Einstein et moi

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Einstein et moi

 

On est toujours libre de la réalité qu'on (se) crée. Je le vérifie de plus en plus. La psychologie ou la physique quantique, par exemple, expliquent que modifier ses pensées, changer son système de croyances, a un impact sur la réalité que nous expérimentons. Même sur cette réalité apparemment solide et inerte que nous nommons "concrète", et qui n'est, finalement, qu'un vaste champ d'énergie constitué de particules en mouvement (je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, mais c'est ainsi que je me le représente).

 

On peut, bien sûr, rester toute sa vie au rez-de chaussée du château (pour reprendre ma métaphore d'un autre article "Où commence la fiction, où finit la réalité ?"). 9 milliards de bipèdes dans un studio bondé en surchauffe. Si on s'y sent bien, pourquoi pas ? On peut aussi (c'est l'option la moins coûteuse) redécorer le studio : s'acheter le dernier gadget à la mode, s'étourdir de distractions, s'abrutir dans le travail ou d'une autre façon. Peu nombreux, finalement, sont ceux qui vont jusqu'à supposer l'existence d'autres pièces habitables. Ou, plus aventureux encore, jusqu'à déménager (c'est-à-dire s'établir dans d'autres réalités, en ne gardant celle d'ici que comme une télévision ou un cinéma. Et quand on voit ce qui s'y diffuse... a-t-on vraiment envie de ne regarder que ça ? Moi pas !).

 

Einstein et moi

 

Ne pas modifier ses croyances revient un peu, de mon point de vue, à vouloir porter toute sa vie les mêmes vêtements ou les mêmes lunettes. C'est possible, mais inconfortable. Tôt ou tard, un désajustement s'installe et l'irritation grandit. Pourquoi attendre l'inflammation pour se résoudre à changer ? Parce que souvent, le gardien du seuil, le "Besserwisser", comme je l'appelle, se battra bec et ongles pour maintenir en place le statu quo. C'est son job, et il le fait avec un zèle presque vindicatif. Je peux en parler avec d'autant plus de conviction et d'humour que mon Besserwisser à moi est très costaud et qu'il faut en général plusieurs bonnes grosses baffes successives pour le déboulonner.

 

Si j'écris, c'est peut-être pour déboulonner d'autres Besserwisser zélés, pour ouvrir d'autres perspectives.

"Le coquelicot qui se sentait tout seul" et "Plus seul du tout" parlent de notre relation à la nature, à l'environnement.

"Le Joyau", "Histoires à grandir debout", parlent de notre libre-arbitre.

"D'est en ouest", "Par la fenêtre", parlent de la résilience, de la possibilité de renaître après une épreuve.

"Elastique", "La belle entente", parlent de notre rapport à la séparation mais aussi, plus largement, à ceux que je nomme "les vivants de la pièce d'à côté."

Lire un extrait / Ecouter "Elastique"

 

Pour moi, écrire n'est ni un gagne-pain, ni une mode, ni un exercice de style, ni un jeu. Même si je suis une maniaque de l'esthétique et que je peux réécrire une phrase vingt fois parce que je chipote sur une virgule (je ne trouve pas sa cadence ou sa mélodie juste), ce qui m'importe, c'est d'abord et surtout de créer l'espace d'une discussion, d'ouvrir ensemble un autre possible... ou mieux : plusieurs !

 

Même si j'y arrive par d'autres chemins et que je le formulerais avec d'autres mots, je rejoins Einstein dans sa lettre inédite à sa fille Lieserl : "J'ai atteint l'ultime réponse". Je n'ai pas d'ultime réponse. J'ai seulement plusieurs interprétations du réel (ou plusieurs réels) possibles, et lorsque j'hésite, je choisis toujours, en définitive, celle qui me rend la plus heureuse. C'est là mon ultime réponse.


 

Einstein et moi

  J'adore le travail de ce peintre ! D'autres toiles sur son site  : https://dimadmitriev.com/


Ecrivain ou fleuriste ?

