Suspension

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 2. Suspension

 

Je la regarde sans un mot, soufflé par l’émotion.

C’est elle qui parle :

« Je sais pourquoi tu m’as demandé de venir. Tu ne veux plus me voir. Tout ça est tellement soudain. Tellement incompréhensible. Pour moi aussi. Et si tu me dis que pour toi, c’est insupportable, je te promets de disparaître de ton existence et de ne plus réapparaître. On ne pourra jamais être vraiment séparés, mais je resterai loin, quelque part, et sur ma vie, je te jure de ne plus jamais te faire signe. Mais si c’est ton choix, avant qu’on se sépare, je veux te dire que… je ne sais pas pourquoi toi, pourquoi moi, pourquoi comme ça et pourquoi maintenant… mais je sais qu’une relation comme la nôtre, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Alors je suis prête à honorer cette chance. A donner le meilleur de moi et à te hisser vers le meilleur de toi. Quelle que soit la forme que ça prendra, y compris si pour toi, c’est de se quitter.»

Rien que ces derniers mots me tordent le plexus. Comme je ne réponds rien, elle poursuit :

" Je suis aussi perdue que toi. J’ai volé en éclats. Depuis des jours, je vacille à l’épicentre d’une éruption solaire. J’assume le quotidien comme je peux. Je ne comprends même pas comment les autres peuvent ne pas voir que je flambe. Je te sens dans moi. Dentro sento te. Continuamente. Tout le temps. Tu te déverses en vagues de peur, d’amour, de joie. Tu es un soleil, un astre, un volcan. Je devrais t’appeler Stromboli.

-Un volcan et une poudrière, ça s'annonce plutôt dévastateur, non ?

-Ca dépend. Ca dépend qui s’en sert, comment et avec quelles intentions. Comme pour tout. Avec le feu et la poudre, on crée aussi les feux d’artifice."

Je la regarde en face. Si je dois ne jamais la revoir, je veux graver ses traits dans ma mémoire. C’est dangereux de regarder une poudrière en face. Mais je veux le faire.

Elle soutient mon regard sans un mot.

A voix très basse, presqu’un murmure, je lui demande :

« Est-ce qu’on est dans la fiction ou dans la réalité ? »

Très doucement, elle me répond :

« On est exactement où on choisira d’être : dans la fiction ou dans la réalité. »

Elle prend ma main.

"Décide. Dans l'une, l'autre ou les deux, je ne peux exister que si tu m'ouvres tes bras."

 

Vertige

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Vertige

 

 

Vertige. Ca me colle le vertige. Dans un tourbillon vertigineux, en quelques jours, elle a tout envoyé valser : mes habitudes, mes certitudes, ma sérénité, mes piliers, mes repères, mes ancrages, mes envies, mon équilibre, ce que je croyais vouloir, ce que je croyais savoir, de moi, des autres, du monde… c’est le bordel. Complet. Dans ma tête, dans mon cœur, dans ma vie, il n’y a rien plus rien qui tienne, plus rien qui soit à sa place. Nuit et jour, je suis roulé dans le ressac d’une marée de feu. Et je suis même incapable de dire si je veux y rester ou regagner ma rive. Si je veux y plonger plus encore et achever de me perdre dans les vagues de flammes, ou si je veux retrouver ma tranquillité d’avant. Au fond de moi, je sais déjà que ce ne sera plus possible. Au fond de moi, cramponné au peu de lucidité qui me reste, je sais que si je la perds, c’est moi que je perds aussi. Et que je le regretterai toute ma vie. Mais non, je vais lui dire. Que je ne veux plus la voir. Qu’elle me rend fou. Que ce n’est plus possible. Que je suis marié, père de famille, sérieux, honnête, responsable, et que cette histoire nous menace, moi et tous les miens. Que c’est trop anormal. Trop intense. Trop bouleversant. Trop beau. Trop soudain. Trop tout !! Oh merde. La voilà. Je n’ai pas eu le temps de préparer mes phrases. C’est la panique. Comment vais-je trouver mes mots ? Comment vais-je lui dire sans lui faire de mal ? Je ne veux pas lui faire de mal. Je veux juste protéger ma sécurité. Je ne supporterai pas de la voir pleurer. Je ne supporterais pas qu’on touche à un seul cheveu de sa tête. Je ne supporterai pas de me séparer d’elle… Je suis pris en étau entre moi et moi.

Elle s’assoit à côté de moi dans la voiture. Cette femme… ce n’est pas une femme, c’est une poudrière. Comment une telle puissance de vie peut-elle tenir dans moins d'un mètre soixante ? J’ouvre la bouche.

