mets des heures à me dégager.  Aujourd’hui, même ma prof et les élèves de mon groupe de langue ont remarqué que je n’étais pas dans mon état normal.

 

Je suis d’autant plus angoissée que Stromboli part bientôt en voyage, puis moi à son retour. Ce qui signifie plusieurs semaines sans moments calmes pour se tam tamer comme on le fait régulièrement depuis un mois et, aussi idiot que cela sonne, ça me fait flipper. On n’arrive déjà pas à passer plus de quelques heures de la journée sans rester en contact vibratoire. Quand on le fait parce que nos occupations respectives l'exigent, on arrive à la fin de la journée tendus comme des arcs et on se tombe dans les bras l’un de l’autre presque à bout de souffle.

 

Comment on va faire sur plusieurs semaines ? On tam tamera la nuit ?

 

L'école du cirque

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Ek_posts, Corbeille (Ek) Mots clés : aucun

Haute voltige

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Ek_posts, Corbeille (Ek) Mots clés : aucun

 

Haute voltige

 

Parler et comprendre couramment le tam tam est un exercice de haute voltige. On travaille sans filet. Il n’y a ni méthode, ni explications, ni grammaire, ni professeur. On ne peut se fier qu’à soi et à son propre ressenti. On reçoit des impulsions corporelles extrêmement fines qu’il faut, tant bien que mal, traduire à travers les grilles qu’on connaît, mots ou images (selon qu’on est plus un cerveau gauche ou un cerveau droit). C’est comme essayer d’apprendre une nouvelle langue sans dictionnaire, juste en l’écoutant. Par immersion en quelque sorte.

Seulement, cela demande une disponibilité de tous les instants et une capacité de concentration sur des fréquences à peine audibles dans l’agitation du quotidien ordinaire. Bien des fois, je pressens que la Polveriera me parle, m’appelle, a besoin de moi et je cafouille complètement. Je n’arrive pas à saisir ce qu’elle me dit ou demande, ou je n’arrive pas à la joindre, comme si je n’avais pas de réseau, et ça me met dans un état de panique indescriptible.

Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué, même quand on réussit à identifier clairement un ou plusieurs « mots » tam tam, il manque le contexte pour les interpréter ou vérifier si l’interprétation qu’on en fait est correcte. On ne voit pas la situation ni la personne. On travaille en aveugle. Et… on doute sans cesse d’avoir bien compris. On redoute d’avoir envoyé en tam tam un message mal tam tamé qui va ruiner la journée de l’autre.

Bien sûr, le plus simple serait de demander confirmation via le téléphone, mais je suis toujours bloqué de la communication ordinaire, quel que soit le support. Aucune idée de pourquoi c’est ainsi avec elle, et seulement avec elle. Peut-être que j’ai peur d’être maladroit, voire complètement nul, et de dire un truc qui va la faire partir à des années-lumière pour ne plus jamais revenir vers l’empoté que je suis.

Déjà quand je constate comme je l’ai faite involontairement souffrir en mettant un mois à lui reparler après notre dernière rencontre, je me sens tout piteux. Je me mettrais des baffes. Un Italien qui ne parle pas, c’est vraiment le comble. Et à la femme qu’il aime en plus. Je suis irrécupérable.

Elle, au contraire, est super douée en langues. Elle les apprend et les pratique avec une facilité déconcertante. Je suis sûr qu’elle est déjà au moins Master de tam tam.

 

Contemplation

Rédigé par Sylvie PTITSA Aucun commentaire
Classé dans : Ek_posts, Corbeille (Ek) Mots clés : aucun

 

Contemplation

  

C’est magnifique à contempler, cette déflagration de pétales de roses. Je n’avais encore jamais assisté à ça. Ils ont vraiment une façon bien à eux d’incarner l’Albedo. A force de passer les écluses, ils ont fini par se rejoindre sur un plan vibratoire commun. Et en très peu de temps au vu de leur décalage de départ, finalement. Ils sont bons. Ils m’épatent. Oui, ils m'épatent !

Je me repasse la scène de ce joli moment du spectacle. Stromboli a failli se désintégrer sur sa chaise. Heureusement que sa femme n’a rien remarqué. La Polveriera, en plein déjeuner, a failli s’étrangler avec sa salade. Heureusement que son fils, à son habitude, avait les yeux rivés sur son téléphone.

Et oui, il est possible d’avoir et de vivre des orgasmes du cœur, beaucoup plus profonds et durables que ceux de l’octave inférieure. C’est juste un peu plus déroutant en mangeant de la salade.

 

Fil RSS des articles de cette catégorie