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Ecrivain ou fleuriste ?


Ils arrivent le premier jour avec leur petite mine chiffonnée. Chiffonnée par le manque de sommeil, l'angoisse, le stress, l'accablement, la contrariété d'être là alors qu'ils préfèreraient jouer et oublier l'école qui occupe déjà bien assez de leur temps. Chiffonnés surtout par le sentiment d'échec à répétition, par les efforts qu'ils déploient et qui ne sont pas reconnus, par la barre toujours trop haute que l'enseignant et/ou les parents ne cessent de monter, par l'impuissance de satisfaire aux exigences de tous ces adultes qui semblent ne pas comprendre qu'ils sont des enfants, qu'ils ont envie de s'amuser, qu'ils font réellement de leur mieux et que s'il n'y arrivent pas, ce n'est, le plus souvent, pas par mauvaise volonté, mais simplement parce qu'ils ont besoin d'aide.

J'essaie d'être celle qui aide de la bonne façon.

Parfois, ils ont juste besoin qu'on leur laisse plus de temps, qu'on respecte leur rythme.

Parfois, ils ont juste besoin qu'on reconnaisse leurs efforts et qu'on les encourage au lieu de les pilonner avec des phrases du genre : "Tu es nul. Tu n'es pas capable. Tu ne travailles pas assez. Tu n'as pas de mémoire. Tu ne sais pas t'organiser. Tu ne t'en sortiras jamais. Tu finiras chômeur". Et toutes les autres ...

Parfois, ils ont juste besoin qu'on leur propose d'autres méthodes, simplement parce que celles utilisées en classe ne leur conviennent pas. Elles ne sont pas adaptées à tous les types d'intelligence, elles favorisent les apprentissages logiques (cerveau gauche) et laissent beaucoup d'autres types d'intelligence sur le côté. C'est ainsi que des enfants avec de réelles capacités se retrouvent en échec, juste parce qu'ils n'entrent pas dans les cases du système.

Presque toujours, ils ont juste besoin qu'on leur dise la vérité nue : "Tu es unique. Tu es formidable. Je crois en toi! Je vois qui tu es et je vais faire tout mon possible pour t'aider à incarner la meilleure version de qui tu es. A l'école, mais aussi dans la vie. Parce que ça va ensemble."

Pour moi, mon travail d'enseignante, c'est ça. Récupérer de petites boules de papier chiffonnées et leur redonner accès à ce qu'elles sont véritablement : des feuilles blanches avec une vie magnifique à déployer dessus. Qu'ils l'écrivent, qu'ils la dessinent, qu'ils la découpent, qu'ils fassent un origami ou avion en papier avec la feuille, peu importe. Chacun trouvera. Ils sont tellement inspirés. Tellement capables. Chacun à sa manière... Je veux juste les accompagner à trouver ce qu'ils veulent faire, comment ils veulent le faire, puis leur donner les moyens de le réaliser.

Je ne sais pas si c'est "le plus beau métier du monde". C'est un des miens et je l'aime.

J'ai dû me battre pour qu'on me laisse travailler avec ces enfants-là, les boules de papier chiffonnées, alors qu'on me poussait vers des études "brillantes" parce que j'étais "brillante" (les "brillants" restent entre eux alors ? comme dans une bijouterie ?), vers une "carrière", vers les "grandes écoles" avec des élèves "prometteurs". Je n'en avais rien à faire. Je sentais que ma place était là, au milieu des bafouillements, des ratures et des silences fermés sur des sanglots retenus.

C'était ça, ma "carrière". Je n'ai jamais regretté mon choix. Même les jours où c'était dur, et il y a eu beaucoup de jours où, pour beaucoup de raisons, c'était dur. Ca faisait partie du contrat.

Quand j'étais petite, je voulais être écrivain ou fleuriste.

Finalement, je suis les deux.