« C’est quoi cette tête ? »

Elle a réenflammé la poudre avant que j’atteigne mon premier mot. C’est reparti. Ca flambe. J’ai le cœur à l’envers. Je ne sais plus où j’en suis. Et ce vertige... Alors je lui balance tout en vrac. Je ne sais même pas comment ça sort. Je voudrais lui offrir un bouquet de délicatesse et j’ai l’impression de lui balancer un paquet de chaos. C’est moi le chaos.

Elle va pleurer.

Ou moi.

Ou les deux.

Et ce sera la fin de tout.

Elle me regarde avec ses yeux transparents.

Elle sourit.

« Tu l’as enfin dit ! »

Elle éclate de rire.

« On ne va pas mettre en danger ton équilibre ni ta famille. On se respecte tous les deux, et on respecte ce qui est beau. Ce qu’il y a entre nous deux, ça mérite beaucoup mieux que ça. »

Elle a mis K.O. le chaos.

« Tu veux quoi alors ? Tu veux quoi avec moi ?»

Elle me tend ses écouteurs et me fait écouter une chanson. « You raise me up », par Josh Groban.

« Ca ! »

Tam tam

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A l’autre bout de la ligne

J’entends le tambour de ton cœur

Qui se tait, frappe, vibre, se cabre, se résigne

Résiste et malgré lui éclate en myriades de couleurs

A l’autre bout de la ligne

Ta pulsation voyage sur mes terres intérieures

Me parle frissonnante en langage des signes

De tes lumières, tes ombres, tes envols et tes heurts

A l’autre bout de la ligne

Ma tendresse recueille chacune de tes peurs

Ma patience ouverte attend que tout s’aligne

Que le rythme s’ajuste au défilement des heures

J’ignore tout du titre, je n’ai que la scansion

De cette chanson des jours qui s’égrène en silence

Toi tu es le tambour et moi la caisse de résonance.

 

 

Lezione in canzone

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Depuis quelques semaines, mon fils a commencé à apprendre l'italien. Je m'y suis mise aussi : ce sont nos origines après tout ! (Mes grands parents maternels étaient italiens). Il suit chaque jour ses cours en ligne avec application (beaucoup plus que ses cours scolaires, d'ailleurs). Pour ma part, j'ai choisi d'apprendre l'italien en chansons. Dans ma famille, les femmes ont toujours chanté. Mes deux grands-mères, ma mère, faisaient la cuisine en chantant. Je fais la même chose ! (Ah oui, moi je siffle comme un merle aussi, parce que je suis un oiseau).

J'écoute donc des chansons matin et soir, les paroles s'imprègnent naturellement dans ma mémoire et le texte que j'avais du mal à retenir la veille est acquis sans effort au matin. J'ai même essayé avec le refrain de la chanson en hébreu d'un post récent : ça marche aussi ! (Juste un peu plus long car là je dois apprendre phonétiquement).

Voici donc la chanson qui me sert de réveil actuellement, et je vous assure que ça fonctionne mieux que trois "caffè stretti"!

 

La vita

 
Quanti giorni vuoti
Quanti giorni tristi
In questa nostra vita
Quante delusioni
Quante inutili passioni
Nella vita
Quante volte abbiamo detto basta
Hai disprezzato questa vita
Mai una volta che pensiamo
A quello che ci porta questa vita
 
Ah, la vita
Che cosa di più vero esiste al mondo
E non ce ne accorgiamo quasi mai
Quasi mai, quasi mai
 
Qualche volta abbiamo
Come un senso di paura della vita
Anche se ci sono tante cose
Che non vanno nella vita
Ma che cosa pretendiamo
Cosa ci aspettiamo dalla vita?
No, non è possibile sprecare inutilmente questa vita!
 
Ah, la vita
Più bello della vita non c’è niente
E forse tanta gente non lo sa, non lo sa, non lo sa
Ah, la vita
Che cosa di più vero esiste al mondo
E non ce ne accorgiamo quasi mai
Quasi mai, quasi mai
 
La vita
Che cosa di più vero esiste al mondo
E non ce ne accorgiamo quasi mai
Quasi mai
La vita
 
 

 

A écouter ici interprétée par le groupe "Il Volo" (d'excellents chanteurs, et beaux en plus !)

Deux autres chansons que j'écoute en boucle :

"E penso a te"

"Ricordami"

Mais mon top one reste définitivement "Il mio rifugio"  de Riccardo Cocciante. Etrangement, j'adorais déjà cette chanson petite sans encore en comprendre les paroles. Mes parents avaient une cassette de chansons italiennes que nous écoutions sur la route des vacances. J'avais toujours une émotion particulière en entendant cette chanson. Maintenant que je la comprends, je l'aime encore plus !