Je n'ai même pas eu à choisir.

J'écris des livres et je fais fleurir des enfants.

Merci la vie !

"Più  bello della la vita non c'è niente"...

 

 

Ecrivain ou fleuriste ?

 

Mon premier texte en langue étrangère !

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Du 3 ay 7 avril, j'animais un stage d'allemand à Reussit School (la demande a été telle que nous avons dû en ouvrir deux autres !). Je travaille pour Reussit School depuis janvier 2022 et j'anime des stages dans leurs murs depuis juillet de la même année.

 

Je me sens comme chez moi dans cette structure qui, à ma connaissance, est unique en son genre à Luxembourg. Elle m'offre le cadre et les valeurs essentiels pour moi professionnellement (individuellement aussi, d'ailleurs)  : engagement, rigueur, empathie, respect. Respect de l'enseignant, respect des familles, respect des enfants qui me sont confiés, que ce soit en cours individuel ou en groupe. Je vois tellement d'enfants, de parents et même de titulaires de classe aller mieux depuis que je travaille avec et pour Reussit School. Je leur suis reconnaissante d'exister et de ne pas laisser sans solution des enfants et des familles en difficulté.

 

Un enfant en échec scolaire, c'est souvent, plus tard, un adulte stigmatisé qui n'aura pas confiance en lui ou sera en réaction contre la société. Intervenir avant, de mon point de vue, est un travail d'utilité publique !

 

 

Espace parents

En savoir plus

 

Le programme et les contenus de ce stage, comme chaque fois, se sont construits en fonction des enfants et de leurs envies. J'ai accompagné un groupe formidable de 6 élèves motivés, sociables, dynamiques et impliqués. C'est toujours magique de les voir arriver à reculons le premier jour et repartir avec le sourire le dernier. Ce groupe a exprimé, dès notre deuxième jour, l'envie d'écrire une histoire sur Pâques, que j'ai rédigée entièrement d'après leur idées et que nous avons ensuite travaillée en lecture à haute voix, puis enregistrée.

 

 PAQUES

    Lire l'histoire "Ein spezieller Ostertag"

 

C'est la première fois que j'écris un texte dans une langue qui n'est pas ma langue maternelle. Il reste peut-être des fautes et des tournures qu'un locuteur natif ne trouverait pas idiomatiques, mais je pense que de là où il est, mon père, qui a dédié toute sa vie à la pédagogie de l'allemand, est fier de moi.

Bravo et merci aux enfants.

Bon anniversaire, papa.

 

Merci multilingue, bleu illustration stock. Illustration du présent ...

Lezione in canzone (1)

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Depuis quelques semaines, mon fils a commencé à apprendre l'italien. Je m'y suis mise aussi : ce sont nos origines après tout ! (Mes grands parents maternels étaient italiens). Il suit chaque jour ses cours en ligne avec application (beaucoup plus que ses cours scolaires, d'ailleurs). Pour ma part, j'ai choisi d'apprendre l'italien en chansons. Dans ma famille, les femmes ont toujours chanté. Mes deux grands-mères, ma mère, faisaient la cuisine en chantant. Je fais la même chose ! (Ah oui, moi je siffle comme un merle aussi, parce que je suis un oiseau).

J'écoute donc des chansons matin et soir, les paroles s'imprègnent naturellement dans ma mémoire et le texte que j'avais du mal à retenir la veille est acquis sans effort au matin. J'ai même essayé avec le refrain de la chanson en hébreu d'un post récent : ça marche aussi ! (Juste un peu plus long car là je dois apprendre phonétiquement).

Voici donc la chanson qui me sert de réveil actuellement, et je vous assure que ça fonctionne mieux que trois "caffè stretti"!

 

La vita

 
Quanti giorni vuoti
Quanti giorni tristi
In questa nostra vita
Quante delusioni
Quante inutili passioni
Nella vita
Quante volte abbiamo detto basta
Hai disprezzato questa vita
Mai una volta che pensiamo
A quello che ci porta questa vita
 
Ah, la vita
Che cosa di più vero esiste al mondo
E non ce ne accorgiamo quasi mai
Quasi mai, quasi mai
 
Qualche volta abbiamo
Come un senso di paura della vita
Anche se ci sono tante cose
Che non vanno nella vita
Ma che cosa pretendiamo
Cosa ci aspettiamo dalla vita?
No, non è possibile sprecare inutilmente questa vita!
 
Ah, la vita
Più bello della vita non c’è niente
E forse tanta gente non lo sa, non lo sa, non lo sa
Ah, la vita
Che cosa di più vero esiste al mondo
E non ce ne accorgiamo quasi mai
Quasi mai, quasi mai
 
La vita
Che cosa di più vero esiste al mondo
E non ce ne accorgiamo quasi mai
Quasi mai
La vita
 
 

 

A écouter ici interprétée par le groupe "Il Volo" (d'excellents chanteurs, et beaux en plus !)

Deux autres chansons que j'écoute en boucle :

"E penso a te"

"Ricordami"

Mais mon top one reste définitivement "Il mio rifugio"  de Riccardo Cocciante. Etrangement, j'adorais déjà cette chanson petite sans encore en comprendre les paroles. Mes parents avaient une cassette de chansons italiennes que nous écoutions sur la route des vacances. J'avais toujours une émotion particulière en entendant cette chanson. Maintenant que je la comprends, je l'aime encore plus !


 

Ateliers d'écriture à la Cité-Bibliothèque avec les élèves du Lënster Lycée

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Ateliers d'écriture à la Cité-Bibliothèque avec les élèves du Lënster Lycée

Une journée

à la Cité-Bibliothèque

avec des élèves

du Lënster Lycée

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Jeudi dernier, j'étais à la Cité-Bibliothèque de Luxembourg pour une rencontre avec les classes francophones de S1 I et II (l'équivalent d'une 7e luxembourgeoise ou d'une 5e française) du "Lënster Lycée", établissement international situé à Junglinster, à l'Est du Luxembourg.

En savoir plus sur le Lënster Lycée

 

Au cours de cette journée, les élèves ont pu : 

- Découvrir le Musée d'Art Moderne (MUDAM), la Cité-Bibliothèque et (un peu) la capitale

- Participer à des ateliers d'écriture que nous avions préparés avec Mr Dennemeyer, bibliothécaire, et Mme Chevalier, professeure de français au lycée

En savoir plus sur la Cité-Bibliothèque

En savoir plus sur le MUDAM

En savoir plus sur la ville de Luxembourg

Découvrir d'autres ateliers d'écriture que j'ai animés 

 

Ateliers d'écriture à la Cité-Bibliothèque avec les élèves du Lënster Lycée

 

Avec ces ateliers, nous souhaitions que les élèves :

- se repèrent dans la bibliothèque et explorent son fonds documentaire

- découvrent mon travail d'auteure

- se familiarisent avec les métiers du livre et les différencient

- expriment leur créativité en groupe à travers différents types de textes travaillés en français durant l'année

 

Ateliers d'écriture à la Cité-Bibliothèque avec les élèves du Lënster Lycée

 

Les équipes ont été inspirées et, s'il me manque les autorisations parentales pour publier les noms des jeunes auteurs, j'ai néanmoins souhaité les mettre à l'honneur en partageant sur mon site certaines de leurs propositions. Vous découvrirez donc, dans les jours à venir, des créations littéraires issues de leurs plumes autour des 4 ateliers qui leur ont été proposés :

 

Ateliers d'écriture à la Cité-Bibliothèque avec les élèves du Lënster Lycée

 A demain pour une première découverte !

 

                                                                                     Sylvie

Ateliers d'écriture à la Cité-Bibliothèque avec les élèves du Lënster Lycée

 

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