 

"Tout tourne autour du soleil"

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La vie m'a dit :
"Sèche tes larmes, le Ciel ne se venge pas,
Reste toi, sois forte ou le monde te changera
Accroche-toi à ta flamme et transmute la fable
Relève-toi vite à chaque fois que ce monde te fait un croche-patte
Ne cultive pas la haine ou elle te mangera
Guéris car si tu es mal en toi-même, ce sera pareil autre part
Si tu cherches un coupable, regarde-toi dans la glace
Ta réalité tu la fais : elle n'est rien d'autre qu'une question d'octave"

La vie m'a dit  :
"Le bonheur dépend de ton regard
De ce que tu dégages, ceux qui n'ont pas peur du vide ne tombent pas
Car la peur attire tout à elle, magnétique
Les erreurs se répètent parce qu'on cultive l'amnésie"
Elle m'a dit  :
"Ne juge pas, évite les poncifs
Canalise tes analyses car tes pensées te construisent
Ne banalise jamais, tout est unique, médite ça
Et si tu ne sais où aller, recueille-toi, le Ciel te guidera"
 
La vie m'a dit qu'elle était plus grande que tout ce que l'on croit
Abondante, on l'imagine austère
Elle m'a dit  : "Ma puissance est en toi !
Fais le vide et retrouve-la, fais le vite et retrouve-toi !"
Lumière divine, oui, plus grande que tout ce que l'on voit
Enfant oublié de notre Terre
Elle m'a dit  :
"Le soleil est en toi et tout tourne autour du soleil !"
 
La vie m'a dit :
"Écoute les mots que je te souffle
Prends-toi en main plutôt qu'appeler au secours
Ancre-toi dans le présent et son mouvement
Apprendre à donner vraiment, c'est ne rien attendre en retour
Rien n'est trop tard : si tu crois t'être trompé de route
Écoute l'intuition, elle fera disparaître le doute
Elle te relie à toi-même, te délivre
Chaque humain est voué à briller, que le Ciel te bénisse !"

La vie m'a dit :
"N'aie pas peur de te tromper
Les erreurs font grandir et puis faut oser pour être entier
Il n'y a que toi qui décideras du sens de ton sentier
De lâcher prise, de résister, de voir la vie avec un grand V
Seul l'amour peut guérir, et ça personne ne pourra te l'enlever
Maîtrise ton esprit, tout ce que tu vis, tu l'as engendré"
Elle m'a dit :
"Ne te rends pas, ton âme ne se vend pas
Aime tout ce qui vit et tout ce qui vit te le rendra !"
 
La vie m'a dit qu'elle était plus grande que tout ce que l'on croit
Abondante, on l'imagine austère
Elle m'a dit "Ma puissance est en toi !
Fais le vide et retrouve-la, fais-le vite et retrouve-toi !"
Lumière divine, oui, plus grande que tout ce que l'on voit
Enfant oublié de notre Terre
Elle m'a dit :
"Le soleil est en toi et tout tourne autour du soleil !"
 
La vie m'a dit :
"Crois en toi, rien n'est impossible
Fuis l'orgueil, c'est par lui que les cœurs s'appauvrissent
Reste intègre, fille de la Terre, mensonge ne sera jamais vérité, même si des foules entières l'applaudissent
Parle vrai, pas comme ces mots qu'on a trop dits
Si tu n'ouvres pas ton cœur, comment veux-tu que la lumière s'introduise?
Reste fidèle à tes convictions, aime sans conditions"
Elle m'a dit :
"Pose-toi les bonnes questions !"

La vie m'a dit  :
"Toi seule connais tes rêves
Préserve-les car les dévoiler, c'est risquer de les perdre
T'accroche à rien, ici-bas tout est éphémère
Reste près de ton cœur même si tu passes par les ténèbres
Tout part de toi, ta réalité te reflète
Parce que l'on voit ce que l'on croit et que l'on est ce que l'on souhaite être"
La vie m'a dit :
"Ose-moi, reconnais-toi en l'Autre car l'Autre est un autre Toi !"
 
La vie m'a dit qu'elle était plus grande que tout ce que l'on croit
Abondante, on l'imagine austère
Elle m'a dit : "Ma puissance est en toi !
Fais le vide et retrouve-la, fais le vite et retrouve-toi !"
Lumière divine, oui, plus grande que tout ce que l'on voit
Enfant oublié de notre Terre
Elle m'a dit  :
"Le soleil est en toi et tout tourne autour du soleil !"
 
La vie m'a dit :
"N'oublie pas la magie de la sagesse
Dompte tes pensées, car d'elles émane chaque mot, puis chaque geste
Ma fille, les germes du concret fleurissent d'abord dans la tête
Enfant de la Terre, tu portes le secret de la Vie !"

Tout tourne autour du soleil mais pas autour du nombril de l'Homme
Le soleil est en toi
 
Kenny ARKANA     
 

Photo : W.P.         

 

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